Chapitre 9

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Promenons nous dans les bois, pendant que les Macchabées n'y sont pas. Si ils y étaient, je les défoncerai. Mais comme ils n'y sont pas, je ne les défoncerai pas. Macchabées où êtes vous ? M'entendez-vous ? Que faîtes-vous ?

Fredonnant dans ma tête cette musique infantile ré-arrangé par mes soins pour exprimer mon état d'esprit chaotique, je contemple mon chef d'oeuvre. Assise sur un tronc pourri, je crache une framboise beaucoup trop acide pour mes papilles gustatives sur la tête du Macchabée qui se tient par terre, à deux pas de moi.

Son crâne n'est plus qu'un amas de cervelle en bouillie et de morceaux d'os explosés. La pierre acérée de toute part, l'arme du crime, repose gentiment près du cadavre, recouvert de son sang gélatineux, plein de grumeaux et d'un oeil dénué de vie qui pend lamentablement sur le côté. Bien fait pour sa sale gueule de gringalet estropié ! Un sourire sardonique se peint sur mes lèvres. Le pauvre, il n'est pas tombé sur la personne la plus sympa du coin. Il y pensera à deux fois la prochaine fois qu'il voudra me mordre les fesses alors que j'ai le dos tourné et que je me faisais chier à pisser debout pour ne pas trop forcer sur mes côtes ! A merde, excuse moi mon pote. T'es mort !

Résultat des courses, je me retrouve avec un jean humide et une culotte mouillée qui me gratte l'entre-jambe et l'intérieur des cuisses. Et c'est vraiment désagréable ! Au moins, ce con aura quand même servi à quelque chose. Si il ne m'avait pas foutue à terre, j'aurai loupée l'énorme framboisier qui se trouvait juste devant mes yeux. Enfin c'est vite dit, deux fruits sur trois sont acides au point de m'arracher le palet. Je crache la framboise que j'ai dans la bouche, le projectil atterit en plein sur l'oeil. Cinquante points pour Elfe ! Je me les accordes même si à la base, je visais le corps. De toute façon, personne n'est là pour me contre-dire alors...

Je souffle, lève les yeux au ciel, rencontre les branches épineux et feuillus des arbres, me mettant à l'abri des rayons du soleil qui tapent déjà fort en ce milieu de matinée. Je suis déjà las de cette journée qui s'annonce chaude. Je baisse le regard et rencontre la route à une dizaine de mètres devant moi. Après ce qu'il s'est passé à Woodbury, le danger est imminent et la route n'est plus très sûre, autant la suivre de loin et se confondre avec la nature. Et massacrer un ou deux Macchabées au passage pour se détendre. C'est pas comme si mon emploi du temps était très chargé. Et je ne suis plus très loin du petit market. Si il n'a pas été dévalisé par les hommes du Gouverneur, je trouverai de quoi me changer et je poursuivrai mon chemin.

Autant être recouverte de sang et de boyaux de Macchabées ne me dérange pas. L'odeur de pourriture qu'ils dégagent, est devenue une vieille amie que je me traine partout, à longueur de journée. Et c'est très pratique pour cacher son odeur corporel. Une raison pour lesquelles mes affaires restent constamment sales et que je ne brille pas comme un sous neuf. Quand on voit comment on finit à chaque fois que l'on rencontre ces bouches d'égout, ce n'est pas un sac qu'il nous faudrait mais tout un dressing sur le dos. Et encore...

Je baisse les yeux sur ma veste recouverte d'hémoglobine malodorante. j'ai une pensée pour Carol, la mère du groupe, qui a prit le temps de me la laver et la plier avec le plus grand soin pour qu'il n'y est pas le moindre plie. Comme elle l'aurait fait avec un membre de sa famille... La pauvre, tellement de gentillesse et de travaille pour rien. Quel gâchis..

C'était une mauvaise idée de m'arrêter dans ce coin. J'aurai dû tracer ma route, commencer à remonter vers le Nord, comme je l'ai fais l'année dernière à cette époque de l'année... Au moins, nous ne nous serions jamais rencontrés. Glenn et Maggie ne seraient pas rentrés dans ma vie comme un boulet de canon, je n'aurai pas été confrontée à autant de sentiments autre que ma colère et mon chagrin en fréquentant de beaucoup trop près ce groupe soudé, et je ne serai pas entrain de me demander ce que ma fuite a bien pu leur provoquer comme réaction.

La Jonquille de l'Archer _ Daryl Dixon _Où les histoires vivent. Découvrez maintenant