L'art de la négociation

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Après mûres réflexions et la désapprobation de Tony face à mon plan, me voilà assis derrière le bureau de ma maternelle, prêt à faire un brin de cosette avec l'alliée d'Alonso. J'active le haut-parleur sur le Smartphone de Pharell une fois son numéro saisi et attend que la tonalité laisse place à sa voix.

_ Allô ?

Je m'avance contre la tranche du meuble tout en éclaircissant ma gorge.

_ Alicia, répondis-je avec fermeté.

_ Ce n'est pas Pharell, je me trompe ?

_ Non.

_ Daryl...

_ Exact.

_ Oh ben ça pour une surprise, c'est une surprise !

_ En effet.

_ Dis-moi, Daryl. Tu as dû demander à ton chien de souffler mon prénom ou je commence à avoir un tant soit peu d'importance pour que tu le retiennes ?

_ Tu as toute mon attention.

_ Ben, voyons... Qu'est-ce que tu veux ?

_ Je crois que tu connais déjà la réponse.

_ Hum, en effet mais c'est tellement plus jouissif de te l'entendre dire.

Ma cage thoracique s'abaisse lourdement lorsque je croise le regard pesant de Tony.

_ Je veux parler avec Alonso.

_ Malheureusement, je ne crois pas que cela puisse ce faire, c'est un homme très occupé comme tu peux le savoir, surtout quand il est en charmante compagnie.

_ Ecoute-moi bien, espèce de petite...

_ Tut tut, je te déconseille fortement d'emprunter ce chemin là avec moi, Daryl. Je pourrais très mal le prendre et décharger ma colère sur ta chère maman.

_ Touche à un seul cheveux d'Aliénor et je te tue, t'entends ?!

_ Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire, mon choux. Je ne sers que d'intermédiaire dans cette histoire, un peu comme Pharell à vrai dire, rétorque-t-elle de manière enjoué.

J'arrache le téléphone du pupitre et le plaque contre mon oreille en regrettant aussitôt mon geste quand je vois les iris pleines de dégoût que porte mon homme de main dans ma direction.

_ Merde ! m'exclamé-je en lâchant cette chose répugnante que je tiens contre mon visage.

J'attrape le premier bout de tissu qui se trouve devant moi pour masser frénétiquement ma joue avant de reprendre ma conversation.

_ Qu'est-ce que ton ami attend de nous, Alicia ?

_ Donne-lui le code, Daryl. Quand se sera chose faite, il relâchera Aliénor, assure-t-elle en mettant fin à la communication.

_ La chienne ! Hurlé-je en tapant du poing sur le chêne massif.

_ Qu'est-ce que tu comptes faire ? Demande Tony.

_ Tout le contraire de ce qu'il attend de moi.

Je tire mon siège en arrière puis quitte la pièce pour retourner au rez-de-chaussée, mon homme sur mes traces.

_ T'as entendu comme moi, Daryl ! Si on ne lui donne pas le code, il s'en prendra à ta mère.

Je m'arrête brutalement sur les dernières marches et me tourne vers lui sans détendre les traits crispés qui trônent sur mon visage.

Sa ville, ses règles, mes choix         Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant