ou quand le footballeur francilien kylian mbappé met la pression à sama boghossian, sa petite amie depuis plus d'un an, pour officialiser leur relation au plus vite, mais qu'il se heurte à ses réticences.
MBAPPÉ
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PAS un seul jour ne passe sans que je ne pense à ce qu’il m’est arrivé dans le métro ce dimanche matin. J’essaye de faire abstraction au quotidien, de ne plus songer aux mots blessants, aux gestes violents, à la douleur que mes agresseurs m’ont infligée. Je fais semblant d’avoir oublié devant les autres. Mais des flashs de ces scènes apparaissent constamment dans mon esprit, même quelques secondes dans une journée. A chaque fois que je sors de chez Kylian, que je m’assois dans un bus ou une rame de métro, ou qu’un inconnu me dévisage un peu trop longtemps dans la rue. Je suis toujours tétanisée et je veux rentrer à la maison pour me terrer sous ma couette.
Mais ce soir, je peux difficilement échapper à mon sort.
Kylian sourit à s’en décrocher la mâchoire tandis que l’on sort du restaurant au sommet de la Tour Eiffel où l’on vient de manger. Il semble heureux de pouvoir me tenir la main en public, de se montrer affectueux à l’extérieur. Je me sens incapable de lui gâcher son bonheur. Surtout qu’il est encore plus ravi depuis que lui ai donné son cadeau pendant le repas. Rien de bien stupéfiant—son parfum habituel, un livre sur la géopolitique du football, et de nouveaux gants pour qu’il puisse fouler les pelouses de Ligue 1 sans avoir trop froid. Kylian m’a dit qu’il me donnerait le mien une fois qu’on serait sur la péniche.
— Charles sera là dans un quart d’heures. Tu veux qu’on marche un peu sur le Champ-de-Mars en l’attendant ? me propose-t-il, mais quand il me voit hésiter, il s’empresse de me rassurer. On sera pas seuls, Alexandre et Mathieu nous suivent.
— D’accord, approuvé-je avec un sourire crispé.
Malgré le stress important que je ressens durant les premières minutes de notre promenade, je fais de mon mieux pour me détendre. Kylian me serre la main comme s’il avait peur que je m’évapore d’une seconde à l’autre. C’est supportable pendant un moment, mais quand j’ai l’impression que mes doigts vont finir broyés, je me mords l’intérieur des joues.
— Petit cœur, tu me fais mal.
— Pardon, j’ai pas fait exprès, dit-il en desserrant légèrement son étreinte. T’es belle ce soir.
Kylian vient de lancer ça de but en blanc, très sérieusement. Je ne peux m’empêcher de sourire comme une idiote parce que c’est au moins la trentième fois qu’il me le répète depuis qu’on a quitté son appartement un peu plus tôt dans la soirée. Mon regard dévie sur sa chemise impeccable, le tissu blanc tendu sur ses épaules et ses bras musclés.
— T’es très élégant aussi, répondis-je. Tu fais très monégasque.
— Je sais, l’élégance coule dans mes veines, fanfaronne-t-il, son visage imprégné d’une expression suffisante. Et j’ai appris des meilleurs.
