Nous voici dans la suite directe du chapitre précédent, mais du point de vue de Lucie et Amandine. Un chapitre en demi-teinte pour leurs relations avec Jésus mais ce n'est que partie remise !
Encore une fois, c'est Rondeau qui a peint ce magnifique tableau, Clécy, randonneurs au barrage, puisque Clécy est une petite bourgade normande située sur les bords de l'Orne, humides en automne mais il fait bon flâner lorsqu'il fait chaud. Il y existe par ailleurs une excellente petite crêperie...
Bonne lecture !
* * *
- Les garçons, c'est trop nul !
Lucie sourit gentiment à sa fille et prit le temps de finir de plier le pantalon qu'elle tenait à la main avant de s'aventurer à lui répondre.
- Ah oui ?
Amandine s'exaspéra de la réaction mollassonne de sa mère.
- Mais maman ! Tu sais très bien ce que je veux dire ! Les garçons c'est nul, et les garçons adultes aussi, ils sont tous nuls. Sinon tu serais avec quelqu'un !
- Ça n'a rien à voir ma puce, voyons. Être en couple c'est quelque chose de différent, mais il y a des garçons, et des hommes, très bien.
- Ah oui ? Dans ce cas pourquoi tu ne parles plus à Jésus ?
Amandine avait presque crié, et en conséquence les sourcils de Lucie se froncèrent, mais pas à cause du haussement de ton comme le pensait la jeune fille.
- Ça n'a rien à voir, répliqua Lucie, un peu sèchement.
Au tour d'Amandine de froncer les sourcils. Bien sûr que si, ça avait à voir. Il n'y avait aucun homme dans la vie de sa maman, même pas d'ami !
Amandine parlait beaucoup avec ses nouvelles copines. Clarisse avait le même problème, sa maman était célibataire, mais elle était entourée d'amis avec qui elle passait des soirées. Amandine ne souhaitait pas particulièrement être gardée le soir par une babysitter, mais elle voyait sa maman qui était seule, et plus encore depuis leur départ de Clécy. Dans sa nouvelle école, Amandine avait cinq amies filles, mais les garçons étaient tous plus bêtes les uns que les autres. Elle se doutait que sa maman vivait la même chose dans son nouveau travail. À Caen, les garçons étaient nuls. Mais Jésus ne méritait pas ça. Il lui manquait même terriblement.
- Crois-moi, ma puce. Jésus est un homme très bien, mais nous n'habitons plus au même endroit, c'est comme ça, parfois, on ne peut pas rester ami avec tout le monde, pour toute la vie.
- Je sais.
La réponse évasive et blasée de sa fille alerta Lucie.
- Jésus te manque ?
Amandine haussa les épaules, mais pour sa maman, c'était éloquent.
- Jésus, il est tout seul là-bas, alors que nous, on est toutes les deux.
- Il était seul avant de nous connaître, ma puce, lui aussi doit apprendre à se faire des amis.
- Même si ça veut dire qu'on ne peut plus être amis avec lui ? Clécy c'est pas si loin, on peut faire l'aller-retour de temps en temps...
- Ah, ma chérie, on ne peut pas s'inviter chez les gens comme ça !
Amandine afficha une moue perplexe.
- Ben si, je le faisais tout le temps pour aller dormir chez Agathe.
- Mmh.
Lucie acheva de plier et de ranger le linge, Amandine s'attabla à ses devoirs, et le sujet Jésus et les garçons fut clos.
* * *
Rendez-vous mardi prochain pour la suite, qui sera le premier chapitre publié en dehors du confinement ! Prenez-soin de vous !
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Les mésanges et Jésus
General FictionMonsieur Jésus Puntarias, dans la vie de tous les jours, était un homme discret, légèrement maniaque, bourré de tics et de tacs. Un homme très gentil, qui n'avait pas souvent l'occasion de montrer sa gentillesse. Son pedigree, sa longue lignée royal...