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Black Butler : Ciel

(T/p) frémissait contre la porte, oscillant entre indignation et peine immense. La jeune fille avait beau fermer les yeux, se boucher les oreilles, s'imaginer des choses rassurantes et paisibles... Rien n'y faisait.

Elle entendait encore et toujours ses parents se disputer de l'autre côté, s'hurlant au visage des propos qu'elle n'aurait jamais cru entendre un jour. Entre les accusations d'adultère, les vérités cinglantes et les aveux innommables, elle ne savait plus quoi faire. Le mot divorce fut crié à plusieurs reprises, des deux voix. Pétrifiée, (T/p) se recroquevillait un peu plus à chacune des insultes, se brisant en même temps que sa famille volait en éclats. 

Elle n'aurait jamais cru cela possible. Pas dans sa famille, pas ses parents. Ils étaient si heureux tous les trois... Ils s'aimaient tant... Pourquoi est-ce qu'ils lui faisaient ça ? Elle ne voulait pas qu'ils se séparent...

Accroupie contre la porte du salon, la jeune fille ne se rendit compte qu'elle pleurait que lorsque le majordome lui tendit un mouchoir. Hakuô lui fit un pauvre sourire, penché à son niveau pour la rassurer. Elle s'en empara tristement, essayant de reprendre contenance devant lui. Il l'aida à se relever, fronçant les sourcils en entendant plus distinctement chaque injure qui passait l'épaisseur de la porte et cognait violemment le cœur de sa petite maîtresse. 

 En tant que majordome, il n'avait pas à s'immiscer dans les affaires privées de ses maîtres... Mais en tant qu'homme, Hakuô ne pouvait rester de marbre face à la détresse de (T/p). Il prit donc la décision qui s'imposait, l'entraînant doucement dans son sillage :

- Venez mademoiselle... Il ne faut pas rester là. 

- Où m'emmènes-tu ? souffla-t-elle en essuyant ses larmes.

- Chez votre fiancé, dit-il avec un sourire rassurant. 

Pour la première fois depuis le début de la journée, elle entrevit une petite lueur d'espoir. S'il existait quelqu'un pour elle, quelqu'un qui ne la trahirait jamais... C'était évidemment Ciel Phantomhive.

Si tôt dit si tôt fait, elle fut emmenée en voiture jusqu'à l'élégant manoir de la famille Phantomhive. Entre temps, la jeune fille avait eut l'occasion de sécher ses larmes et de se préparer à faire bonne figure, pour ne pas inquiéter Ciel. Elle voulait le voir et se distraire de ses tracas, pas les lui imposer.

Le cocher lui ouvrit galamment la portière, et lui tendit une main pour l'aider à descendre. (T/p) lui adressa un sourire de remerciement, et se focalisa sur la silhouette longiligne qui venait d'apparaître à la porte de la bâtisse. Sebastian était toujours aussi majestueux et serviable, puisqu'il vint à elle en ces termes :

- Mademoiselle (T/n)... Le plaisir de votre visite ravit toujours mon jeune maître, plus encore lorsqu'elle est inattendue.

- Bonjour Sebastian... répondit-elle gênée. Je suis désolée de venir à l'improviste ainsi, si Ciel est occupé je repasserai...

- Qu'attends-tu Sebastian ? s'exclama une voix depuis l'intérieur. Ne laisse pas ma fiancée sur le pas de la porte !

(T/p) esquissa un sourire en reconnaissant le timbre impatient de Ciel. Il avait beau être très jeune, il ne se laissait jamais marcher sur les pieds et méritait sans aucun doute le titre de comte. Sebastian s'écarta poliment avec son rictus habituel, aidant la demoiselle à se débarrasser de son manteau et de son chapeau.

Ciel l'accueillit en descendant les immenses escaliers du manoir, un infime sourire aux lèvres. En le voyant venir à elle, très élégant, elle se sentit chanceuse de l'avoir à ses côtés. Sa seule présence suffisait presque à lui faire oublier ses malheurs...