Les mésanges et Jésus

Chapitre 11 : La glace et le ciel

Jean-Claude Rondeau, encore et toujours. Toujours ces lumières, ces ambiances, ces effets de matières. J'espère que vous l'appréciez, ici avec Soleil rouge sur la neige !

Un petit chapitre hivernal où l'on retrouve notre petite clique au manoir ! Un jardin enneigé, une bataille de boules de neige et de petites gourmandises réconfortantes, un vrai hiver d'enfant.

Bonne lecture !

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L'hiver était désormais bien établi. Jésus faisait ce constat tous les matins, à la fenêtre de sa chambre, devant l'étendue enneigée et glacée de son jardin. Il devait désormais enfiler pas moins de trois couches de vêtements pour oser pointer le bout de son nez dehors. Il n'aimait pas particulièrement l'hiver. Ou du moins, il serait prêt à l'accepter si ce dernier ne chassait pas tous ses précieux oiseaux sitôt les premiers frimas venus.

Par contre, Amandine semblait adorer la glace insidieuse, le froid qui pénètre jusqu'aux os, les satanés flocons avec lesquels elle créait d'abominables bonhommes de neige. Pour la première fois depuis qu'il habitait au manoir, il avait dû donner l'ordre de ne pas répandre de sel en dehors de l'allée où circulaient les véhicules. La tête qu'avait fait Amandine en voyant que la neige fraîchement tombée avait déjà intégralement fondue après une heure à peine... Donc, pas de sel.

Pour la première fois, Jésus ne livrait pas de combat acharné – et perdu à l'avance, il fallait le reconnaître – contre l'hiver. Certes, il ne livrait pas le combat lui-même, mais cela lui apportait tout de même un certain repos. Il neigeait toute la journée ? Soit, du moment que les voitures pouvaient accéder au manoir et en repartir, il ne s'en souciait pas davantage. Ses précieux arbres étaient prisonniers d'une gangue de glace étincelante ? Amandine trouvait le spectacle tellement beau qu'elle paraissait vouloir en étudier toutes les nuances au risque de geler sur place.

Cet hiver-là, il neigea davantage que les autres années, et Jésus ne trouva pas à s'en plaindre une seule fois. Quelque part, il y prenait goût.

- Tu viens faire une bataille de boules de neige avec nous Jésus ? claironna Amandine en entrant dans la cuisine, trempée comme une soupe de la tête aux pieds, y compris le bonnet à moitié enfoncé sur sa folle chevelure.

- Non merci.

Amandine haussa les épaules, enfourna une brioche au sucre dans sa bouche et repartit en courant, gloussant par anticipation du combat épique qui l'opposait à sa maman.

Jésus surprit le regard attendri d'Elinda avant que cette dernière ne retourne à la préparation du repas du soir. Le restant de ce dimanche après-midi se déroula tranquillement, entre les allées et venues d'Amandine dans la cuisine et les rires qui provenaient de l'extérieur, jusqu'à ce que les ombres des arbres s'allongent et qu'il fasse trop sombre pour viser correctement.

Alors Lucie et sa fille s'avouèrent vaincues et rentrèrent au chaud. Une fois séchées et emmitouflées dans des vêtements chauds, elles tâchèrent de divertir Elinda afin de dérober quelques-uns des soufflés au fromage prévus pour le dîner. Un moment chaleureux et convivial auquel Jésus n'en revenait toujours pas de pouvoir profiter, et qui lui semblait à ce moment-là éternel.

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La suite arrive jeudi, pour un petit chapitre assez court, un chapitre de transition. Le temps passe toujours plus vite que ce que l'on pensait.

Prenez soin de vous !