S'il ne savait plus quoi penser, s'il ne savait plus si l'hétéro riait, jouait ou s'il était sérieux, il décida néanmoins de se lever afin de se rendre près d'Enzo, qui décida de s'asseoir et de lui tendre les bras.
- Donc, tu veux un câlin ? Demanda timidement Fabio avec un léger sourire aux lèvres.
- C'est pas un crime, si ?
Enzo le serra fort contre lui, peut-être afin qu'ils se sentent tous les deux rassurés, pour qu'ils arrêtent de parler pour ne rien dire, pour qu'ils cessent d'avoir envie de se disputer à cause des non-dits, à cause des choses qu'ils n'avaient pas le droit de se dire.
Après cet élan de tendresse inattendu qui fait du bien, les garçons s'asseyèrent sur le lit en se taisant quelques minutes.Si Fabio ne trouvait pas les mots, Enzo finit par laisser son cœur parler avec honnêteté, lassé de cette troublante situation.
- Je ne me verrais vraiment plus sans toi ici, pulcino mio... Je veux dire... T'as pris une putain de place et je m'en fiche que tu sois homo... Je m'en fous, Fabio. Tu me rends triste, putain... Triste et heureux.
- Comment ça, je te rend triste ? J'essaie de te faire rire avec mes avances de gay déprimé... Sourit son ami.
- Ça ne me fait pas rire, parce que j'ai envie de te répondre à chaque fois. J'ai envie de te dire, "ok, viens ici et montre moi si tu ris ou pas quand tu me dis que tu as envie que je t'embrasse"... Mais je sais aussi que tu risques de me juger car j'ai une petite amie et que ce n'est pas normal que j'en ai envie moi aussi. Rien qu'en te disant ça maintenant, mon cœur fait du mille à l'heure...
Il s'était ouvert. Enfin. Il avait enfin dit ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait au plus profond de lui, chose qu'il n'aurait jamais cru faire, non. Peut-être, d'ailleurs, que le dire n'était pas la bonne chose à faire, car désormais, les choses venaient de faire un bond en avant en une fraction de seconde et que tout ça était bien trop dangereux.
Trop tard.- Tu... Tu as envie de m'embrasser ? C'est vrai ? Demanda le jeune homme, stressé, en jouant avec ses doigts.
- Je m'en fous de tout, Fab', j'ai pas envie de réfléchir ce soir. Mais j'en ai envie, oui, et ça ne vient pas d'aujourd'hui...
- Alors fais le, promis, je me fiche de ta situation, je ne demanderais rien de plus...
Fabio, fou amoureux de ce garçon savait qu'il ne pourrait effectivement rien demander de plus. un baiser d'Enzo, le garçon qui l'avait accueilli, qui l'avait amusé, fait vivre de bons moments chaque jour malgré l'endroit, ce garçon tellement charmant et touchant, oui, il voulait qu'il l'embrasse et tant pis si une certaine Maria existe, tant pis pour la suite, tant pis pour l'après.
Tout ce qu'il voulait, c'était simplement le laisser faire, le laisser l'embrasser.Enzo s'approcha plus encore du garçon en tremblant légèrement et en tentant de ne penser à rien d'autre qu'à l'instant présent. Ce n'était peut-être pas simple, mais ça valait le coup.
- Pulcino mio... Murmura-t-il. Oublions tout.
Enzo poussa gentiment Fabio plus loin dans le lit et posa ses cuisses entre les siennes afin de pouvoir faire ce qu'il avait secrètement envie de faire depuis quelques temps maintenant.
Il lui caressa tendrement le visage et se mit à le regarder droit dans les yeux.Le garçon finit par sourire et posa enfin ses lèvres contre celles de son ami avec une infinie douceur, comme pour ne pas le briser.
Cette douce sensation, ce moment hors du temps, cette incroyable fourmillement dans tout le corps... Ils ne l'oublieraient jamais, l'un comme l'autre.
Peu importe ce qu'il se passerait ensuite.
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Fabio, Enzo & Le Monde
RomantizmDans le sud de l'Italie, Fabio et Enzo sont enfermés dans le même internat pour garçons où ils ont cours et dorment durant toute l'année scolaire. Alors que l'un est homosexuel et s'assume, l'autre est hétérosexuel et a une petite amie. Ces deux j...