Attack on Titan : Livaï

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Le brouhaha familier d'un des repères du Bataillon d'Exploration s'arrêta soudainement lorsque les portes laissèrent entrer une poignée de cavaliers vêtus de vert. La caporale (T/n) et son escadron revenaient tout juste d'une mission extérieure... Et leurs visages graves ainsi que les selles vides laissaient deviner comment cela s'était terminé. 

La soldate laissa la bride de son cheval à un écuyer, pénétrant dans le bâtiment sans un mot. Elle se rendit jusqu'au bureau de son supérieur, lasse et épuisée. Encore des morts à annoncer... et ils n'avaient fait aucun progrès majeur. Elle avait l'impression que les vies de ses subordonnés avaient été gaspillées en vain.

- Major Erwin ? frappa-t-elle à la porte.

- Entrez.

Elle obéit, fixant sans détour le personnage qui lui faisait face depuis son bureau militaire. Erwin remarqua ses cernes et le sang couvrant ses vêtements, mais il la laissa parler. Inutile de prendre des gants, (T/p) le savait. Ils avaient l'habitude, à force...

- La dernière sortie... Ç'a été un carnage, soupira-t-elle.

- Combien de survivants ? demanda-t-il.

Il n'était pas insensible, mais pragmatique. Dans leur bataillon, on ne comptait plus le nombre de victimes. C'était toujours trop. Il valait mieux constater combien s'en étaient sortis pour rester un tant soit peu positif... La jeune femme se dressa pour faire son rapport : main sur le cœur, elle lista :

- Onze avec moi, répondit-elle. Quatorze chevaux, deux charrettes de ravitaillement. Nous avons été jusqu'à la forêt d'arbres géants et avons tué plus de vingt Titans.

- Pas de progression dans la reprise du mur Maria ? 

- Nous étions trop peu nombreux Major, s'excusa-t-elle. Mes soldats... ont fait de leur mieux.

- Je sais... soupira-t-il. Bien, merci Caporale (T/n). Rompez.

Elle cessa son salut militaire et fit demi-tour, quittant le bureau sans un mot. Une douche chaude, quelques heures de sommeil et un repas consistant... Cela devrait suffire à remettre son corps d'attaque.

(T/p) se passa une main dans ses cheveux (c/c), courbaturée de partout. Un étage plus tard, elle ne sentait plus ses cuisses après des journées de chevauchée. Elle songea brièvement à passer par l'infirmerie pour panser une balafre qu'elle s'était faite dans le dos, mais y renonça presque aussitôt. Ce n'était qu'une éraflure. Elle irait plus tard... 

Elle rentra dans sa chambre, jetant ses bottes dans un coin et sa cape sur sa table de travail. Puis elle s'affala sur son lit, essayant de ne pas songer aux visages terrifiés de ses soldats au moment de mourir. Elle culpabilisait de n'avoir pu les sauver, et savait pourtant qu'ils ne seraient pas les derniers à périr sous ses ordres...

- Si tu pouvais t'abstenir de mettre de la boue partout... Je viens de faire le ménage, gronda une voix dans son dos.

- Livaï ? se redressa-t-elle. Tu es rentré aussi ?

- Depuis deux jours, confirma-t-il.

Il s'appuya sur le mur face à elle, fermant la porte d'un geste. Ses yeux gris la détaillèrent sans aucune pudeur, mais la jeune femme savait ce qu'il cherchait :

- Je ne suis pas blessée, nia-t-elle.

- Et tout ce sang ?

- Ce n'est pas le mien...

Ce qui était en partie vrai. De là où il était, il ne pouvait pas voir l'entaille à vif qui traversait ses omoplates... Autant ne pas l'inquiéter. 

- Ça s'est si mal passé que ça ?

- J'ai l'impression que c'est de pire en pire, avoua-t-elle pincée. Il y a toujours plus de morts, et pourtant nous ne progressons pas... C'est injuste.

- On ne peut pas prendre de risques sans faire aucun sacrifice, raisonna-t-il gravement.

- Je sais... Mais j'aimerai faire mieux. Je dois devenir plus forte.

Il haussa un sourcil, fier de sa détermination et de son courage. 

- Tant que tu ne perds pas le but qu'on s'est fixés... soupira-t-il. 

- Survivre ensemble, quoi qu'il advienne, acquiesça-t-elle.

Ces mots lui mirent du baume au cœur, et il en fut satisfait. Ils devaient tenir, vivre à tout prix. C'était eux contre les Titans, mais ce pourrait tout aussi bien être eux contre le reste de l'humanité. Il n'y avait qu'elle qui comptait à ses yeux... Il n'avait besoin que d'elle.

Livaï s'approcha de (T/p) et redressa son menton d'une main ferme, plongeant ses iris durs dans ses beaux yeux (c/y). Elle sourit brièvement, puis avança le visage pour l'embrasser. Le baiser, d'abord lent et tendre, s'accentua avec la ferveur et la férocité qui étaient les leurs. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu... Et les soldats savaient quel prix avait chaque minute. Ils ne comptaient pas perdre leur temps pour s'aimer. 

Elle passa ses mains dans ses cheveux bruns en approfondissant leur échange, avide de lui. Livaï en profita pour glisser les siennes sous son haut en douceur, brûlant sa peau de ses doigts glacées. Elle savoura son toucher, ses lèvres âpres, son souffle rauque... Toute à lui, elle ne se doutait de rien.

Il fit remonter ses mains dans son dos  sans qu'elle ne s'en rende compte, et elle retint un cri quand il appuya sur sa blessure encore fraîche. Il se détacha d'elle aussitôt :

- Je le savais, gronda-t-il. 

- Mais... C'est de la triche ! râla-t-elle essoufflée.

- Montre-moi, ordonna-t-il.

Il la fusillait de son regard sévère, et elle s'exécuta avec lassitude. Décidément, il était intraitable... 

Elle se retourna et retira sa veste puis sa chemise, restant dos nu devant son amant. Livaï avait sous les yeux une longue estafilade qui traversait sa peau entre les deux omoplates. Peu profonde, elle saignait tout de même et était située dans une zone sensible au moindre mouvement. 

- Tsss, désapprouva-t-il. Ne bouge pas.

Elle se mordit la lèvre lorsqu'il frôla de ses doigts la plaie, retenant un gémissement. Il saisit la trousse à pharmacie cachée sous le lit et s'appliqua à désinfecter la balafre. Ses gestes, contrairement à son ton, étaient doux et minutieux. (T/p) lâcha un soupir de contentement quand il lui posa un pansement approprié, savourant les caresses qu'il lui prodiguait en la soignant.

- Tu es un ange... souffla-t-elle les yeux fermés.

Livaï ne répondit pas, mais une de ses mains vint passer sur le ventre nu de la jeune femme tandis que l'autre l'attirait contre lui. Sans qu'elle ne se retourne, il lui déposa de légers baisers dans le haut du dos, puis dans le cou... (T/p) esquissa un sourire, ravie de ces gestes aimants. Ces moments étaient rares, mais précieux. Il fallait les savourer tout entiers, les graver dans son corps et dans sa mémoire. Qui savait ce que l'avenir leur réservait ?

Elle pivota la tête pour l'embrasser à son tour, s'abandonnant avec délice aux caresses de son caporal... 

xReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant