Chapitre 22

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La tension est palpable dans la pièce. Je maintiens le suspens encore quelques instants. Seuls Jonathan, Lilia et Sarah sont au courant de ce que je m'apprête à révéler. Je leur en avais parlé quand Léa avait disparue avec Josh. M. Jones s'est avancé vers moi pour m'inciter à prendre la parole. Ce que je fis, il est temps d'en finir.

« - Vois-tu, Josh, tu n'étais pas le seul à jouer double-jeu.

- Comment ça ? s'inquiéta M. Jones qui écoutait aussi la conversation.

- Laissez-moi expliquer. Alors, j'ai commencé à avoir des doutes sur ta sincérité, mon « pote » quand tu nous as dit qu'il fallait ouvrir le coffre et que tu t'es embrouillé avec Léa au Nemrod. Tu te souviens ? Ce n'était pas dans vos habitudes de vous disputer comme ça. C'est pourquoi en rentrant chez moi, j'ai commencé à faire des recherches sur toi. Comme je suis un pro de l'informatique, j'ai vite découvert que ton identité n'existe nulle part. Et oui, les faux papiers ne sont pas toujours efficaces ! J'ai aussi rentré ton numéro de téléphone dans une base de données et devines quoi ? Tu utilises des téléphones prépayés. C'est intelligent de ta part, je dois le reconnaître. J'ai donc voulu voir si je ne me trompais pas, après tout l'erreur est humaine. Se tromper sur le compte de quelqu'un peut arriver à tout le monde. J'ai donc fait part de mes recherches à Jonathan qui après réflexion s'est rendu compte de tes changements de comportements envers nous. Avec son aide, j'ai mis au point un micro qui se place sur la nuque. Il est très petit et transparent. C'est Jonathan qui s'est chargé de te le placer. Il a fait cette action à merveille quand on était tous sur la plage pour les 18 ans de Léa. Il te l'a placé quand vous vous êtes mis à vouloir vous plaquer sur le sable. J'ai actionné le micro à la fin de cette soirée. Depuis ce temps, avec Jonathan, on connaît tous vos plans et j'ai tout enregistré sur une bande son.

Mes amis étaient sur le cul. Surtout Léa, Josh et M. Jones puisqu'ils n'étaient au courant de rien. Je suis assez content de l'effet que ça produit. Le visage de notre bourreau s'est crispé au fur et à mesure que je parlais tandis que Josh avait une mine triste. Son visage avait blêmi, il a compris que tout était fini. Qu'ils avaient perdu. Mais j'avais gardé le meilleur pour la fin. Je repris donc ma tirade avec une voix très calme.

- En apprenant vos intentions, j'en ai fait part au poste de police. Jonathan m'a accompagné et je leur ai fait écouter un ou deux enregistrements. Les flics qui nous avaient reçus n'en revenaient pas. Ils étaient vraiment surpris. Alors quand Léa a été enlevée, je l'ai ai contacté et ils sont venu avec des renforts. Je les ai mis au courant de mon plan et je leur ai demandé d'intervenir quand je leur dirai. Dis-moi Josh, avant de finir ce que je viens d'enclencher, tu le savais que Léa allait se faire enlever, tu étais au courant ? Je te demande ça parce que tu n'en n'a jamais fait allusion avec ton associé.

Léa tourna la tête et regarda notre ancien compagnon dans les yeux. Ce dernier baissa la tête et marmonna :

- Non, je n'étais pas au courant. Enfin, si mais je m'y étais opposé et M. Jones m'avait confirmé qu'il ne t'arriverait rien. Il m'a menti. Ça n'aurait jamais dû arriver.

Aucun son ne sortir de la bouche de Léa. Je n'arrivais pas à discerner ses émotions. J'ai toujours eu du mal à savoir ce qu'elle ressentait réellement. Mais c'est une très bonne amie. Aller, finissons-en.

- C'est bon les gars, vous pouvez intervenir.

- Tu bluffes, vociféra M. Jones

- Ah oui ? On pari ?

Il n'eût pas le temps de répondre que déjà six hommes armés entraient dans la pièce. Jones et Josh furent cloués au sol en un rien de temps. Deux agents nous détachèrent de nos chaises. Il était temps, mes poignets sont rouges tellement les cordes étaient serrées. Quand nous sommes sortis du repère du mafieux, plusieurs camions d'ambulance étaient prêts à nous prendre en charge. Un des policiers est venu nous voir en nous informant que nous allons être rapatriés en France dans la soirée, par hélicoptère. Il a aussi informé nos familles qui nous attendent à l'hôpital. J'ai hâte de rentrer. Nous sommes tous en vie, c'est le principal. Je suis heureux que cela se termine. Nous faisons un câlin collectif pour nos retrouvailles avant d'être dispatchés dans les camions.  

Double Jeu Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant