Chapitre 10

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J'attendais toujours au niveau du hall, quand enfin il arriva.

Lui: Désolée Nour, je cherchais mes clés. Allez on y va

Comme à son habitude, toujours aussi classe. Je crois que le seul truc d'agréable chez lui, c'était son parfum. Il était enivrant tant il sentait bon. Je n'étais pas très à l'aise de monter avec lui en voiture. Et sans grand étonnement, il avait une magnifique berline BMW noire. Et l'intérieur était à son instar, tirée à 4 épingles si on pouvait dire ça. 

Le trajet se faisait dans le silence, quand au bout de quelque minutes, il brisa ce dernier

Lui: Alors,  pourquoi avoir choisi le droit?

- Quand j'étais plus jeune, une famille voisine avait été expulsée de son appartement parce que, du jour au lendemain, le père s'est retrouvé sans travail pour licenciement économique. Après ça, ils ont été ballotés de foyer en foyer et je ne comprenais pas comment on pouvais ôter à ces gens le peu qu'ils avaient. J'avais trouvé ça tellement injuste, que je m'étais promis que plus tard, je défendrais la cause de toutes ces personnes victimes d'injustice.

Lui: C'est beau tout ça. T'es jeune, et tu verras que dans la vie, l'injustice sera toujours là. Tu pourras avoir autant de principes et de valeurs, mais la vie fait que parfois, on les piétine.

- Non, je ne suis pas d'accord avec ça. Jamais je n'irais contre mes principes, pour rien au monde je ne vendrais mon âme pour quelques sous, ou une quelconque gloire. Ce n'est pas ce que m'ont appris mes parents, ni même mes frères.

Je voyais bien qu'il se moquait de moi, et me prenais pour une gamine bien trop rêveuse.

Son téléphone s'est mis à sonner et sans le vouloir, j'avais vu "Alice' s'afficher sur son écran. Il l'a pris et l'a retourné.

- Tu... tu ne réponds pas?

Lui: J'aimerais éviter les problèmes si c'est possible

J'étais persuadée qu'il devait se passer quelque chose entre eux. Quoi, je ne sais pas.

Une fois arrivés, je me suis contentée de le regarder faire. Il avait une sacrée prestance et une aisance que j'étais loin d'avoir. Au fur et à mesure que le RDV passait, je comprenais qu'il n'était en fait pas si propre qu'il pouvait le montrer.

Je me rendais compte qu'il était en train de persuader son client de vendre sa maison pour permettre la construction d'un nouveau complexe commercial. Ce client qui une heure avant, refusait de céder la seule chose qui lui restait et à laquelle il pouvait se rattacher était en train de flancher sous ses paroles envoûtantes.

Je ne pouvais pas rester à observer ça, c'était juste écœurant. Je me suis levée de ma chaise, et suis sortie à l'extérieur prendre l'air où je l'ai attendu un long moment avant qu'il ne fasse son apparition, furieux.

Lui: Tu peux me dire c'était quoi ça?

- Quoi ça?

Lui: Ta sortie en plein RDV? Depuis quand on se comporte comme ça?

Je souriais, nerveusement

- Depuis que je vois un pauvre homme se faire embobiner pour lâcher la seule chose qui lui reste dans sa vie! Et tout ça pourquoi? Pour remporter une affaire et empocher de l'argent!

J'étais furieuse et à la fois déçue.

Lui: Mais qu'est-ce que tu connais toi? Tu débarques avec tes 4 ans d'études pour venir me faire la morale? Oh c'est pas le pays des bisounours là. Tu crois que tout est beau, tout est rose, mais t'as encore rien vu. Si t'es pas capable de faire la part des choses, tu t'en vas!

Chronique De Nour: Deux mondes, Un seul amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant