8:00h du matin, mars 2018, Nanterre.
Je supporte vraiment plus cette sonnerie de réveil.
Je prends du temps à émerger et me lever de mon lit, j'ai mal dormi, comme souvent, et surtout, je n'ai pas envie de recommencer une journée. Je suppose que j'ai pas tellement le choix.
J'enfile un short et je sors de ma chambre et me dirige vers la salle de bain pour faire ma douche, j'ai vraiment une sale tête, j'ai l'air de sortir de prison comme dirait ma mère. Mes cernes témoignent de mes nuits difficiles en ce moment, et ça fait un moment que je n'ai pas été chez le coiffeur pour être honnête.
Je lance ma musique en mode aléatoire avant d'aller sous la douche, impossible de se laver sans.
J'ai des goûts musicaux très diversifié, j'écoute des morceaux anciens comme très récents, populaires ou inconnus, classique et urbains, un peu de tout au final. Je tombe cette fois sur un ancien morceau de Booba, je préférai sa musique d'avant d'ailleurs, c'est bien dommage.
Après ma douche je m'habille, simple, j'ai pas envie de me prendre la tête, surtout juste pour aller poser mon cul sur une chaise toute la journée. J'enfile simplement un jean bleu, un pull noir à capuche, et une paire de Nike blanche, que je viens de m'offrir.
Avant de quitter la maison, je croise ma mère qui prends son café du matin, ocupée sur son ordinateur.
Maman : Salam mon fils, tu as l'air fatigué bien dormi ?
Mehdine : Salam, non pas trop mais ça va aller t'inquiète.
Maman : D'accord ce soir je commanderais du couscous au restau de d'habitude pour toi weldi.
Mehdine : Merci, je rentres pas tard InshAllah.
Malgré qu'elle soit très à cheval sur les traditions, ma mère a plutôt une vie professionelle remplie, elle n'a pas vraiment le temps de cuisiner mais elle s'assure toujours que l'on mange bien.
Mon grand frère Wassim n'est pas là, ça m'aurait étonné, il est jamais a la maison, ou sinon seulement en coup de vent, il préfères traîner à droite à gauche, à tremper dans des histoires un peu louches, de drogue, et autres ... Enfin bref, j'en ai déjà parlé avec lui, il en a rien à faire de ce que je lui dit.
Je descends les escaliers d'un pas lent, et je tombe sur Kaïs, un mec du quartier qui habite dans le bâtiment à côté du mien, il est dans mon ancien club de foot, on s'est toujours bien entendu même si on est pas ce que l'on peut appeler des amis. On s'échange des messages quelques fois mais bon c'est toujours un peu bizarre entre nous. On se salue rapidement, son regard s'attarde un peu sur moi mais je ne relève pas vraiment, il est beau certes, belle carrure, regard sombre et barbe assez courte mais bien fournie, mais c'est sûrement lui qui a inventé le concept d'homophobie donc je préfère ne pas rêver trop longtemps.
Je me dirige vers ma gare de RER, sous un ciel gris qui annonce surement de la pluie, comme toute la semaine dernière.J' espère ne pas arriver encore en retard, ce qui devient une habitude en ce moment. Il y a toujours beaucoup de monde dans les transports le matin, surtout sur cette ligne, je déteste être collé à des inconnus comme ça, raison de plus pour que je m'active à passer mon code et mon permis rapidement.
J'arrive assez rapidement à mon arrêt heureusement et parcoure les quelques mètres qui séparent la sortie du RER de mon lycée. Il a commencer à pleuvoir, pour ne pas arranger mon humeur déjà pas vraiment au max. A mon grand étonnement, je suis carrément en avance, ça change de mes 10 minutes de retard quotidiennes.
Je suis en première ES, dans un lycée plutôt pas mal et honnêtement je m'en sors plutôt bien, j'aimerais intégrer une bonne fac dans deux ans, parisienne dans l'idéal, en économie surement, ou commerce, ce qui se rejoint un peu. J'ai encore quelques semaines pour me décider, mais j'ai plutôt l'embarras du choix vu mon dossier, sans me vanter, c'est simplement vrai.