Chapitre 23

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Nous voilà dans l'hôpital de Fécamp. Nous sommes arrivés dans la nuit et nous avons demandé à ce que l'on prévienne nos parents seulement au matin. Je pense qu'on va vraiment se faire engueuler. Donc le plus tard sera le mieux. Jonathan, Noah et Lilia ont quelques bleus mais ils pourront sortir dès ce soir. Ce qui n'est pas mon cas et encore moins celui de ma meilleure amie et de son copain. Les médecins ont décidé de les mettre dans un coma artificiel pour que leur corps se régénère au plus vite et dans de meilleures conditions. Quant à moi, j'ai deux côtes cassées, de gros hématomes, et mon épaule fracturée. J'ai vraiment mal. Le moindre mouvement que je fais et je souffre le martyr. Ma plus grosse blessure est sur le plan psychologique alors je mettre du temps avant de me remettre complétement. Nous sommes tous dans la même chambre sauf Sarah et Peter qui sont en soin intensif. J'espère qu'ils se remettront vite.

En milieu de matinée, nos parents débarquent. Quand ils arrivent dans notre chambre, ils sont soulagés et heureux de nous voir mais ils sont aussi très remontés. Ils nous prennent aussitôt dans leur bras et je ne peux retenir mes larmes. Quand j'étais en Espagne et que M. Jones nous a dit qu'il n'allait pas nous laisser en vie j'ai directement pensé à mes parents. Ils sont ce que j'ai de plus cher à mes yeux. Alors de les voir devant moi, ça me fait penser que j'ai eu énormément de chances. Je resserre leur étreinte et on finit par se séparer. Ensuite, les visiteurs se place face à nous et ils croisent tous leur bras sur leur poitrine. Aïe, aïe, ça va faire mal, pensais-je. On se regarde tous avec la même pensée et on attend qu'ils commencent leur leçon de morale.

« - Vous savez ce qu'on va vous dire ? Commença le père de Noah

On baisse la tête, on n'ose pas croiser leur regard.

- D'abord, on est heureux de vous voir tous en vie et quasiment en bonne santé. Pour vos amis qui sont en soin intensifs, les médecins sont optimistes. Ce n'est qu'une question de temps. Mais nous sommes très déçus. Comment avez-vous pu nous cacher une chose pareille ? Vous vous rendez compte que vous auriez pu mourir et que nous aurions jamais su pourquoi ? Dit ma mère avec une voix qui commençait à se nouer.

- Mais maman, tout va bien maintenant, on est là. Il faut bien que je tente un truc.

- Non, Léa, ta mère a raison, c'est grave ce que vous avez fait. Repris mon père d'un ton grave.

- On a décidé de ne pas vous punir parce que je pense que ce que vous avez vécu est assez dur comme ça. En revanche, nous voulons que vous compreniez que vous avez eu de la chance et que cette histoire aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Déjà qu'elles sont graves. Nous voulons savoir pourquoi vous nous avez rien dit. Annonça la mère de Jonathan.

- En fait, nous avons été contactés par ce gars-là, et il avait déjà Peter depuis une semaine. C'est pour ça que Sarah a été chez ses parents pour savoir s'il n'avait rien de grave. Mais elle n'a pas eu d'infos. Et après on a reçu un autre message pour nous dire ce qu'on devait faire pour sauver notre ami et que si on prévenait la police ou quelqu'un d'autres il allait prendre cher. Du coup, on s'est mis d'accord pour ne rien vous dire. On est vraiment désolé. Quand on était prisonnier, on a vraiment eu peur. On a eu peur de ne jamais vous revoir. Dit Lilia qui avait les larmes qui lui montait aux yeux.

Face à ces explications, nos parents nous reprirent dans leur bras en nous disant des paroles réconfortantes.

Dans l'après-midi, Kylie est passée nous voir ainsi que son cousin. Elle était accompagnée de ses parents et de ceux de Peter. Ils sont tous passés dans notre chambre et nous leur avons tout raconté. Ils étaient effondrés. Les parents de Sarah sont venus le matin. Sa mère s'est effondrée dans les bras de son mari. Cette scène m'a déchiré le cœur. Je leur ai expliqué aussi que Peter et Sarah sortaient ensemble depuis le mois d'octobre. Ils sont remontés à l'étage avec les chambres en soin intensif. Ils ont fait la rencontre de leur belle-famille en début d'aprèm. Apparemment, ça s'est bien passé, ils avaient l'air de bien s'entendre.

En début de soirée, mes amis repartirent tous les uns après les autres en m'assurant qu'ils passeraient me voir dès qu'ils le pourraient. Je n'en doute pas, mais ce ne sera pas tous les jours, l'hôpital est à 1h30 de route de chez nous, donc c'est compliqué niveau transport, mais ils feront de leur mieux. Les médecins nous ont prescrit des séances chez un psychologue pour essayer de nous libérer de notre traumatisme causé par cette aventure. Je me retrouve seule dans ma chambre. Je n'aime pas l'ambiance qu'il y a dans les hôpitaux, je me sens souvent oppressée dans ces bâtiments. J'espère que mon séjour ici va vite se terminer. Soudain, quelqu'un frappe à la porte, je lâche un « oui ? » ridicule et je vois que Robin passe sa tête à la porte. Je suis surprise de sa visite mais je ne peux pas empêcher mes lèvres de se retrousser en un sourire. Il a apporté des roses. Nous parlons de tout mais il ne pose pas de questions sur ce qui s'est passé et il ne me fait pas de leçon de morale. J'apprécie. Je n'ai pas tellement envie de me remémorer tout ce qui s'est passé. Mais je sais qu'il me posera des questions quand j'irai mieux. Il a une nature très curieuse, je l'ai remarqué dès notre première rencontre lors du repas organisé par mes parents. Nous parlons pendant une heure et il me fait beaucoup rire. Néanmoins, une infirmière vient briser ce moment en lui indiquant que les heures de visites sont terminées et que je devais me reposer. Il acquiesça. Robin se leva, remit son manteau et me fit un bisou sur le haut de mon front et il se dirigea vers la porte. Avant de l'ouvrir il me sortit « Repose-toi, trésor, je repasse te voir demain. Quand tu sortiras je t'emmène au resto alors rétablis-toi vite ! »

Je n'ai eu pas le temps de répondre qu'il sortit de la chambre avec un sourire. Il m'a appelé « trésor », je rigole seule. En fait, il n'est pas si bizarre que ça. Vers 22 heures je ferme la télé et je ferme les yeux pour dormir. Mais la scène de mon enlèvement repasse en boucle dans mon esprit. Je me revois crier le nom de mon ancien ami et puis je revois le moment où il nous révèle tout. Puis, je sens une main me secouer l'épaule qui n'est pas blesser. J'ouvre les yeux brusquement et je vois deux infirmières penchées au-dessus. Elles paraissent inquiètes mais leur visage se radoucit quand elle me voit éveillée. Elle me donne des calmants pour pouvoir dormir, elles savent toutes l'histoire, elles se doutent donc que plusieurs moments sont des traumatismes. 

Double Jeu Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant