Qui est un héros ?

15.1

Debout devant une fenêtre occultante installée il y avait peu, Izuku admira, non sans une petite grimace, le carnage qui régnait en bas. Il voyait les héros tomber, soit sonnés, soit blessés, mais beaucoup de vilain tombaient également, certains pris dans la glace, d'autre sonnés par de violents coups, d'autre également blessés.

Cette phase était pour Izuku difficile à regarder. Un carnage restait un carnage. Il y avait du sang qui coulait, et ça, il ne pouvait pas y faire grand chose. Il avait pourtant demandé à All for One d'ordonner à ces gars de faire couler le moins de sang possible, mais ce n'avait pas été la priorité de son maître.

Malheureusement, Izuku était obligé de regarder de bon petits gars se faire assommer, d'autres se faire attrapé par une geule de crocodile et se faire jeter plus loin comme un vulgair pantin.

Soudain, le sang lui monta à la tête et il se senti pris de convulsion. S'asseyant sur ses talons, il sentit la bile monter, et il ne put s'empêcher de la régurgiter dans la poubelle la plus proche. Se redressant, il s'approcha de nouveau de la vitre, posant à plat ses deux mains sur le verre froid. Les bouts de ses doigts étaient glacés comparé à ses paumes chaudes et humides, portant de nouveau des mitaines. Il était vêtu d'un costume entièrement vert, d'une chemise blanche, ainsi que d'une cravate également blanche avec des rayures vertes. Oui, il aimait bien le vert, cela venait surtout de ses cheveux d'un vert magnifique, selon Dabi.

Ce dernier se tenait quelques mètres plus loin, observant du coin de l'œil son ami. Il le vit déglutir. Il savait qu'Izuku se forçait à regarder, se punissant lui même d'infliger des blessures à des héros, mais également à des vilains.

Se levant, il vint poser sa main sur l'épaule tremblotante d'Izuku, le faisant sursauter par la même occasion.

Le regard du vert se fit plus dur, effaçant toutes peurs de son regard, effaçant toutes incertitudes. Il se tourna vers Dabi, tentant un sourire, mais Dabi préféra le prendre dans ses bras.

Il savait qu'après tout, Izuku était encore jeune et que ce n'était pas dans sa nature d'infliger des blessures. Il savait pertinemment qu'Izuku avait besoin de réconfort, et Dabi se sentait le seul à pouvoir le lui en donner.

Se séparant de son ami, Izuku sécha une larme perlant au coin de son œil et regarda Dabi dans les yeux.

- Merci. Ça va être à toi, Dabi.

Lui faisant un clin d'oeil et s'en retournant les mains dans les poches, Dabi réplica :

- Bien, mon maître. Entre en jeu le grand Dabi !

- Arrête de m'appeler maître, baka !

Dabi ne se retourna pas, sachant très bien qu'Izuku lui avait tiré la langue. Il le faisait toujours quand il l'appelait Baka. Le sourire aux lèvres, il descendit de l'immeuble. Quand il sortit, par la porte arrière, il trouva ce qu'il avait demandé. Alors que les héros étaient occupés à se battre, personne n'avait cru bon de surveiller les alentours.

Se tordant la main, Dabi fit apparaître une flamme bleu dans sa paume. D'abord tremblotante, la flamme devint de plus en plus vive. Dabi la lâcha soudainement, et elle enflamma tout d'un coup la longue ligne d'essence qui avait été dispersé autour des héros, formant un cercle parfait d'au moins ... Deux kilomètre et demi de diamètre. Remontant lentement les escaliers, il vint se placer aux côtés d'Izuku, qui regardait le dôme de feu bleu se dresser au-dessus d'eux.

- Le plan fonctionne pour l'instant très bien. Il y a déjà beaucoup moins de personnes en bas. Je dirais que l'effectif des héros a été réduit des trois quart, au moins. Par contre, il ne reste presque plus de nos alliés. Mina et Kyoka doivent être parti maintenant.

- Elles ont bien tracé le cercle, ajouta Dabi. J'ai trouvé cette broche, devant la porte, c'est pour toi il me semble.

Lui tendant l'objet, Izuku le prit dans ses mains.

La broche était en réalité un cercle doré, incrusté de tout petits diamants. Une croix était accroché sur le devant du bijoux avec un point noir à l'intersection des deux branches. L'accrochant à sa chemise blanche, Izuku regarda une dernière fois en bas, puis tourna les talons.

- Allons y ... murmura-t-il.

- Ouai, allons y, répliqua Dabi en le suivant.