Chapitre 6

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Je finis de remettre en ordre la maison ainsi que les dossiers portant sur l'entrepôt quand la porte d'entrée s'ouvre sur mes parents. Ils sont rentrés de leur voyage d'affaires à Sacramento. Je me précipite dans leurs bras, ça fait du bien de les retrouver, au bout de deux mois. Même si j'ai pris l'habitude d'être seule sur une longue durée, c'est toujours très agréable de retrouver ses proches et de les avoir de nouveau près de soi. Quand notre chaleureuse étreinte prend fin, ils me tendent un paquet. Je l'ouvre avec impatience et y trouve une statuette qui a la forme d'un panda roux. C'est une statuette en verre, de taille moyenne et avec des couleurs incroyables. Il y a de la couleur dorée, ocrée et avec des reflets noirs. Je leur fait un énorme câlin pour les remercier.

Ce que je préfère quand ils rentrent de voyage c'est lorsqu'ils me le racontent. Bon, pas leurs affaires avec leurs clients, honnêtement je m'en fou complétement. J'adore quand ils me racontent les magnifiques paysages qu'ils voient, ils me ramènent toujours des photos que j'accroche sur la carte du monde qui borde le mur de ma chambre. Elle me sert à savoir où mes parents sont allés ou non et elle me rappelle tous les endroits que j'aimerais visiter une fois adulte. Je place la statuette sur l'étagère en face de la carte. A côté se trouve d'autres souvenirs de toutes sortes mais qui n'ont pas forcément de rapport avec la ville que mes parents ont été visité.

Quand je redescends dans la salle à manger, mes parents sont attablés et m'attendent pour trinquer à la réussite de leur voyage d'affaire. Ils me racontent qu'après de nombreuses rencontres et négociations avec leurs clients, mes parents ont réussi à décrocher leur plus gros contrat de toute leur carrière jusqu'à maintenant. Je suis très fière d'eux. Même s'ils ne sont pas très présents, leur carrière est une vraie réussite, leur patron doit être surement impressionné par leurs exploits. Je suis sûre que mes parents sont ses meilleurs salariés. Nous discutons encore pendant quelques heures de leur voyage. J'étais absorbée par leur récit. Leur vie doit être palpitante. Mais je ne pense pas que ce soit la voie que j'ai envie de choisir pour la suite de mes études. Vers 20 heures, je monte dans ma chambre avec Scott. Je prépare mes affaires pour demain. On entame enfin la dernière semaine de cours avant les vacances d'hiver. J'espère qu'il va encore neiger. Soudain, j'entends mon père m'appelait du bas de l'escalier. Le son de sa voix ne me dit rien qui vaille, à mon avis je vais passer un sale quart d'heure. Mon rythme cardiaque s'accélère lorsque je pense qu'il a peut-être trouvé les classeurs, notre enquête et la disparition de Peter, mais très rapidement je me souviens qu'ils sont cachés dans ma chambre. Je ne vois pas pourquoi il a pris un ton sévère. Bon, je descends et je verrais bien. J'arrive au milieu de l'escalier et je remarque qu'il tient une enveloppe dans la main droite avec le logo de mon lycée. Oh non ! Son air est vraiment sévère j'en déduis que mon trimestre n'est pas bon.

- Va dans la salle à manger.

- Qu'est- ce qu'il y a ? dis-je en m'approchant de la table.

- Voilà ce qu'il y a ! me dis mon père en jetant l'enveloppe sur la table.

- Oh, mon bulletin. Je regarde mes parents et hésite si je dois jouer l'innocente ou non.

- Ouvre-la, dis ma mère avec un ton légèrement plus doux que celui de mon paternel.

Je lu rapidement et vit que presque la totalité de mes moyennes frôlaient les 9 de moyenne. Mes appréciations ne sont pas glorieuses non plus. Je repose le papier sur la table pour faire face à mes parents et je souffle un coup pour me détendre.

- Qu'est ce qui se passe Léa, tu n'as jamais eu un bulletin pareil ?

Je ne sais pas quoi répondre. Avec ce qui se passe avec Peter, il est vrai que le lycée est passé en second plan.

- Tu vas répondre, oui ! Cria mon père qui commençait sérieusement à se mettre en colère.

- Je, euh, bon, d'accord j'ai séché pas mal de cours ces temps-ci. Bafouillais-je à voix basse.

- C'est une super idée que t'as eu là ! Tes notes sont catastrophiques ! Il doit bien y avoir une autre raison que ce que tu nous dis. Tu n'es pas ce genre d'élève.

- C'est à cause de tes amis ? enchérit ma mère.

- Non, sûrement pas ! Ils n'ont rien à voir là-dedans. Ils sont présents à mes côté alors que vous vous êtes avec moi 6 mois par an.

- C'est faux ! jura mon père.

Ma colère montait alors que mon esprit me disait de me calmer. Mais je dois leur dire ce que j'ai sur le cœur.

- Si, c'est la vérité ! Depuis la rentrée scolaire, je vous ai vu deux mois à peine. Vous faites des horaires impossibles à vivre ! Ça ne vous a jamais venu à l'idée qu'un ado peut avoir besoin de ses parents de temps en temps, voire même une bonne partie de son temps ? Moi j'ai besoin de vous, mais vous êtes sans arrêt partis. Vous me reprochez que je ne fais pas d'efforts, mais les bulletins spectaculaires que je ramène depuis mon plus jeune âge, c'est pour vous ! C'est pour vous faire plaisir, c'est pour vous que vous soyez fiers de moi. Vous me reprochez que je ne partage rien avec vous. Vous n'êtes jamais à la maison, comment je pourrais partager un moment avec vous ? Je suis très fière de vous, de ce que vous avez accompli, mais ce n'est pas comme ça que j'imaginais ma vie ; déménager de ville en ville, c'est plus possible pour moi. Je veux avoir une vie stable maintenant et vivre ici. Terminais-je plus calmement.

Mes larmes coulaient sur mes joues mais je les essuyais. Ma colère étais retombée. Mes parents restèrent bouche-bée. Ils ne m'avaient jamais vu dans un état pareil. Je m'excusais de ma réaction qui a pu être excessive et concluais la discussion en leur disant que je remontrais ma moyenne au trimestre 2. Avant que je remonte dans ma chambre, ma mère m'interpellait une dernière fois :

- Pourquoi n'as-tu rien dit ?

- Parce que je pensais que j'étais heureuse comme ça.

- On est tellement désolés ma chérie.

- Ce n'est rien.

J'aillais les serrer dans mes bras pour m'excuser et pour les réconforter. Mais mon père ajouta tout de même que je serais punie de sortie pendant la 1ère semaine des vacances. Je ne proteste pas, sa réaction est normale. Enfin, je remonte dans ma chambre et retrouve Scott qui est déjà loin au pays des merveilles. Je finis de faire mon sac pour demain, je prépare ma tenue et j'enfile mon pyjama. Cette discussion m'a épuisée. Demain ça ira mieux. Je ferme ma lumière et me plonge en dessous de ma couverture. Il faut que je remonte mon niveau scolaire, qu'on retrouve Peter et que je parle à Valentin. J'ai envie de retrouver ma complicité avec lui. Nos disputes incessantes ne fait qu'ajouter de la tension au sein du groupe et l'éloignent de moi.

Double Jeu Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant