Chronique De Nour: Deux mondes, Un seul amour

Chapitre 35 (Nouri)

Je me lève avec un mal de crâne pas possible. Je m'étais promis de ne plus y toucher, mais c'était la seule solution pour moi d'oublier. Mais comme chaque matin, la réalité me rattrapait.

J'avais imaginé mille scénarios possibles, sauf celui où elle me quitterait pour un autre. Rien que de l'imaginer dans ses bras, j'en devenais malade. Toutes nos promesses, toutes ses valeurs qu'elle me prônait fièrement, elle les a bafoué depuis ce jour là.

Je passais mes journées au bureau pour ne pas y penser, et je noyais mon mal-être dans l'alcool. J'avais honte de moi, mais quand je me retrouvais entre ces 4 murs, je tournais en rond comme un lion en cage.

J'avais appris par Ouarda qu'elle était partie en vacances, en Algérie. Elle avait mis là toute la distance qu'il était possible de mettre entre nous. Je n'arrivais pas à l'accepter.

Moi, l'homme qui enchaînait les conquêtes sans lendemain, qui ne pouvait pas s'engager et qui se tuait au boulot se voyait au bout du rouleau pour une femme. Elle m'a mis à terre, et elle m'a achevé. Au final, n'est-ce pas là un retour juste des choses?

J'avais l'impression de perdre la tête.

Ma mère avait finalement obtenu ce qu'elle souhaitait. Tout ça était de sa faute. Elle avait gâché la vie de son premier fils et maintenant c'était la mienne. Elle était justement passée ce matin.

Elle: Ibni, tu me fais quoi là? C'est... c'est quoi ces bouteilles? Tachroub? (Tu bois)

- Sors, sors de là. Innaha khataik (c'est de ta faute). T'es contente, t'as eu ce que tu voulais?

Elle: Tu finiras par l'oublier, Linda est là elle

- Yakfi! J'en ai rien à faire d'elle oummi! Tu veux que j'me marie avec elle hein, d'accord! Mais ne comptes pas sur moi pour être un mari aimant avec elle!

Elle: El hob yati ba'd zawaj (l'amour vient après le mariage)

- Mathal anti wa abi? (Comme avec toi et papa)

Elle: Yakfi, tu vas trop loin là! Cette fille t'as mangé le cerveau. Tu me remercieras plus tard ibni (mon fils)

J'avais fini par me préparer et aller au travail. Je n'avais même plus plaisir à y aller et pourtant je ne quittais plus mon bureau, j'en voulais à tout le monde et remettait mes nerfs sur tout le monde. J'étais devenu exécrable, à tel point que plus personne n'osait m'approcher. Moi qui me suis battu ces derniers mois, voilà que je redevenais le même que celui que je combattais dernièrement.

Elle avait fait sortir le meilleur en moi et aujourd'hui, c'était le pire en moi qu'elle faisait ressortir.

Ce jour là, j'avais encore trop forcé sur l'alcool. Je m'en voulais, parce qu'elle avait fait de moi tout ce que je détestais.

J'étais là à la recherche de quoi, je ne savais pas.

- Nour!! T'es... t'es où? Tu... tu...re...regardes ce que t'as fait!! Nour!!!

Je peine à marcher, je titube. Je vois quelqu'un devant moi mais je ne la reconnais pas tout de suite

Nouri? Mais qu'est-ce que tu... t'es soûle?

- Non... je... pas

Mais pourquoi t'as bu? Regardes toi! J'te raccompagne chez toi!

- C'est... c'est elle Ouarda... re... regardes comment elle...elle m'a laissé tombé

Tu déconnes là Youri, imagines que tu serais tombé sur un de ses frères! Allez je te ramène. Nassim ne va pas tarder à arriver.

- Rien.... rien à foutre. Elle... elle est avec lui hein dis... dis le moi Ouarda

T'es pas dans ton état normal. On en reparlera quand tu seras clean Nouri!

Je me rappelle seulement m'être affalé sur le canapé puis plus rien.

Voilà à quoi se résumait ma vie. Et autant vous dire que j'en étais pas fière. Je savais qu'il fallait que ça s'arrête, et que je fasse comme elle. Que je l'oublie comme elle m'avait oublié.