16. 👨‍❤️‍👨 🌍

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Si Fabio s'était endormi aux cotés d'Enzo avec une facilité déconcertante - il s'était mis à ronfler rapidement malgré la soirée difficile qu'ils venaient de passer - Enzo, lui, réfléchissait encore sans même prendre la peine de fermer les yeux.

Comment pourrait-il dormir ? S'il n'avait pas fini par tenter d'apaiser la situation, leur dispute aurait pu aller plus loin, se passer autrement, ils auraient pu se perdre, briser ce qui les unis.
Non, il ne l'aurait pas frappé, mais quand même, personne ne lui avait jamais parler de cette façon-là et lui-même ne savait pas comment il était capable de réagir quand on le poussait à bout.

Peu importe, le tout était plus ou moins arrangé, du moins, il préférait faire comme si c'était le cas. Le plus gros problème restait l'existence de Maria, et il ne savait pas comment arriver à mettre un terme à leur relation, même si oui, il y pensait inévitablement. Mais comment y parvenir ?

Elle faisait partie - plus que lui d'ailleurs - de la famille Golferi, ses parents avaient plus de contacts avec leur belle-fille qu'avec leur propre fils. S'il devait la quitter, il lui faudrait un bon motif afin de ne pas attirer les soupçons sur sa bisexualité. Ou alors, il se devrait d'assumer qui il est même devant ses parents. Cela ferait certainement scandale, mais devait-il vraiment s'en faire ? Sa famille n'en était plus une depuis longtemps.

Et ses amis de l'internat... Comment réagiraient-ils ? Stop, il lui fallait dormir et cesser de penser, ses angoisses lui mettaient une atroce boule dans le ventre.
Le garçon finit heureusement par s'endormir, même si son sommeil fut de courte durée.

- Debout, Enzo... Cette fois, c'est moi qui te réveille...

Tout semblait normal et cela faisait du bien. Enzo décida de sourire, comme si rien ne s'était passé la veille et les jours avant. Non, Maximilien n'existait pas et non, ils ne s'étaient pas disputés.

- Fabio, je t'ai déjà dis que me faire réveiller part toi est juste magique ? Demanda le bellâtre en s'étirant. 

- Non, parce que c'est la première fois que c'est moi qui te réveille... J'ai envie de t'embrasser mais je préfère me laver les dents d'abord...

- Ouais, c'est clair, tu pues la mort... Sourit Enzo, bien décidé à ce que la bonne humeur règne.

- Ah ouais ? Alors viens, on va prendre une douche puis je te suce avant d'aller en cours... Vite, allez, debout beau gosse !

- Quoi ? Mais Fabio, tu... Bon, ok, je suis partant !

Les garçons se dépêchèrent de descendre avec leurs affaires et se lavèrent les dents à l'évier avant de se rendre dans la douche pour se laver en vitesse.
Il fallait qu'ils remontent et qu'ils aient un contact charnel, après la tempête, il était obligatoire qu'ils se retrouvent, comme si la peur de se perdre engendrait un torrent de désirs et de besoin. Et tant pis si cela devait se faire avant d'aller prendre le petit déjeuner.

Une fois dans la chambre, Fabio murmura :

- Soixante-neuf ?

- Coquin... Sourit son acolyte, excité comme une puce.

Ils se déshabillèrent complètement en vitesse et se mirent dans le lit de Fabio. Alors qu'Enzo se mit à couvrir le torse de son colocataire de petits baisers, il descendit de plus en plus vers son bas ventre.
Il mit timidement la langue sur le gland de son partenaire et décida que ce serait bien plus érotique si son amant faisait de même.

Il se retourna de façon à ce que son membre rentre bien dans la bouche de Fabio et dans le même temps, commença à lui faire une fellation. Les vas-et-vient avec sa bouche se firent lent au départ, mais plus il y prenait plaisir, plus il y mettait de vigueur.
Fabio, pas en reste, suçait la verge avec une folle envie, le garçon avait plus l'habitude que le pseudo-hétéro de ce genre de pratiques et fit au brun une fellation qu'il n'allait pas oublier de sitôt.

Quelques minutes plus tard, Enzo ne dit rien à Fabio lorsqu'il éjacula dans sa bouche. Celui-ci, étonné mais plus excité encore décida d'avaler tout en éjaculant à son tour sur la langue de son amant. Les garçons s'embrassèrent, soulagés par ce petit moment intime. Rapide, certes, mais efficace.

- Tu sens le sperme, pulcino mio... Rit Enzo.

- Je te retourne le compliment. Mais je pense que mon sperme a meilleur que le tiens. J'ai eu comme un goût de soupe aux chicons...

Enzo sourit, bien heureux que la situation ne soit pas la même que la veille. Au contraire, ce matin, tout semblait aller pour le mieux et cela faisait un bien fou.

- Fabio, je t'aime. Tu me le dis rarement toi.

- Parce que je t'aime encore plus.

Lorsqu'ils descendirent prendre le petit-déjeuner, les autres garçons du groupe furent étonnés de les voir arriver ensemble, copains comme cochons. Fabio décida de s'asseoir face à Enzo, il se fit regarder par le groupe qui l'observait comme s'il était de trop.

- Vous voulez une photo ? Finit-il par demander.

- Vous êtes à nouveau potes, ça y est ? Hier vous gueuliez comme je ne sais pas quoi... Répondit Emilio.

- Et tu es affiché partout comme un gay obsédé sexuel, Maximilien se souvient encore de ton trou du cul... Ajouta Marvin.

- Je te demande pardon ? Intervint Enzo, qui sentit sa colère devenir incontrôlable.

- Quoi, tu le défends maintenant ? C'est pas ce que tu faisais hier...

- Le prochain qui pète un mot sur Fabio je le tue. C'est mon mec. Va falloir vous y faire.

Que venait-il de dire ? Fabio sentit son cœur battre la chamade, les autres hésitaient, était-ce une blague ? En temps normal, ils auraient ri. Mais Enzo n'avait absolument pas l'air de plaisanter.

- Quoi ? Demanda finalement Marvin.

- Vous avez compris. Mais n'essayez pas de vous mettre au travers de notre route. Parce que Fabio est gentil, mais pas moi.

- Enzo, mec, tu déconnes ? Et Maria ? Lui demanda, choqué, Emilio.

- Ça, c'est pas vos oignons. Ah je me sens mieux, un sacré poids en moins ! Oh, je suis bête, c'est sûrement dû à la quantité de sperme que je t'ai fait avaler, Fab'. Allez, viens pulcino mio, on va pisser.

"On va pisser" était tout ce qu'il avait trouvé à dire pour sortir de table et se retrouver seul avec son copain. Enzo faisait peut-être le malin, mais bon sang qu'il avait peur de ce qu'il venait de faire... Aurait-il dû se taire ? Peut-être. Ou peut-être que non. Il n'en avait aucune idée.

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Fabio, Enzo & Le MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant