Sierra Madre

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Mon membre pris en otage dans cet étau de muscles, je tire dessus dans l'espoir de me défaire de celui qui en retient l'extrémité alors qu'Hugo amorce un pas en avant.

_ Je t'ai dit de la lâcher, s'impatiente Hugo.

_ Sinon quoi, hein ? Tu vas me faire quoi le play-boy ?

Ce n'est pas possible que ça m'arrive à moi, c'est forcément un mauvais rêve et je vais me réveiller dans l'instant.

_ Je te le répéterai pas mec, dit-il avec arrogance. Lâche-la.

Une œillade sur le poing serré d'Hugo, je hoche faiblement la tête de gauche à droite en voyant ses phalanges blanchirent tentant silencieusement de le dissuader mais maintenant que vous le connaissez un peu plus vous savez qu'Hugo ne recule jamais devant rien. Pas même devant un agent de police armé.

_ Agent... je regarde sa plaque avant de trouver son regard gris. Murphy, on peut peut-être discuter non ?

Essayons de sauver les meubles.

_ Toi tu la ferme, c'est à ton copain que je parle.

Non mais je rêve ou il vient de me parler comme à une merde ?!

_ Je t'interdis de lui parler sur ce ton connard, surenchérit Hugo. Présente lui tes excuses !

_ Et si je refuse ?

_ Tu risques de passer un sale quart d'heure.

_ Je suis un officier de police, une personne assermenté.

Un grognement bestial camouflé sous le bruit de la circulation, je perçois cette ombre tacher les prunelles déjà sombre d'Hugo qui contracte les muscles de sa mâchoire.

_ Hugo, dis-je avec tendresse dans l'espoir de le maîtriser.

_ Je t'ai dit de la fermer !

Un geste vif rapide comme l'éclair,  son bras quitte le reste de son corps et attrape l'agent par le col de sa chemise pour l'amener vers lui et m'entraîner avec dans son élan.

Une joute de coups débute sur le visage de l'agent Murphy.

_ Hugo !

Déboussolé par les coups qui pleuvent sur le shérif qui ne s'attendait pas à un tel retournement de situation, l'agent Murphy défait ses doigts de mes chaînes pour protéger son visage, seul moyen de minimiser la casse quand on subit les foudres de mon compagnon.

_ HUGO ARRÊTE ! M'époumoné-je. HUGO ON EST PAS SEULS ARRÊTE ! Criai-je en voyant les voitures ralentir à notre hauteur.

Sourd face à mes cris, je me jette sur lui pour le séparer du pauvre homme qui est en train de souffrir le martyr quand je me prends un coup violent sur la paumette gauche, un coup qui me coupe le souffle.

_ Sirena, dit-il en lâchant l'agent.

Mes yeux ronds posés sur lui, je frôle l'entaille qui vient de naître sur ma paumette du bout des doigts dans jamais baisser le regard.

_ Tu m'as frappé !

_ Je voulais pas, excuse-moi Sirena.

Alors qu'il avance d'un pas dans ma directions avec son air de chien battu imprimé sur le visage, je recule sans abandonner la petite entaille douloureuse sous ma pulpe et m'éloigne, hochant la tête de gauche à droite pour le dissuader d'avancer.

Sa ville, ses règles, mes choix         Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant