Chapitre 45

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Elle: Allez calmes-toi ma chérie, j'veux pas que tu te rendes malade 

- Comment tu veux que j'reste calme Manel, comment?! A chaque fois que ça va un peu mieux, il faut que quelque chose vienne tout gâcher! 

Elle: Dis pas ça Nour, j'suis sûre que ça va s'arranger et que c'est qu'un malentendu. Tu sais qu'elle te déteste et fait tout pour t'atteindre. 

- Oui bein j'peux te dire que là elle a réussit!

J'étais anéantie. 

Flashback:

- Il se passe quoi là?

Lui: Elle... elle vient d'me dire qu'elle est enceinte

- Quoi? Et alors quel est le rapport avec toi?

... 

- Me dis pas que t'as... c'est pas vrai Nouri?! 

Lui: J'étais ivre et les choses ont fait qu'on s'est rapprochés et... et voilà

Comment vous dire que j'étais déçue, j'étais dégoutée de savoir qu'à un moment il a pu se passer ça entre eux. Je lui en voulais terriblement, même si c'est moi qui avais pris la décision de tout arrêter à ce moment là.

- J'veux rentrer.

Je me suis contentée de ces quelques mots, préférant ça, plutôt qu'ils ne dépassent ma pensée.

Fin du flashback

Il avait bien essayé de m'appeler plusieurs fois, mais je n'avais aucune envie de lui parler. C'était vraiment étrange parce que d'un côté, je lui en voulais beaucoup, mais de l'autre, pas tant que ça parce que dans le fond, c'est moi qui l'avait tout simplement poussé dans ses bras.

- Est-ce que c'est pas ma faute tout ça?

Elle: Pourquoi tu m'dis ça?

- C'est moi qui l'avais laissé tomber, et d'une certaine manière, c'est moi qui l'ai poussé vers elle. Alors comment j'pourrais lui en vouloir?

Elle: Je sais pas quoi te dire, t'es la seule à pouvoir le savoir. Mais pour être honnête avec toi, disons que t'as facilité les choses pour que ça arrive.

- Elle a gagné... elle a réussi à avoir ce qu'elle voulait

Elle: Parce que tu crois qu'avoir un enfant avec lui fera qu'il va subitement l'aimer?

- Je sais pas, je sais plus... J'ai la tête qui va exploser

Elle: Reposes-toi, demain est un autre jour.

Les jours qui suivaient, je refusais de me morfondre une nouvelle fois. Je me consacrais à mes cours et aidait Manel dans ses préparatifs pour le mariage. Je ne voulais pas passer mon temps à déprimer. Je savais qu'il fallait que je lui parle, mais je n'étais pas prête à ça. Je ne voulais pas parler de la situation à mes frères parce que je savais qu'il péteraient tout bonnement un câble.

Alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai appelé Nouri. Je lui ai donné RDV dans ce fameux parc près de son cabinet après avoir terminé les cours. Je ne savais pas pourquoi, mais j'aimais beaucoup ce parc.

Lui: Salem aleykoum, tu... tu vas bien?

- Wa aleykoum salem, et toi?

Lui: On fait aller hein. Ecoutes je... 

- Je ne t'en veux pas. Si on regarde bien les choses, c'est moi qui ai contribué à tout ça 

Lui: Peut-être, mais j'aurais pas dû... bref j'aurais pas dû

- De toute façon, maintenant c'est fait et la seule chose qui te reste à faire c'est d'assumer

Je voyais qu'il n'était pas bien, et moi aussi je partageais son désarroi. Je ne voulais pas lui montrer que tout ça m'atteignait. Vous trouverez peut-être ça bizarre, mais j'avais plutôt envie de le soutenir à ce moment-là. Je n'arrivais tout simplement pas à lui en vouloir.

Je pense qu'il le faisait déjà assez lui-même pour ne pas que j'en rajoute. Alors je me suis juste contentée de le prendre dans mes bras.

Lui: J'suis désolé Nour, j'ai tout foiré putain... J'irais voir Nassim et

- Non, j'veux pas que tu lui dises. Pas pour le moment

Lui: Ah ouai? Parce que tu penses que ça va changer quelque chose qu'il l'apprenne maintenant ou plus tard?

- Sûrement pas, mais je préfère attendre. S'il te plaît

Lui: D'accord, comme tu veux

Je ne savais plus quoi penser ni ce que je devais faire désormais. Une chose était sûre, c'est que je ne pouvais plus continuer comme ça avec lui. Il fallait se rendre à l'évidence, il allait devenir papa et allait sûrement finir par l'épouser. Alors qu'est-ce que j'pouvais bien faire d'autre? 

Au final, elle avait tenu sa parole. Elle a réussi à avoir ce qu'elle voulait. Mais quel mérite avait-elle? Je ne comprendrais jamais qu'on puisse forcer les choses comme elle le faisait. Avoir un enfant d'un homme qui n'éprouve aucun sentiment d'amour à notre égard, et pire encore, qui en aime une autre. Visiblement, ça ne la gênait pas du tout. 

Je pouvais facilement imaginer que sa mère était doucement en train de jubiler. Elle aussi avait obtenu gain de cause, avec en prime, un petit enfant. Tout avait fini par rentrer dans l'ordre pour elle, sans qu'elle n'ai eu à user d'autres manigances. Enfin, ça c'est ce que je pensais à ce moment-là. Mais si quelqu'un m'avait dit qu'un être humain pouvait être aussi mauvais, aussi vil que ça, je m'en serais méfiée depuis le début.




Chronique De Nour: Deux mondes, Un seul amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant