The Love From The Past (YanSeph)

Chapitre 6: Sais-tu ce qu'est la folie?

FLASHBACK

Joseph et Yanyan dormaient dans le même lit calmement jusqu'à ce que, en dormant, Yanyan donna un coup de pied à Joseph qui tomba par terre, ce qui le réveilla.

« AIE!!! »

Il se releva en grommelant.

« Ça va pas, non!? Tu me fais le coup à chaque fois, espèce de nain! »

Il ne reçut aucune réponse de la part de Yanyan, qui dormait toujours.

« Et comme d'habitude, tu dors toujours. »

Il regarda l'heure... 9h. C'est le week-end, il aurait voulu dormir plus mais bon...

Il sortit de sa chambre et il tomba sur Ely qui était entrain de petit-déjeuner. Elle rit en voyant son petit frère bailler.

« Laisse-moi deviner... Yanyan t'a encore fait tombé du lit.

- Bingo.

- Peut-être que c'est un signe montrant que vous êtes trop grands pour partager un lit.

- On a toujours partagé un lit depuis qu'on est enfants chaque fois que l'un dormait chez l'autre, on a trop pris l'habitude, on peut pas arrêter.

- Vous ne pouvez pas ou tu ne veux pas? Ça n'a absolument rien à voir avec le fait que tu es amoureux de Yanyan? »

Le visage de Joseph devint écarlate.

« Qu-Qu'est-ce que tu racontes?

- Joseph, tu peux mentir à beaucoup de gens mais pas à moi, je te connais trop bien. J'ai bien vu comment tu le regardais. C'est clairement pas un regard amical.

- ................. Même si c'était vrai, ça n'a aucune importance parce que je ne suis pas son type. Il m'a carrément mis dans la brozone. C'est PIRE que la friendzone.

- Et donc c'est pas douloureux pour toi?

- Ça me va d'être seulement son ami. C'est mieux que de ne rien être. Je suis toujours avec lui et ça me suffit amplement.

- C'est un discours mature pour un gamin.

- Je suis pas un gamin! J'aurai 15 ans la semaine prochaine! »

FIN DU FLASHBACK

PDV Yanyan

Je continue de pleurer toutes les larmes de mon corps lorsque j'entends quelqu'un toquer à la porte des cabinets.

« Yanyan, c'est toi là-dedans? »

C'est Joseph...

« Arrête de m'appeler comme ça et dégage! Je t'ai dit que je ne voulais plus te voir.

- Techniquement, c'est le cas. Tu t'es enfermé dans les toilettes, tu ne me vois pas. »

Là, je dois avouer, il marque un point.

« Comment t'as su que j'étais là? J'ai vérifié, tu ne m'as pas suivi.

- Je te connais mieux que personne. Je sais que tu n'aimes pas pleurer devant tout le monde alors tu t'enferme dans un petit endroit comme un placard ou des toilettes... Et ce cabinet est le seul à être fermé.

- ...................... Parce que je suis toujours exactement pareil qu'il y a 5 ans. »

J'entends un petit rire.

« C'est faux, tu as les cheveux violets maintenant. D'ailleurs, pourquoi? Ils sont devenus radioactifs?

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

« C'est un son que j'aime entendre, sourit Joseph. Ton rire m'a tellement manqué.

- Je suis toujours en colère contre toi, tu sais?

- Je sais mais au moins, je sais que j'arrive toujours à te faire rire.

- Tu sais, je suis pas juste en colère contre toi mais aussi juste en général. Parce que j'ai 14 ans mais j'ai aussi 19 ans. Mon adolescence, je ne l'ai pas vraiment vécu. J'ai été seul pendant 5 ans... Je me souviens d'avoir eu l'impression d'être dans un endroit immense plongé dans le noir pendant ces 5 ans... J'étais tout seul... Je me sens tellement seul, Joseph. Je ne suis pas à ma place. »

Mes larmes recommencent à couler.

« J'espérais que tu m'aurais attendu, je sais que c'est trop demander, mais j'avais besoin de toi et tu n'étais pas là. Je voulais être avec toi, comme avant. J'ai l'impression qu'un grand fossé nous sépare. Un fossé de 5 ans. C'est comme si on montait des escaliers côtes à côtes et tout un coup, tu te retrouves 5 marches devant moi, avec d'autres personnes et moi, je suis tout seul, derrière, et je pourrais jamais te rattraper, tu seras toujours devant moi. Tu as vécu 5 années sans moi, tu as expérimenté des choses, tu as vécu des choses que je pourrais jamais vivre. Et ça m'énerve parce que j'aurais voulu être là! Je ne sais pas à quel point tu es différent du Joseph d'il y a 5 ans, tu n'es plus exactement la même personne alors moi, je n'ai pas changé! Je suis toujours un enfant et un pleurnichard de première! Tu peux pas savoir à quel point je souffre!

- .................. Dis, Ian, sais-tu ce qu'est la folie? »

PDV Joseph

Seul le silence me répond. Il doit se demander quel est le rapport.

« Einstein a dit que la folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. C'est une «voie sans issue». Penses-tu que je n'ai pas souffert pendant ces 5 années? Je me sens tellement coupable, tu sais, parce que si je n'avais été en retard, tu n'aurais jamais eu cet accident et je ne te parlerai pas à travers une porte dans les toilettes des hommes d'un centre commercial. Durant les 3 premières années, j'avais que je m'endormais, je rêvais de ce moment précis et j'essayais de te sauver, j'ai essayé de te sauver de tant de manières mais chaque jour, cette voiture et ce salopard de chauffard ivre, qui, par ailleurs, est mort sur le coup, te heurte. Je ne pouvais pas te sauver. Encore parfois aujourd'hui, je fais ce rêve. Je pense à toi chaque jour, je n'ai jamais cessé de m'inquiéter pour toi. Tu dis que tu avais l'impression d'être seul dans le noir et moi, j'ai été forcé de vivre sans toi. Même si je n'étais pas seul, c'est comme si je l'étais parce que je souffrais et que personne ne pouvait comprendre ma douleur. T'étais pas là, j'avais l'impression de sombrer en Enfer chaque jour un peu plus.

- Alors pourquoi tu n'es pas venu me voir?

- Mon psychologue me l'a conseillé... J'ai fait une petite dépression à cause de... tout ça et j'ai fait une énorme bêtise mais je ne peux pas te dire quoi maintenant... peut-être un autre jour mais pas là, j'ai pas envie que tu me détestes encore plus. Enfin bref, mon psychologue m'a conseillé ne pas te voir jusqu'à ce que j'aille mieux. Et maintenant, je vais beaucoup mieux. J'ai même une petite amie. Elle s'appelle Carla, tu l'adorerais. Mais j'ai été égoïste parce que j'avais peur qu'en te revoyant à l'hôpital, je replonge... et je voulais rester heureux. Mais en réalité, je m'en veux de ne jamais être revenu. J'ai demandé à Ely d'aller te voir souvent pour avoir de tes nouvelles. Mais aujourd'hui, c'est le jour le plus heureux de ma vie parce que tu es en vie et tu es réveillé. Tu vas bien. Je suis tellement de te revoir. »

Après un court moment de silence, j'entends la porte des toilettes s'ouvrir et je tourne la tête pour voir Yanyan sortir timidement. Il me regarde.

« Je te déteste pas, m'avoue t-il, je ne t'ai jamais détesté. Je ne pourrais jamais te détester.

- Alors on est amis de nouveau?

- Non. Je suis toujours en colère contre toi. Tu aurais pu revenir mais tu ne l'as pas fait. Il faudra que tu te fasses pardonner. »

Je souris et l'enlace dans mes bras et, contrairement à la dernière, il ne me tape pas, au contraire. Il m'enlace aussi. Ça m'avait manqué...

« Est-ce qu'un câlin, ça compte pour se faire pardonner?

- Oui mais faudra plus.

- C'est noté. »

Je me demande ce qu'il se serait passé si j'étais arrivé plus tôt ce jour-là. Peut-être que j'aurais fini par avoir assez de courage pour lui dire ce que je ressentais pour lui, peut-être que je serais avec lui et pas avec Carla...