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Hunter x Hunter : Gin

Le vent frais soufflait allègrement sur la plaine, faisant onduler l'herbe et les fleurs à peine écloses. Loin, au-delà de lacs et de nuages, s'élevaient des monts par dizaines, grisonnants sur les sommets. Partout des petits têtes animales apparaissaient, pour retourner aussitôt se cacher dans les herbiers ou s'envoler à tire d'aile. La vie grouillait et s'exprimait en mille et un sons, mille et unes couleurs. Postée sur un roc, (T/p) savourait la vue, admirait ce paysage indomptable et sauvage que jamais aucun homme n'entacherait.

Si la liberté avait un paradis, c'était celui-ci.

- Tu aimes ? demanda-t-elle.

Un sourire étirait ses lèvres, ses yeux (c/y) n'avaient pas cessé de vagabonder sur la nature qui leur était offerte. Mais sa question s'adressait à l'homme qui se tenait debout à ses côtés, tout aussi captivé.

Gin était un habitué des voyages, probablement l'as des vagabonds qu'étaient les Hunters. Mais il devait bien avouer que même après avoir vadrouillé toute sa vie, jamais il n'avait été aussi enchanté d'une région du monde. Peut-être que le parcourir à deux faisait toute la différence...

- Tu avais raison, admit-il. C'est un endroit magnifique.

- J'ai bien envie de l'explorer... Tu viens avec moi ?

L'invitation était trop tentante pour refuser, et (T/p) le savait pertinemment. 

Son compagnon esquissa un rictus, et elle le lui rendit. Ce qui était incroyable, c'était que sa simple présence suffisait à la faire se sentir complète, présente. Elle pouvait se trouver n'importe où sur cette terre : tant que Gin était avec elle, elle serait à sa place.

Il sauta du roc avec agilité, attendant qu'elle l'imite pour commencer à avancer. Côte à côte, le couple observait les environs avec l'éclat particulier des Hunters, sans arrêt fascinés par l'inconnu et ses mystères merveilleux.

- Rappelle-moi, quand es-tu déjà venue ici ? demanda Gin.

- Mes parents m'y ont emmené, une fois. Je devais avoir dix ans, se remémora-t-elle. J'ai l'impression que tout s'est encore embelli... Que si je fermais les yeux, ils se trouveraient juste-là, devant moi.

Il n'y avait pas de tristesse dans sa voix. Simplement une profonde nostalgie, des souvenirs d'antan qui lui étaient précieux autant que la vie. 

- À  dix ans, tu ne devais pas être plus haute que l'herbe, la taquina-t-il.

- Ce n'est pas faux ! Le monde que je découvrais à leurs côtés me paraissait immense.

- Et aujourd'hui ?

Il prit sa main dans la sienne, entrelaça leurs doigts avec son habituelle tendresse. La jeune femme sourit, caressa le dos de sa main avec son pouce en répondant :

- Le monde que je découvre avec toi l'est encore plus.

Ses mots firent rire Gin, qui resserra sa prise sans rien ajouter. Ils avançait dans la plaine avec aisance, n'effrayant même pas les créatures fantastiques qui y vivaient. Elles redressaient la tête sur leur passage, semblaient s'étonner de ces deux êtres bizarres et complémentaires qui marchaient sans réel but. 

Ils n'avaient pas besoin d'autre chose que la présence de l'autre.

Voyager était ce qui faisait l'âme même de leur métier. Cela leur permettait de rencontrer toutes sortes de gens, de découvrir les pays les plus reculés de la planète. Être Hunter, c'était apprendre, vivre. C'était se lever le matin sans savoir ce qu'il adviendrait le soir, ne rien attendre du monde mais plutôt partir à sa découverte. C'était percer les secrets de l'inconnu et se sentir libre.

- Tu sais ce que deviens ton fils ? 

Gin leva les yeux au ciel, sembla chercher une réponse dans les quelques nuages qui flânaient sur ce bleu infini. Il sourit.

- Il paraît qu'il est devenu Hunter, lui aussi.   

- Il doit être à ta recherche, devina-t-elle.

- Sûrement. Mais je ne lui ai pas facilité la tâche, ricana-t-il.

- Cela m'aurait étonné, sourit-elle. Mais quelque chose me dit qu'il finira par te trouver. S'il est aussi têtu que toi, il va gravir les échelons très vite.

- Je préfère "déterminé", corrigea-t-il avec humour.

Elle secoua la tête, et il glissa une main sur sa taille. Ils marchaient tranquillement, laissant la vallée ensoleillée s'étendre autour d'eux comme si le monde n'avait pas de fin. Comme s'ils étaient seuls sur terre, et que rien ne pouvait les arrêter.

Gin jeta un regard en biais à (T/p), la regarda se délecter silencieusement de la nature sauvage qui les entourait. Elle était aussi vagabonde que lui, toujours par monts et par vaux sans vraiment de but précis derrière la tête. Elle n'avait qu'une envie : profiter de cette vie qui lui était offerte, à tout prix. S'amuser, parcourir, aimer. Sans relâche et sans attaches... Sauf lui.

- Je te vois tu sais ? l'interrompit-elle avec malice.

Il roula des yeux, fit mine de ne pas comprendre. Il était joueur, lui aussi. Elle passa une main dans sa tignasse de jais, ébouriffa le tout en faisant bouger son bandeau. Il protesta pour la forme, mais un rire muet dansait dans ses yeux lorsqu'il attrapa ses mains pour la faire cesser cet outrage.

- Tu vas le regretter ! prévint Gin.

- Oh, j'ai peur ! rit-elle.

 Il haussa un sourcil, et le rictus moqueur qu'il affichait aurait dû mettre (T/p) sur la voie. Sans un regard quant à ses protestations mêlées de rires, il la fit tomber à terre en s'assurant que leur chute était amortie par l'herbe grasse. L'éclat de malice qui brillait dans leurs yeux était ce qui les poussait à parcourir le monde ensemble, à s'aimer au-delà de toute mesure : à deux, tout était plus mystérieux et plus passionnant.

Ils roulèrent dans la plaine l'un contre l'autre, ne stoppant leur descente qu'après d'innombrables bosses. Ils riaient, essoufflés et pleins d'herbes arrachées au vol. Allongés l'un contre l'autre, ils n'avaient que le ciel pour toit et pour toute limite.

- C'est magique, souffla (T/p).

- De quoi ?

- D'être avec toi.

Gin rit, et ses yeux bruns luirent d'une belle lumière. 

Étendus, ils étaient hors du temps. Ils étaient ensembles, et c'était tout ce qui importait. Par-delà les rives et les monts, la seule chose qui resterait inchangée, c'était cela : leur amour. De nouveau, il joignit leurs mains et rapprocha sa compagne de lui en murmurant avec bonheur :

- Et il nous reste encore tout un monde à découvrir.