Chapitre 28

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J'arrive devant sa porte et j'hésite à toquer. Je sais qu'il doit m'en vouloir et c'est légitime.

Malgré tout, il est là devant moi. Plus décontracté qu'à son habitude avec son jean et son t-shirt. Première fois que je ne le vois pas en chemise, et ça lui va bien. Il a même un petit côté bad boy et je vais me répéter, mais il est beau.

- Salem aleykoum... je... j'te dérange?

Lui: Wa aleykoum salem non... vas y rentres

- Tu m'en veux?

Lui: D'avoir réagit comme ça oui. Dans la vie c'est pas toujours tout beau Nour. Faut accepter que les gens n'aient pas la même gamberge que toi, et qu'ils iront pas toujours dans ton sens. Et c'est justement pour ça que j'fais au mieux pour te préserver.

- Je... j'suis désolée d'avoir réagit comme ça. Je sais que c'est pas évident pour toi et que tu fais ton maximum. C'est juste que j'me dis que tu finiras par lâcher l'affaire et que... que j'veux pas briser ta relation avec ta mère et...

Il s'est mis en face de moi et à poser ses mains sur mes joues.

Lui: Écoutes moi bien Nour. On est à deux là, moi j'suis avec toi et avec personne d'autre tu m'entends? Ma relation avec elle était brisée bien avant que t'arrive.

- T'es sûr que y'a vraiment personne d'autre?

Lui: C'est quoi cette question là?

- Y'a une fille qui est venue me voir le soir où tu m'as déposer à la fac. Elle m'a dit que tu devais te marier avec elle et que de toute façon, j'devais pas rêver parce que ta famille m'accepterait jamais.

Il serrait la mâchoire, comme à chaque fois qu'il était sur les nerfs.

Lui: Fais pas attention à elle. C'est une femme avec qui j'ai grandit et nos parents veulent ce mariage pour leurs intérêts communs et rien d'autre. Je lui ai expliqué que y'aurait pas de mariage et voilà

...

Lui: Oh tu me fais confiance quand même?

- Je sais pas... je sais plus ce que je dois penser.

Lui: Qu'est-ce qu'il faut que j'fasse? Dis le moi parce que là wallah je fais tout pour te montrer ma sincérité. Je viens de signer la guerre avec ma mère et le reste de la famille, et si même toi t'es pas avec moi je fais comment?

- Si, si bien sûr que j'suis avec toi. Je l'ai toujours été (en lui prenant la main)

Lui: Penses pas à tout ça alors, je gère. Ma mère va sûrement convaincre mon père de m'éloigner de la société pour me dissuader mais c'est pas grave.

J'étais mal à l'entente de ces mots. Il mettait en péril son travail et ses relations familiales par ma faute. Est-ce que c'était pas ça qui était égoïste?

Je voyais tous les risques qu'il prenait pour moi et je m'en voulais beaucoup, à telle point que je me suis mise à pleurer comme une enfant.

- Jsuis désolée, wallah j'suis désolée t'aurais jamais dû me connaitre. Tu te serais mariée avec cette fille et tout aurait été pour le mieux.

Lui: Qu'est-ce que tu racontes là? Oh t'es là meilleure chose qui me soit arrivée. Regardes moi Nour (en soulevant ma tête par le menton et en collant son front contre le mien)

...

Lui: T'es la seule qui me donne envie de me battre pour une fois. J'vivais pour mon travail, c'était la seule chose que j'avais. T'es arrivée avec tes principes, tes valeurs, ton ambition et t'as tout bousculé. J'étais prêt à me marier avec elle parce que ça collait parfaitement avec le reste tu vois, on aurait complété le puzzle. Mais avec toi il prend vie, alors arrêtes de t'en vouloir. Taj'alini a'ich tu comprends (tu me fais vivre)

Après ça, je ne voulais plus le lâcher. Je savais désormais que je pouvais lui faire entièrement confiance. Je pleurais, mais de joie cette fois ci.

Lui: Je sais plus quoi te....

Je lui ai sauté dans les bras, j'avais envie d'y rester pour toujours. Je comprenais enfin ce qu'était l'amour. Je l'aimais, j'en étais certaine. J'étais prête à me sacrifier s'il me disait qu'il était malheureux comme ça. Je l'aurais laissé partir et tant pis si j'en souffrirais, parce que je l'aimais.

- J'te lâche pas, on est deux.

Il me déposa un long baiser sur mon front, qui fit frissonner mon corps entier. C'était une explosion de sentiments juste indescriptible

Lui: Tu m'lâche pas, on est deux

- Je t'avais déjà dit que tes yeux me faisaient tout oublier, par contre j'sais pas si c'est le vert ou le noisette, ou peut-être bien les 2

Il avait souri, preuve que tout pouvait aller mieux.

-Faut vite que je rentre, j'ai demandé à Manel d'me couvrir.

Lui: Ok, envoie moi un message pour me dire que t'es bien rentrée. Fais attention

Cette conversation avait balayé tous mes doutes et avait posé une certitude à la fois sur mes sentiments et sur les siens. Je savais là que ce n'était que le calme avant la tempête. Autant de mon côté, que du sien.

Chronique De Nour: Deux mondes, Un seul amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant