L'aube se pointe tout juste quand je vois les tours de guet de la prison. Je laisse sortir un long soupir de soulagement et m'aide de mon bâton pour continuer à avancer. Mon autre bras est enroulé sous des tonnes de bandage, l'avantage d'avoir son sac de survie partout avec soit en cas de problème, et soutenu en angle droit par les restes de mon débardeur qui ne me servait plus à rien. Heureusement pour moi, ma veste est le seul vêtement qui a survécus à toute cette connerie, m'empêchant de me promener le buste découvert dans la nature. J'ai l'impression qu'un satané primate a élu domicile dans mon crâne et s'amuse a jouer des symbales contre les tempes rien que pour me faire chier. Mon visage me fait un mal de chien, je suis presque sur de ressembler à un putain de rongeur et je ne parle pas du reste de mon corps. J'ai l'impression d'être passé plusieurs fois sous une moissonneuse batteuse et respirer ne m'a jamais paru aussi compliqué.
En même temps, si cette merde de tas de ferraille qui me servait de moyen de locomotion ne m'avait pas lâché au bout de cinq kilomètres, dans une ville du nom de Sharpsburg où la population était entièrement composé de Maccabées, où j'ai dû prendre mes jambes à mon cou parce que je n'ai plus la capacité de me battre et que si je ne m'étais pas tapé plus de trois heures de route à pied avec pour seul éclairage, la lune. Je n'en serai pas là. Faire à pied le nombre de kilomètre qu'on se tape en voiture, n'a décidément rien à voir. Surtout quand on est blessé comme je le suis maintenant. Et je peux vous dire que c'est vraiment très, très, très long.
Un lit avec une grosse couverture toute chaude s'incruste dans mon esprit et mes yeux se ferment. Je m'imagine me rouler en boule dedans et ne plus en sortir pendant une semaine entière, sans qu'un Maccabée ou humain essaient de me tuer. Ah, la joie des rêves ! C'est qu'ils ne se réalisent que très rarement ces temps-ci. Je me contenterai de ce que je trouverai quand je partirai de la prison après avoir vérifié que tout le monde va bien.
Une dispute parvient jusqu'à mes oreilles et je m'arrête pour mieux entendre d'où proviennent les éclats de voix. L'une d'elle, m'est très familière. Je me tourne vers la prison qui se trouve droit devant moi. Puis vers les voix dans la forêt. Putain, je suis vraiment trop protectrice pour mon bien-être. Je m'engouffre entre les arbres, les voix se font plus clair à force que je m'avance dans la bonne direction. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour retrouver Démolition man entrain de se disputer avec son frère. Et apparemment, il y a du règlement de compte dans l'air. Je pose mon épaule sur le tronc d'arbre à côté de moi et attend. Je ne m'interpose pas dans leur querelle de famille. Pas pour l'instant.
J'observe les moindre faits et gestes de Merle qui m'indiquerai qu'il veut faire du mal à son frère. Si c'est le cas, je suis prête à utiliser le poignard de Deacon qui pend à ma hanche, à défaut du mien que j'ai perdu entre le moment des feux d'artifices et la poursuite de mes agresseurs. Et de mon katana, laissé à la prison pour ne pas m'encombrer dans mon plan. Si j'aurai su... Il m'aurait quand même bien servit. Je retournerai là bas, chercher mon arme blanche quand j'irai mieux. Dans deux où trois jours. Si personne ne passe par là et me le vole.
- Pas si vite ! J'ai pas fini !
- Ouai, ben t'as pas d'ordre à me donner, connard !
- Daryl, ne m'oblige pas à te botter le cul.
Je pose ma main sur le manche du poignard quand la voix de Merle se fait un brin menaçante et qu'il empoigne violemment la veste en cuir de Daryl par le col. Comme si il n'était qu'un gamin qui avait besoin de se faire botter le cul. Démolition man se défait férocement de son emprise, les traits de son visage sont déformés par la rage. Putain, je ne comprend pas pourquoi il n'a toujours pas mit son poing dans la gueule de son frère, il attend quoi ?!
- Ne parle pas comme si tu étais notre père.
- Papa, t'aurait fait bien pire, crois moi.
- C'est vrai que tu sais mieux que tout le monde. T'es parti, j'te rapelle.
VOUS LISEZ
La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _
De TodoLe monde n'est plus. Les Macchabées ont envahis notre terre, bien décidé à ce que nous finissions dans leur estomac. Je pensais qu'il n'existait pas pire qu'eux. J'avais tord. L'humain se révèlait êtres bien pire. Et j'en ai payé les frais. J'étais...