Chapitre 23 (Nouri)

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Je cogite, je cogite jusqu'à fumer du cerveau. J'ai craqué, j'ai fait ce que je ne voulais surtout pas faire avec elle, mais c'était trop. La voir pleurer comme ça aujourd'hui c'était plus possible.

J'ai fait le patron sévère ça a pas marché, j'ai fait le mec pote ça l'a pas fait non plus alors peut-être bien que ça devait se finir comme ça.

Je sors de mes pensées avec l'interphone qui sonne. Sûrement ma mère, et je sais pourquoi elle passe.

Elle: Ibni, kayfa halek (mon fils, comment tu vas?)

- Hamdoulillah... Oummi (maman) pourquoi t'es là à cette heure-ci?

Elle: T'es pas content de me voir?

- Si... si

Elle: Hal fakart? (Tu as réfléchis?)

- Yakfi oummi, yakfi (ça suffit)On va pas repartir sur la même discussion à chaque fois.

Elle: Yakfi? Et tu fais quoi de la parole des gens hein? Elle attend ta réponse et toi tu me dis yakfi?

- J'ai pas la tête à ça wallahi, regardes la pile de dossier qui m'attend. J'ai pas le temps

Elle: T'as 28 ans wa innaha djamila wa dhakiya (et elle est belle et intelligente). Sa mère m'a encore appelé aujourd'hui.

- On en reparle un autre jour, j'suis fatiguée ce soir

Elle: Nouri, fais attention. Anta ibni (tu es mon fils) mais ne me déçois pas.
Kalima hiya kalima (une parole est une parole).

Je savais qu'elle ne lâcherait pas l'affaire et je savais aussi que je devais faire un choix et l'assumer jusqu'au bout.

D'un côté, j'avais le choix de la raison. Même classe sociale, la famille l'approuve mais y'a jamais eu ce pep's. Et de l'autre, celui du cœur. Elle m'a fait revivre, elle a fait revivre mon cœur, elle me donne envie de changer, d'être quelqu'un de meilleur et... y'a tous ces sentiments que j'contrôle pas. J'assume pas et j'assumerai jamais de la voir avec quelqu'un d'autre.

Ni une, ni deux je l'appelle. J'ai besoin de lui parler pour éclaircir tout ça.

- Tu vas bien?

- Oui et... je pensais justement à toi Nouri.

- Faudrait qu'on se voit Linda. Si t'es libre demain midi on déjeune ensemble.

- Oui avec plaisir... Tu me manques tu sais

- En ce moment je croule sous le travail, j'ai pas une minute à moi et tu sais comment ça se passe hein je t'apprends rien.

On a continué à discuter quelques minutes avant de raccrocher. Puis je l'appelle elle, en espérant qu'elle n'avait pas déjà entamé sa nuit.

- Nouri?

- J'te dérange?

- Non... mais... t'as vu l'heure qu'il est?

- Ouai je sais.... mais j'avais besoin de te parler parce qu'avec toi j'arrive à oublier qui je suis, j'arrive à oublier mes problèmes

- Pourquoi est-ce que tu m'en parles pas? Des fois ça fait du bien tu sais

-Parce que j'assume seul, comme je l'ai toujours fait

- Encore une fois, tu me mets devant le fait accompli. Mais Ok, j'te laisse faire parce que je sais que c'est ce qu'il te faut pour le moment. Alors on y va à ton rythme

- Dis moi j'ai fait quoi?

- Pourquoi?

- Pour qu'Allah te mette sur ma route. La vérité c'est que face à toi, j'suis en train de baisser les armes Nour et ça me fait peur. Ça me fait peur parce que maintenant j'peux plus faire marche arrière

- Pourquoi tu me dis tout ça? Y'a quelque chose qui va pas? T'as bu?

- Ça va pas ou quoi. J'touche plus à ça... et j'suis plus que lucide. Je t'aime Nour, wallah j'te kiff comme un fou et depuis cette présentation, t'as plus quitté ma tête
-....

- Dis quelque chose au moins

- Je... je dois te laisser, passes une bonne nuit.

J'avais rien compris à ce qui venait de se passer. Putain qu'est ce que j'avais fait.

Chronique De Nour: Deux mondes, Un seul amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant