📖 Ch 1. L'enfance 👧🏼 Judith

528 8 0
                                    

Je suis là, allongée sur mon lit, fixant le plafond. J'ai peut-être mieux à faire, mais pas très envie en réalité. C'est drôle, il y a des petits détails auxquels je n'avais jamais fait attention avant. La peinture de mon plafond commence à se fissurer. La fenêtre est ouverte, j'entends les oiseaux chanter, les beaux jours arrivent, j'adore cette période. J'entends qu'il y a du mouvement dans la maison, des voix, des pas. D'ailleurs, les pas semblent se rapprocher. Ils ne font que passer devant ma porte. Ah non. Ils font demi-tour. Quelqu'un frappe à ma porte.

J : Oui !

La poignée s'enclenche, la porte s'ouvre sur quelques centimètres et je vois des cheveux qui commencent à apparaître. Petit à petit la tête de mon frère se révèle, il me fixe avec ses grands yeux marrons.

M : Tout va bien ici ? sourit-il en me regardant
J : Oui, pourquoi ?

Je le regarde entrer dans la pièce et s'approcher de moi. Il a l'air de se demander pourquoi je suis là, étendue sur mon lit à ne rien faire.

M : Je sais pas, qu'est-ce que tu fais ?
J : Je médite !
M : Tu médites ? Tiens, c'est marrant, Judith et méditation, j'aurais pas pensé à cette association ! rigole-t-il

Il m'imite en s'allongeant à côté de moi, sur le dos, regardant le plafond.

J : Tu te rappelles ce qu'on faisait quand on était petits ?
M : Quoi ?
J : Les soirs d'été, quand on avait le droit de veiller un peu et qu'on s'allongeait au bord du lac pour regarder les étoiles !
M : On attendait de voir passer une étoile filante !
J : Et il y en avait jamais !
M : On restait là des heures... Jusqu'à ce qu'on s'endorme ! ajoute-t-il en riant avec un peu de nostalgie
J : Et papa était obligé de nous porter jusqu'à nos lits après !

On reste là, immobiles, pendant quelques instants à revivre ces moments d'enfance. Positionnés exactement comme ces fameuses nuits d'été. Sauf que là, la vue est un peu moins sympa...

J : Franchement, je sais pas ce que je serais si je t'avais pas eu comme grand frère !
M : Tu te serais bien ennuyée ! Je te le dis ! rigole-t-il avec assurance
J : C'est ça oui ! dis-je en le bousculant

Je rigole, pour le taquiner. Au fond, je sais que j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Mon grand frère a longtemps été mon modèle. Il l'est toujours un peu, c'est un mec bien, courageux. C'est drôle, j'ai pas l'impression qu'on se ressemble plus que ça, lui et moi. Mais un lien nous unit, et nous unira toujours. Et depuis cette époque, celle où on passait nos étés ensemble, celle où on jouait tous les deux à inventer mille et unes histoires, avec notre insouciance d'enfant, il s'en est passé des choses. On a grandit tous les deux, on s'est un peu éloignés, mais j'ai l'impression que parfois, il est le seul qui puisse vraiment me comprendre. Et là, j'ai besoin de lui... 


Demain Nous Appartient 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant