Chapitre 5

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Adossée dans un coin du réfectoire, bras croisé sur la poitrine, ma capuche rabattue bien bas sur mon visage, je tape d'un rythme soutenu la dalle en béton du bout de ma basket, montrant ainsi mon agacement et ma colère que je ne pouvais exprimer à haute voix. Après que le vieux Hershel a ordonné à Michonne de s'asseoir pour ne pas empirer sa jambe blessée, elle nous a avoué que les hommes qui s'en sont pris au couple enrobé de guimauve, étaient les même qui la pourchassaient pour la tuer. Pour faire court, Maggie et Glenn sont de malheureux dommages collatéraux. Ils se sont trouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. 

A la base, elle avait aidé une femme blonde du nom de Andréa, qui s'avèrent être une ancienne camarade de Rick qui a été séparé du groupe durant une invasion de Maccabées dans la ferme d'Hershel, c'était prévue qu'elles aillent en direction de Washington mais elles sont tombés sur les types qui la poursuivait, dont Merle, et ont été amené à leur chef. 

Leur chef se fait appeler le Gouverneur, un homme grand au regard calculateur et au sourire faux qui vous donne des sueurs froide dans le dos. Il possède une ville nommé Woodbury, qui est protégé par de grande taule et de camions blindés en guise de rempart. Sans parler des hommes munis de Famas à l'esprit un peu dérangé selon les dires de la Samouraï.  Et il n'a pas apprécié que Michonne veuille quitter sa magnifique ville en pain d'épice. Apparemment, posé un pied dans cet endroit, c'est comme signer son arrêt de mort. Elle avait bien essayé de faire ouvrir les yeux à cette Andréa sur cette ville trop parfaite et son gouverneur trop net, trop propre sur lui mais apparemment coucher avec celui-ci était plus intéressant que croire la femme qui la sauvée et qui a un instinct aussi aiguisé que le mien sur la dangerosité des gens. 

Çà n'empêche pas que je suis encore en colère contre elle. Si elle m'avait refilé toute ses informations avant, j'aurai pu tenter quelque chose. J'aurai pu aller les sauver. Et pas attendre dans mon coin comme un pot de fleur juste mit la pour faire la déco. 

- Tu te serais fais tuer. 

J'arrête de maltraitée le sol et lève juste assez la tête pour lancer un regard peu amène à Michonne qui se tient en face de moi, bras croisé sur sa poitrine, tout autant sur la défensive que moi. J'ai l'impression de voir deux lionnes prête à se jeter l'une sur l'autre toutes griffes et crocs dehors. Sa ne me dérangerai pas. La tension est tellement étouffante entre nous deux que je me sens sur le point d'exploser et d'envoyer valser tout ce qui m'entoure. 

- Le gouverneur n'est pas un enfant de coeur, c'est un monstre. Il a un fauteuil. Et tu sais ce qu'il regarde en s'asseyant dessus? Des têtes coupés de tout les hommes qu'il a tué en guise de trophée, gardé bien sagement dans des bocaux remplient d'eau. Tu aurais été l'une d'elle si je t'aurai dis ou ils allaient. Et je ne pense pas que ce soit ce genre de mort que tu cherche. 

Mes mains se referment avec agressivité sur mes bras et mes poils se hérissent sur ma nuque. Que sait-t-elle de ce que je cherche ?  Qui est-t-elle pour décider comment, quand et ou je dois mourir ?! Moi seule est maître de mon destin, de mon avenir ! Et moi seule décide quand la faucheuse viendra me chercher ! Je survis depuis deux ans en aidant, en sauvant comme je peux les autres pour fuir cette culpabilité qui m'assaille, qui me broie les entrailles. Pour éteindre le feu de la vengeance qui me mange lentement de l'intérieur, qui me brûle comme de l'acide jusqu'à qu'il n'y est plus rien de moi. Pour étouffer la colère et la douleur qui grondent et qui ne demandent qu'à se déchaîner, à s'exprimer une bonne fois pour toute. Et tant que je ne trouverai pas le déclic pour qu'enfin mon calvaire s'apaise, mon corps et mon subconscient ne me laisseront pas crever. Quitte à me faire aller au delà de ce que je peux endurer. 

Agacée et prête à péter les plombs, je me redresse d'un mouvement sec et la contourne, me retenant de lui balancer un coup d'épaule, bien décider à mettre le plus de distance possible entre elle et moi. Je sais que je réagis excessivement, je le sens. Mais j'arrive pas à me raisonner. Je peux pas. Et pourtant je sais qu'elle a raison. Qu'elle a fait çà pour me protéger et égoïstement avoir la conscience tranquille mais imaginer ce couple de bisounours déjà mort alors que j'aurai pu tenter une approche me laisse un goût amer dans la bouche. 

La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _Où les histoires vivent. Découvrez maintenant