Chapitre 0

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Je marche depuis plusieurs mois. 1 ans exactement. Dans les bois. Sur les routes. Dans les villes. Sous le soleil ardent de l'Eté; à vous faire transpirer par tout les pores de votre peau. Sous l'humidité et la pluie froide de l'Automne à vous rendre malade. Sous la neige glaçante de l'Hiver à vous demander si vous tiendrez la nuit. Sous le ciel bleu et le chant incessant des oiseaux au Printemps.

Sans oublier au milieu de tout cela, les Macchabées. Des humains revenus d'entre les morts, devenus des horreurs aux grognements insupportable et à la démarche bancale qui ne rêvent que d'une chose: faire de vous, leur plat de résistance.

Je ne sais pas comment c'est arrivé, n'y comment cela s'est propagé. Mais ça s'est passé.

Les informations avaient parlé d'une simple grippe foudroyante. Une grippe foudroyante qui avait provoqué des millions de mort en à peine quelques heures... Et que les morts, qui une fois mort le reste, normalement, n’aurait pas du revenir à la vie pour ensuite dévorer tout les humains qui se trouvaient sur leur passage.
Et très vite, sans que nous avions pus nous préparer, ils étaient là, partout autour de nous, faisant des boucheries dans tout les coins de rues. Alors la meilleur solution avait été de fuir.

Le plan était simple! Nous éloigner des grandes villes et trouver un endroit assez en sécurité pour y rester. Nous avions tout préparé. Le strict minimum pour ne pas s'encombrer et se fatiguer inutilement. J'étais terrifiée à l'idée de me confronter à ce monde extérieur devenu apocalyptique. Mais j'avais pris sur moi. Parce que mon fiancé et mes enfants comptaient sur moi. Et il était hors de question que je me pisse dessus alors que ma famille avait besoin de moi.
Nous nous étions regardé avec mon fiancé, avions pris nos enfants et avions fuis. Sauf que notre fuites avait prit un tournant que je n'aurai jamais imaginé, même dans mes pires cauchemars.

Le reste. Vous le saurez en temps voulu. Quand je trouverai la force de vous raconter.

Je trace un trait sur mon bras dénudé. Le premier qui annonce un nouveau mois. Un trait qui me prouve que je suis encore en vie. Un trait qui me ramène toujours un peu plus à cette date fatidique et qui correspondra à une année passée. Un trait qui me rappelle constamment qu'ils sont morts.

Je fais ça pour ne pas oublier. Ne pas oublier ce qu'il s'est passé ce funeste jour. Ce que l'humain est capable de faire quand la peur et le manque de contrôle s'emparent de la raison et poussent à commettre des actes inimaginables et ignobles qu'on ne soupçonnerait même pas. Comme si c'était possible, bordel !!

Ce jour est profondément gravé dans ma mémoire, ma peau, mon coeur, mon âme. Je suis encore vivante. Je marche. Je cours. Je respire. Mais au fond de moi, ce jour-là, une partie de moi est morte avec eux. Et même si j'essaie d'oublier. Juste une minute. Je ne le pourrai pas. Les images défilent en boucle dans ma tête, devant mes yeux comme un mauvais film qu'on aurait mit sur replay et qu'il m'est impossible d'éteindre.

Ce jour-là, j'ai cru que j'allais devenir folle. Ou je crois que je l'ai été. Je ne sais plus trop, enfaite. Je suis incapable de vous dire combien de temps cela à durée. Je suis tombée dans une espèce de transe entre cauchemar et réalité où mon corps a avancé en pilotage automatique, refusant de mourir alors que mon coeur et mon âme hurlaient le contraire accompagné de la douleur, la trahison, la colère, la vengeance.

On peut dire que mon processus de deuil a été un véritable fiasco. Il faut du temps, du calme et de la patience dans ce genre de situation, normalement. Sauf que je n'en avais pas eu, et je n'en ai toujours pas d'ailleurs. Mais entre le choc, le déni, la colère, la dépression puis à nouveau la colère, pour rester bloquer que sur cette émotion. Je ne savais plus du tout ce que je faisais. Ou j'en étais.

Je me rappelle vaguement, ensuite, des corps qui étaient tombés à mes pieds, les uns à la suite des autres. De la pression de mon poignard qui s'était enfoncé dans des têtes pourries. De la texture gluante et poisseuse du sang éclaboussant mes vêtements. De l'odeur putride et nauséabonde de la mort qui avait envahi mes narines.

J'avais tué, tué, tué. Sans jamais m'arrêter et je me dis maintenant, que c'est mieux ainsi. Parce que je serai incapable de vous dire si entre tout les Macchabées que j'avais tué, il n'y avait pas des humains. Et je n'y pense pas. Est ce que cela fait de moi un monstre? Surement. Mais si je prenais le temps pour m'appessentir sur la question, je sais que je ne m'en sortirai pas. Alors je n'y pense pas. Et j'avance.

Puis un jour, mon corps m'a lâché. Comme pour me dire: STOP! Sa suffit maintenant!

Et je suis tombée sur le dos au milieu d'un champs, au milieu de nul part. Le ciel était bleu. Le soleil brillait au dessus de ma tête. Il y avait eut une brise aussi. Douce, légère qui avait fait ondulé les herbes haute autour de moi, rafraîchissant par la même occasion mon visage dégoulinant de sueur. Mon souffle qui avait été erratique jusque là, c'était calmé. Comme la pression de ma main sur le manche de mon poignard, qui avait viré au rougeâtre avec le temps par le liquide poisseux des Macchabées que j'avais tué.

J'avais mal. Mes membres endoloris ne voulaient plus me répondre. Mais je crois qu'à ce moment-là, je m'en fichais. Parce que tout avait été calme. Et silencieux. Et pour la première fois depuis je ne sais combien de temps, je m'étais sentie bien.

un sourire doux-amère avait étiré mes lèvres gercées, abîmées à force de les maltraiter quand la douleur et la colère se mélangeaient, m'étouffaient et étaient devenus trop difficile à gérer. Quel ironie de se sentir bien dans un endroit pareil, dépourvu de sécurité, quant on savait qu'en une fraction de seconde on pouvait se faire dévorer vivant. Et que personne ne viendra à votre secours.

Mon moment de calme n'avait pas durée longtemps et avait eut raison de moi. De ma sérénité. Parce que je n'avais pas oublié.

Je ne pourrai jamais, encore aujourd'hui, oublier que personne n'était venu à mon secours quand j'ai crié à l'aide. Quand j'ai pleuré ma douleur. Quand j'ai hurlé mon désespoir quant il a fallu que je prenne la fuite pour ne pas me faire bouffer. J'avais compris que les plus fort se détournaient des plus faibles et les laissaient à leur triste sort. Se faire tuer par plus fort qu'eux. Ou se faire bouffer.

Mais moi, je n'étais pas comme ça !

Alors je m'étais redressée sur mes jambes tremblantes, j'avais levé mon poignard haut vers le ciel, mon regard éteint s'était rempli de détermination. Et je m'étais faites une promesse.

La promesse de sauver le plus de personne possible de ces abominations. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus personne. J'avais tout perdue. Mais je pouvais donner un peu d'espoir et de vie à ceux qui avait encore raison de vivre.

Et comme toute bonne chose avait une fin. Les grognements, les claquements de dents, les pas qui se traînent s'étaient faits à nouveau entendre. Je m'étais mise en position d'attaque, mon poignard bien serré dans ma main. Et dans un hurlement de rage, dans ce champs ou se trouvaient de magnifique bouquet de jonquille d'un jaune éclatant, je me suis sentie renaître.

Moi, Elfe Coste, je m'étais jetée dans une lutte acharné contre ce monde apocalyptique qui m'avait tout pris, qui avait pris la vie d'autres personnes, qui avait engendré la mort et la souffrance, qui avait décimé nos vies pour nous faire devenir des proies de premier choix, qui avait monté l'humain contre lui-même, détruire les plus faibles pour rester le plus fort, et j'étais bien décidée à exterminer le plus de Macchabées possible, le plus de fort mal attentionnée, pour que les faibles comme moi puisse vivre.

Peut-être que grâce à ça... Ma vengeance que je n'aurai probablement jamais diminuera avec le temps... Oui peut-être.

La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _Où les histoires vivent. Découvrez maintenant