De bonne guerre ~Partie 2~

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Je retrouve la douce brise Californienne qui flotte dans les airs et inhale ses saveurs en observant le soleil flirter sur la mer calme et apaisée de ce mois de Septembre quand un V8 vient semer le caos dans ce silence apaisant.

_ Putain y a vraiment pas moyen d'être tranquille ici !

Agacé par le bruit qui gronde dans la cour, je tourne la tête dans sa direction pour démasquer l'ingrat qui vient de mettre un terme au magnifique spectacle qui se donné devant moi et ce que je vois ne m'enchante guère. Je fronce les sourcils, je scrute les deux amants qui s'embrassent dans la Mustang dont je rêve de crever les pneus sur le champ.

_ Fils de pute, laissé-je échapper entre mes dents.

Ma respiration qui était des plus calme devient soudain plus lourde et douloureuse dans ma poitrine. Elle m'oblige à tirer sur le col de ma chemise et défaire le bouton supérieur pour retrouver un semblant d'air mais ma rage est tel que cette tentative est nulle. Il faut que je m'éloigne avant de faire une chose que je pourrais regretter...

Les nerfs à vifs, j'envoie valser la bouteille de whisky contre un poteau et tourne les talons. Le pas lourd et plein de rage je longe le côté Est de la demeure avant de me stopper net. Qu'est-ce qui me prend de m'arrêter en si bon chemin ? Pourquoi je n'arrive pas à sortir Sirena et ce mec de ma tête ?! Et cet Enrico, qui est-il vraiment, un homme de confiance et fidèle à ma mère ? Ou est-ce un chien qu'Alonzo a envoyé ? Le cœur tiraillé par toutes ces interrogations, je reviens sur mes pas et arrête le premier mec que je croise sur le parking.

_ Et toi ?! Ouais toi, confirmé-je au mec qui se pointe du doigt. C'est ta caisse ça ?

_ Euh, ouais. Pourquoi ?

_ Je te l'emprunte, dis-je en volant ses clés qu'il tient entre les doigts.

_ Hé !

_ Je suis de retour dans une heure, le rassuré-je. Profite du temps libre que je t'accorde pour tirer ton coup, y a plein de jolies filles qui n'attendent que ça au bord de la piscine.

_ Ça me va, dit-il en hochant les épaules.

Un sourire mutin sur mon visage, je grimpe dans sa décapotable allemande en sautant par-dessus la portière et atterri sur la sellerie neuve.

_ Fais quand même doucement avec, je l'ai pas encore rodé.

_ Je serais doux comme un agneau... le rassuré-je en rentrant brutalement la marche arrière.

_ Daryl ! Crie Moussa en levant les bras au ciel.

_ Excuse mec.

Visiblement j'ai perdu l'habitude de rouler des merdes pareilles et je crois même que Moussa en a conscience.

_ Daryl, si tu mets une seule rayure... me menace-t-il lorsque je fais crisser les pneus sur les gravillons.

Je lui envoi un baiser en quittant son stationnement et m'éloigne dans l'allée sous ses plaintes qui parviennent jusqu'à moi.

_ Tu me le paieras Ortega ! Peste-t-il.

Le regard vissé sur mon rétroviseur, je croise Moussa qui tape la pointe de sa chaussure dans le sable en gesticulant ses bras dans tous les sens. Une main sur le volant, je passe mes lunettes de soleil et monte le son du poste radio quand j'entends cette chanson qui se prête bien à la situation, je chantonne les paroles. I'll always be around wherever life takes you
You know I'll follow you... Obnubilé par ce besoin de protéger Sirena de tout danger, je tire la caisse de Moussa à pleine puissance et oubli ses recommandations. Je dois  rattraper le premier convoi parti cinq minutes plus tôt coûte que coûte ! Je sais, je ne devrais pas mais est-ce qu'Enrico me laisse vraiment le choix ? Je ne crois pas. En tout cas pas temps que je n'en saurais pas plus sur ses intentions envers Sirena. Ah ! En parlant du loup... Je les vois un peu plus bas à l'arrêt devant un feu tricolore. Je ralenti et reste caché trois voitures derrière eux.

Sa ville, ses règles, mes choix         Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant