La Nymphe Sacrée des Valars

Chapitre 17 : Les runes

-Vous lisez toujours le Nainien ancien n'est-ce pas ? fit innocemment Gandalf.

Elenwë leva les yeux au ciel devant cette comédie qui ne trompait personne.

Seulement Gandalf savait, elle en était sûr, ce qu'il faisait. Après tout il lui a quand même rappelé qu'elle devait se changer avant de revoir la compagnie sans quoi elle aurait été démasquée, oubliant qu'elle s'était changée.

Elle secoua la tête et se concentra de nouveau sur la conversation.

-Dans le cas présent, c'est vrai. Les runes lunaires ne peuvent qu'être lu à la lumière d'une lune de même forme et saison que le jour où elles furent tracées.- informa Elrond.

"Des runes lunaires ! " pensa Elenwë.

Gandalf s'était bien moqué d'elle et de Thorin. En effet elle pouvait décortiquer ces runes, ainsi leur seul présence en ce lieu était de la piéger avec Glorfindel.

L'elfe cachée ne put s'empêcher de lancer un regard noir au magicien qui préféra faire l'innocent et l'ignorer quand elle lui hurla dans son esprit, même si on pouvait voir de petites rides sur son front sous la concentration pour bloquer ses pensées.

-Vous pourriez les déchiffrer ? demanda Thorin avec une once d'espoir dans le regard.

Le maître des lieux hocha de la tête et les invita à le suivre.

Il les emmena aux grandes cascades qui étaient rattachées à Imladris. Elenwë avait toujours apprécié ce lieu, le trouvant apaisant.

Alors elle profita du moment pour l'admirer en faisant traîner sa main sur la roche.

Ces cascades étaient à la fois sombre et spectaculaire, remplies de magie étincelante.

Le seigneur Elrond avança vers une sorte de pupitre argenté en cristal où il y posa la carte.
L'elfe fit savoir qu'ils étaient sans doute destinés à se rencontrer car les runes avaient été inscrites lors d'une lune identique à celle-ci.

À cette annonce, tous regardèrent la lune qui apparaissait derrière des nuages. Ses rayons frappèrent le pupitre de cristal qui brilla de milles feux.

La compagnie resta tout abasourdit par ce spectacle.

Petit à petit, des lettres apparurent sous l'éclat de la lune.

Le seigneur d'Imladris,fronça des sourcils sous la concentration et commença à déchiffrer la carte :

-Tenez-vous près de la pierre grise quand la grive frappera et le soleil couchant avec la dernière lueur du jour de Durin brillera sur la serrure.

-Le jour de Durin ? répéta Bilbo perdu.

-Le premier jour du nouvel an des Nains.- expliqua Elenwë en lui souriant doucement.

-Quand la dernière lune d'automne et le premier soleil d'hiver apparaissent ensemble dans le ciel.- compléta Gandalf.

-C'est très fâcheux. L'été se poursuit. Le jour de Durin approche à grands pas...- pensa à voix haute Thorin, oubliant la présence d'Elrond.

Ce qui provoqua la curiosité dans le regard d'Elrond, les remarques sur le voyage entre le prince et Balin, et dans une même temps la sidération de la stupidité de ses compagnons de voyage qui la poussa instinctivement à frapper son front avec la paume de sa main.

Ce geste ne passa pas inaperçu, poussant Elrond à conclure ce qu'il pensait tout bas.

-Ainsi c'est la votre but. Entrer dans la Montagne.- constata-t-il.