Chapitre IV

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Ça fait maintenant 2 mois que je suis enfermée dans ces stupides cachots. Je commence à perdre espoir. Il reste encore 3 mois avant la fin d'année, après les nains n'arriveront plus car c'est en cette année qu'ils sont censés arriver.

J'ai perdu beaucoup de poids, car un geôlier n'arrive qu'une fois par jour avec un petit bout de pain. Je n'ai pas revu Legolas depuis le jour ou l'on est arrivés. Je me dis qu'il doit avoir des devoirs de prince, ou qu'il l'a tout simplement oubliée.

Ça fait deux mois que je n'ai plus parlé à personne, car la seule personne à proximité est le gardien de cellule et il n'est pas très bavard; il se contente de me passer mon repas sous les barreaux de ma cellule et de repartir tranquillement.

Je n'ai plus revu le roi Thranduil, la dernière fois il m'avait dit de prévenir quelqu'un si je changeais d'avis par rapport à sa proposition et je n'ai pas changé d'avis.

Des fois je pleure, seule, silencieuse, recroquevillée au fond de ma cellule, mais personne vient me voir.

J'ai perdu mes joues rondes, maintenant elles sont creusées pas les larmes et la faim. J'essaie de me débarbouiller le visage le plus souvent possible, mais je n'ai pas assez d'eau. J'avais une petite gourde d'eau mais elle est presque vide. Je me suis changée aussi, je porte maintenant une combi-short noire, avec des bottes en cuir noir.

Mes yeux sont voilés de tristesse.

J'ai perdu mon sens de l'humour que j'avais au début. Au début, je me trouvais dix-mille excuses qui me permettaient de ne pas sombrer dans la déprime, mais je n'en trouve plus.

C'est dommage, hein ?

Je ne dors quasiment plus, des fois car j'ai peur de louper les nains, des fois car je rumine mes sombres pensées, ou tout simplement je ne trouve pas le sommeil. On ne peut pas dire qu'une cellule est confortable.

Ce qui est sûr, c'est que je ne reviendrais plus jamais ici.

J'entends des pas, tiens il y a de l'agitation pour une fois.

Est-ce les nains ?

Où est-ce encore un autre prisonnier qui s'est aventuré dans la sombre forêt ?

Je m'approche des barreaux et regarde à travers.

Les nains ...?

Oui, c'est bien eux.

J'esquisse un sourire qui disparaît bien vite. Encore faut-il qu'ils m'acceptent, ce qui n'est pas gagné.

Je recule lorsque le geôlier arrive au niveau de mon cachot.

À ma plus grande surprise, il l'ouvre et fais entrer un nain à l'intérieur.

Kili.

Oups, je vais peut-être gâcher une jolie histoire d'amour entre Kili et la capitaine des gardes...

- Euh...Bonjour ? Dit Kili.

C'est sûr qu'il doit être un peu effrayé. C'est pas tous les jours que l'on voit une jeune fille dans une cellule, déjà ça, en plus recroquevillée sur elle-même et qui porte du noir, et qui à perdu toute trace de vie dans ces yeux... Et qui, en plus, à l'air tellement fine qu'elle fait presque peur.

- Bonjour, lui répondis-je.

- Ça fait longtemps que vous êtes là ?

- Deux mois.

- Ah. Comment vous appelez-vous ?

- Hanae, et vous ?

Je le sais pertinemment, mais bon, je vais pas lui dire "Kili c'est ça ? Au fait, tu vas mourir dans moins d'un mois"

- Kili.

J'acquiescait.

Puis je baissait la tête, regardant le sol. Lui s'assit et regarda à travers les barreaux.

Je tentais de me faire toute petite, mais c'était sans compter le grand bavard qui de tenait devant moi.

- Pourquoi êtes vous triste ?

- Vous croyez peut-être que passer deux mois dans une cellule sans parler à quiconque c'est cool pour le moral ?

- Euh... Dis comme ça, non. Mais comment vous étiez, avant ?

- Avant, j'étais du genre à enchaîner les blagues et je ne me  laissait pas marcher sur les pieds. Je rigolait souvent, même quasiment tout le temps. Mais je n'ai jamais vraiment été heureuse. Mes amis me frappaient, m'insultaient...

- Vos amis ? Dit-il en insistant bien sur le mot "amis"

- Euh, j'ai dit ça comme ça, mais ce n'était pas mes amis. Je n'ai jamais eu d'amis.

- Était ? Ou sont-ils ?

- Ils sont morts.

- Et vos parents ...?

- Ils sont morts. Comme mon petit frère. Je les ai tués.

- Vous les avez tués ? Me demanda t-il, soudainement effrayé.

- Oui.

- Mais-

- Chut ! Il y a quelqu'un. Au fait, ne racontez ça à personne.

Juste après que j'ai dit ça, un petit être apparaît devant la cellule de Thorin. Bilbon !

Il était temps.

Détestée (Tome 1• Le Hobbit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant