- Et alors ? Sa fait mal ?
Je détourne mes yeux du paysage depuis que nous avons quitté la ville et rencontre ceux de Glenn à travers le rétro intérieur, il me souriait de toute ses dents, un air enfantin et espiègle collé au visage. J'arque un sourcil. Ce petit merdeux n'est quand même pas entrain de me demander si se faire percer les tétons, sa fait mal ?
- Arrête Gleen. Sa ne se fait pas de demander ça quand on est un mec !
Je lui montre mon doigt, un sourire narquois étirant mes lèvres alors que Maggie lui tape l'épaule, prenant un air faussement sévère avant de se tourner vers moi, un sourire de requin digne des dents de la mer. Bordel, cette fille a une double personnalité ou quoi ?!
- Alors !!! Sa fait mal de se faire percer les tétons ?
Décidément, il y en a pas un pour rattraper l'autre. Michonne se tape le front de la main. Ouai, je la comprend. Moi aussi, j'ai une soudaine envie de sauter de la voiture. Je regarde la route qui défile sous les roues de la voiture puis le compteur pour savoir à combien roule Daryl, qui n'a pas ouvert la bouche de tout le trajet. A par les coups de d'oeil qu'ils n'arrêtent pas de me lancer dans le rétro extérieur et que je fais exprès de ne pas faire attention. 80 kilomètres/H. Ouai, je pense que mon corps a assez ramassé pour les prochains jours. On verra le saut en voiture une prochaine fois.
- Oh allez Elfe ! Promis, tout ce qui se dit dans cette voiture restera entre nous !
Je soupire et lève les yeux au ciel alors que Maggie me tend déjà un papier et un stylo, prêt à l'emploi. Je lui arrache des mains et écris alors que le couple de bisounours se tapent dans la main, heureux d'avoir gagné cette bataille. De vrai gamins. Ou alors c'est moi qui ai trop vieillie d'un coup... La pointe du stylo suspendue en l'air, les yeux bloqués sur la feuille, je me rend compte au final, que ma vie s'est vraiment arrêtée avec eux. Et que je n'ai plus jamais pris le temps de sourire. Ou de me détendre. Ou simplement de vivre. Un peu. C'est même étrange de voir Maggie et Glenn se chamailler comme si la terre n'était pas devenue un monde de merde, de désolation et de mort. Comme si tout ce qu'ils avaient perdus, n'avait aucune importance. Une main se pose sur mon épaule, me ramenant à la réalité.
- Hé, tout va bien Elfe ? Tu m'as l'air d'être partie bien loin.
Ouai, Rien de grave. Je soupire, finis d'écrire et passe le papier à Maggie avant de tourner le visage vers l'extérieur, ignorant les quatres paires d'yeux braqués sur moi. Je n'aime pas être le centre d'attention, je n'ai jamais aimé. Et sa n'a pas changé aujourd'hui. Plus les gens m'ignore, reste à bonne distance de moi, mieux je me porte. Sa doit être pour ça que je n'avais que deux amies, avant. C'était plus facile à gérer. Et je me sentais bien.
- Un mois pour une cicatrisation totale ! Oublie chéri, c'est pas demain la veille que tu me verras avec des anneaux à cet endroit ! Tu étais célibataire à ce moment là ? J'espère que ton mec adoré la surprise !
Réticente, je lui fais non de la tête et grimace, faisant tourner instinctivement mon alliance autour de mon annuaire. Non. Je n'étais pas célibataire. J'étais déjà avec Lui quand j'ai décidé de me faire percer. Je voulais lui faire une surprise, mettre un peu de piment dans notre couple, plus de stimulant, qu'il me trouve plus désirable. Sauf que la surprise ne s'est pas passée comme je l'avais imaginé. A par des insultes aussi rabaissant les uns que les autres, des cris et une soupe à la grimace pendant une semaine, c'est tout ce que j'avais eu droit. C'était une habitude que j'avais prise. A toujours être rabaissée... Alors... Bref, j'avais fermé les yeux et laissé couler.
Le trajet jusqu'à la prison se finit dans un silence relativement calme, j'en profite pour poser ma tête contre la vitre et de fermer les yeux. Maggie n'a pas tenté de me soudoyer plus d'information sur ma vie d'avant et ce n'est pas plus mal. Surtout quand je sais que tout ça, ce que je suis devenue, c'est à cause de Lui.
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La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _
AléatoireLe monde n'est plus. Les Macchabées ont envahis notre terre, bien décidé à ce que nous finissions dans leur estomac. Je pensais qu'il n'existait pas pire qu'eux. J'avais tord. L'humain se révèlait êtres bien pire. Et j'en ai payé les frais. J'étais...