Funérailles

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Daryl,

La parole m'étant encore trop douloureuse, j'ai préféré t'écrire ses mots qui seront les derniers.
Après mûre réflexion sur tes actes passés et dieu sait qu'ils ont été horribles, j'ai décidé de quitter le cartel dont tu es à la tête. Je pars pour rejoindre les rangs de ta mère qui m'attend en Californie, loin de toi, de tes affaires qui ne sont pas celles pour lesquelles je mettais engagé à ta rencontre.

Je te souhaite une belle et longue vie, pleine de tourments et tout ce que tu mérites.

Hugo.

Le son des cloches emporté par le vent dans les airs comme les mots du prêtre qui répand sa bonne parole, mon sang se glace quand mes yeux se posent sur le cercueil en chêne qui trône sur cette étendue de gazon encore mouillé par la rosé. Aujourd'hui est un jour sans soleil, sans. Un jour triste et sombre où larmes et douleurs sont présentes.

Je suis entouré de camarades de fac de Sirena et quelques fidèles amies de son travail qui ont répondus présent pour ce dernier voyage qu'elle va entreprendre aujourd'hui. Tous sont là à pleurer la disparition prématurée de cette magnifique femme forte et combattante qui n'a pas était épargnée dans la vie. Tous sont là à l'exception d'un de mes hommes, Hugo. Le destin que j'ai tracé à Sirena en l'empêchant de poursuivre ses rêves ont anéanti son meilleur ami.

Alex à mes côtés, il passe une main dans mon dos comme pour me soutenir et resserre ses doigts sur mon manteau quand le prêtre nous invite à déposer nos roses sur le cercueil. C'est le pas lourd que j'avance le premier, toujours soutenu par mon ami. Agenouillé devant cette boite qui renferme mon amour caché, je lui dédie ces derniers mots en embrassant la rose rouge qui lui est dédiée.

_ Tu m'as demandée un jour pourquoi une rose était gravée sur ma poitrine Sirena... je m'arrête un instant pour cacher ma tristesse à la simple évocation de ce souvenir. Je t'ai répondu qu'elles étaient à la fois douces et piquantes, qu'on pouvait les aimer comme on pouvait les détester l'instant d'après, que c'est l'homme que je suis...

Je pose une main sur le cercueil et ferme les yeux.

_ Mais aujourd'hui plus que jamais, je suis cet homme, l'homme que je hais pour ce qu'il a fait...

J'embrasse les pétales de roses en serrant mes doigts sur ses épines et la dépose délicatement sur le couvercle en bois. Mon ami m'aide à me relever et je m'éloigne doucement avec lui vers la voiture noire qui m'attend dans l'allée. Alors que je m'apprête à monter à l'arrière du véhicule, je croise un regard familier au loin. Il est là, vêtu de noir pour l'occasion. Les mains croisées devant lui, il a assisté à la cérémonie. En signe de trêve, je pose une main sur mon chapeau et incline légèrement la tête. Alonzo me renvoie le même signe avant d'ôter son béret et descendre de sa cachette. Je monte dans la berline qui m'accompagne à la villa en pensant déjà à demain, la fin de la trêve...

****

Je me réveille en sursaut, une main sur mon cœur qui palpite à toute vitesse dans ma poitrine comme chaque nuit depuis ce que j'ai commis l'irréparable. Je cherche mon air avec difficultés sous cette douleur qui me poignarde en pleine cage thoracique, changeant de position dans mon lit en pensant que cela y changera quelque chose mais rien y fait, la douleur persiste et devient toujours plus intense à chaque réveil nocturne.

_ ALEX !! Crié-je à bout de souffle.

Le principal concerné arrive dans ma chambre vêtu d'un simple boxer et s'approche. Ses mains sur mes épaules trempées par la sueur, il me redresse et m'aide à m'assoir sur le bord du lit, me maintenant assis.

Sa ville, ses règles, mes choix         Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant