Chapitre 1

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Je m'adosse au tronc d'arbre qui se trouve derrière moi, la tête penché en arrière, le souffle court, et ferme les yeux en profitant des rayons du soleil qui lèchent ma peau recouverte de sueur. Je laisse tomber la pelle que j'ai dans les mains à mes pieds. Je retire mes mitaines en cuir, usée par le temps mais qui m'ont évité de nombreuses ampoules, et prennent le même chemin que mon outil de travail. Je m'abaisse et récupère la bouteille d'eau qui se trouve au fond de mon sac, en bois la moitié du contenu avant de me vider le reste sur la tête, appréciant le liquide qui coule dans ma nuque et entre la naissance de mes seins.

Idiote? Non. Irréfléchie? Non plus. Je sais que l'eau est une denrée rare et qu'il est difficile dans trouver par les temps qui court. Mais je n'attend rien de la vie. Alors si j'en trouve tant mieux. Sinon tanpis. Jusqu'à présent, j'ai toujours avancé comme ça et je ne vois pas pourquoi cela changerai maintenant. C'est peut-être inconscient ou simplement fou de ma part, mais je ne crains pas la mort. J'ai tellement failli y passer que je ne compte plus. A un claquement de dent. A une griffure. Et tout ça pour des personnes. De pur inconnus.

En un an, j'en ai sauvée beaucoup. J'en ai vu mourir beaucoup, aussi. Et j'ai dû tuer. Même si pour certain une vingtaine ne semblera pas beaucoup, c'est déjà bien assez pour moi. Mais je me suis fais une raison. Le monde est encore plus merdique que je le pensais. Les plus faibles meurent, soit dévoré par les Maccabées, soit par les plus fort qui les dépouillent du peu qu'ils possèdent et les executes sans une once de remord. J'étais là une fois, quand ça s'est passé. Il y a plusieurs mois de ça maintenant.

Je protégeai un petit groupe de sept personnes. Trois femmes et quatre hommes. Ils me sont tombés dessus alors qu'ils essayaient de fuir un groupe de cinq Maccabées. Je crois qu'ils ont eut encore plus peur de moi avec mon accoutrement d'assassin's creed, mon sac sur le dos, mon sabre pendu à ma ceinture et mon poignard à la main. Les femmes avaient commencé à me supplier de ne pas les tuer en pleurant et les hommes m'avaient supplier de les aider en contre partie du peu qu'ils avaient sur eux. Trois boîtes de conserve et une bouteille d'eau à moitié vide. J'avais simplement soupiré en leur passant devant, j'avais levé mon poignard et j'avais transpercé la tête des Macchabées en à peine une dixaine de minutes. L'avantage avec eux, c'est qu'ils ont un équilibre de merde. Alors un coup de pied dans la jambe ou dans le ventre suffit pour les destabiliser et c'est plus facile pour les tuer. Ca été la première leçon que j'avais appris à ce groupe. Après que je leur ai rendu leurs boîtes de conserve et leur eau qu'ils me tendaient avec de la frayeur et de l'admiration mêler dans les yeux. A croire qu'ils étaient face au dieu de la mort.

Après ça, j'étais resté auprès d'eux. Je leur avais fais une délimitation du camps en entourant un fil autour de quatre arbres et avais tiré les Macchabées avec l'aide du petit groupe, qui avaient compris que je ne leur voulais aucun mal, tout autour du camps de fortune. L'odeur n'était pas des plus appréciable mais au moins elle recouvrait un minimum la notre. La communication a été partiellement compliqué étant donné que je ne parlais pas. Surtout avec les hommes et en particulier avec un. Eric. Il était très renfermé et m'avait souvent jeté des regards noirs, toujours au aguet, les muscles bandés. Jusqu'à que je comprenne que sa soeur était dans le groupe et qu'il était très, très protecteur.

Ce n'était pas pour me donner un genre, mystérieuse et tout le bla bla bla habituel. C'est juste qu'après ma promesse dans ce champs de Jonquille. Je n'ai plus parlé. Les sons ne voulaient plus sortir de ma bouche comme si une boule obstruait ma gorge et je n'ai pas trouvé la solution pour l'en déloger. Et je ne cherche pas. Peut-être qu'inconsciemment, je fais ça pour mettre une barrière entre les gens et moi, entre le monde et moi. Pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Ca avait déplus à pas mal de personne que j'avais sauvé, sa les rendait mal à l'aise et craintif alors quand je les pensais assez préparé pour survivre, pour les laisser se débrouiller seul, je disparaissais et je continuais ma route.

La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _Où les histoires vivent. Découvrez maintenant