Qui est un héros ?

18

La nuit était bien entamé mais les yeux de Shoto ne se fermaient toujours pas. Sa tête reposait sur le biceps nu de Katsuki qui, profondément endormi, abordait un visage totalement détendu.

Regardant le ventre de son compagnon se soulever lentement, Shoto ne comprenait pas pourquoi le sommeil le fuyait ainsi.

Se redressant, le bicolore passa une main dans ses cheveux. Il repensa aux mots de la vieille femme, Recovery Girl.

Se mettre à la place d'Izuku, il n'y arrivait toujours pas. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser le vilain à agir ainsi ? Remarquer quelque chose de spéciale ... Il portait bien une broche, mais c'était la première fois qu'il la voyait. Il l'avait dessiné, mais personne ne savait ce qu'elle représentait. Shoto en devenait fou ... Il y avait forcément une explication rationnelle, mais laquelle ?

Se levant d'un bon, Shoto sorti torse nu du lit et partit dans la cuisine. Buvant un long verre d'eau, il posa ses mains de part et d'autre de l'évier.

Il devait y avoir quelque chose qui lui avait échappé, mais quoi ?

Des paroles ? Il ne se souvenait pas avoir capté quelque chose d'important ... À part ?

Se redressant d'un coup, Shoto se souvint. Alors qu'il était en train de ressentir l'immense vide en lui, le vilain avait articulé quelque chose. Se prenant la tête dans les mains, Shoto s'accroupie. Il fallait qu'il se souvienne, il le fallait !

Désolé. Vraiment. Pour tout.

C'était ce qu'il avait articulé, le visage sombre, se mordant la lèvre à la fin de ses paroles, et avant de relever la tête, un air triomphant, le sourire jusqu'aux oreilles et les yeux brillant de folie.

Cette facilité de changement d'humeur était impressionnante. Des fous, Shoto en avait connu, mais pour lui, Izuku n'était pas fou, non, c'était ... Comme un masque. Voilà, c'était un masque. Il savait passer de ses véritables émotions à un masque parfait qui pouvait tromper quiconque.

Se levant d'un bon, Shoto sentait un poid le quitter. Izuku ne faisait pas toutes ses actions de son propre chef, sinon, pourquoi s'excuserait-il ? Pourquoi demanderait-il pardon alors qu'il faisait le mal, alors qu'il volait ? Seule une personne dans le besoin urgent ferait ça. Mais alors, si Izuku avait besoin de ces pouvoirs, comme il l'avait dit, pourquoi en avait-il besoin ?

S'il s'était excusé, cela voulait dire qu'il était peut être en danger. S'il avait besoin d'un pouvoir très puissant alors que le sien l'était peut être encore plus, était-il contraint de l'avoir fait ?

Toutes ses questions se bousculant dans sa tête, Shoto senti qu'il avait besoin de prendre l'air, expressément. Attrapant une veste sur le canapé, il l'enfila avant de sortir par la baie vitrée menant sur le grand jardin. Il marcha quelques instant dans l'herbe humide de rosée avant de piler net. Une ombre était assis sur le muret devant lui, à quelques mètres. Ces cheveux noirs, ces habits en cuire, cette posture, Shoto la connaissait. Il voulu reculer, mais Dabi se retourna et le fixa. Ses yeux bleus luisaient sous la lune, mais aucun sourire ne figurait sur son visage.

Le brun déglutit et se retourna avant de se laisser tomber en bas du mur. Shoto voulu faire un pas en arrière, mais Dabi fut très rapide. Il passa derrière le héros, posa une main sur sa bouche et l'entoura de son bras, l'empêchant de bouger.

- Chut ! Ne fait pas de bruit ! Je ne suis pas là pour faire du mal à qui que ce soit ! Je surveille, et puisque tu es là, je veux parler.

Arrêtant de se débattre, Shoto baissa les bras et senti la prise de Dabi se défaire. Il entendit le brun reculer de quelques pas vers la maison, mais il s'arrêta. Shoto se retourna, voyant un homme, la tête baissée, regardant ses pieds, les épaules basses.