Rébellion

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Une sensation de déjà vu m'habite alors que j'avance vers cet homme qui ne m'inspire aucune confiance. Les bras croisés sous ma poitrine, je continue de réduire la distance qui nous sépare l'un de l'autre en ne laissant paraître aucune émotions qui pourrait trahir l'état de fébrilité dans lequel je me trouve depuis que j'ai découvert cette vaste fumisterie. Je m'arrête à la lisière de ses pieds.

_ Si on reprenait depuis le début, Pharell.

Il relève doucement le menton et plante son regard dans le mien.

_ Tu as fini par comprendre que j'avais un certain intérêt pour toi, Daryl.

_ Je n'irais pas jusqu'à dire ça, non.

_ Je crois que si, dit-il en étirant un faible sourire.

_ Si tu me disais ce que tu sais sur Alonso et cette histoire de kidnapping plutôt ? Tu as fait mention de ta sœur et...

_ Ma nièce, me coupe-t-il. Larissa.

_ Inutile de mentionner son nom, je ne le retiendrai pas.

_ Le contraire m'aurait étonné... C'est toujours la même chose avec les gens de ton espèce.

_ Pardon ? Je comprends pas.

_ Tout ce qui vous intéresse, c'est ce qui vous touche de près ou de loin, le reste vous est égal. Les autres n'ont aucunes valeurs à vos yeux.

_ Tu me connais mieux que je ne l'aurais pensé, rétorqué-je en étirant le coin de ma bouche. Laisse-moi deviner, c'est S qui t'as raconté tout ça ?

_ Tu sais comment elle est...

_ Non mais vas-y, développe.

_ Ben tu sais, c'est le genre de femme à avoir la langue bien pendue après quelques coups de reins.

Là c'est autre chose qu'un coup de rein qui vient s'abattre sur sa petite gueule de merde.

Je serre ses mèches de cheveux dans mon poing et redresse sa tête pour ancrant mon regard sombre dans le sien.

_ Parle encore une seule fois d'elle comme tu viens de le faire et je t'envois six pieds sous terre, t'as compris ?

_ Ouais.

Je relâche la pression en projetant sa tête en arrière et recule d'un pas sans effacer cette rage de mon visage.

_ Bien. Si on revenait à nos moutons ?

Il crache un filet de sang à la lisière de mes chaussures cirées tout en posant ses iris sur moi. Il se fout de ma gueule ? Je reviens à la charge en manquant d'arracher sa tête du reste de son corps et diminue la distance de façon à ne laisser que quelques centimètres entre nos deux front.

_ Où se trouve Aliénor ?! Hurlé-je en maintenant sa nuque dans le vide.

_ Je n'en ai aucune idée, Alonso ne m'a pas mis dans la confidence.

_ Tu crois vraiment que tu peux te permettre de te foutre de ma gueule avec tes excuses alors que tu sais quel sort je te réserve si tu ne crache pas le morceau ?!

_ C'est la vérité, je ne sais pas où ils l'ont emmenés.

_ Alors dis-moi pourquoi je te garde encore en vie, fils de pute !

Aucun son ne sort de sa bouche, peut-être est-il en train de chercher un moyen de se vendre... Pour ma part, il n'y a aucune raison valable qui me pousse à ne pas passer à l'acte.

_ Tu viens d'utiliser ta dernière cartouche, Pharell.

Je me détache de cette pourriture pour tirer le Beretta qui trône sur ma ceinture et relâche la culasse en pointant déjà le canon entre ses deux yeux.

Sa ville, ses règles, mes choix         Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant