📖 Ch 9. Le matin 👩🏻 Soraya

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Il est bien trop tôt ce matin et en mettant le nez dehors, je me demande une fois de plus comment j'ai trouvé la force de me lever de si bonne heure. En parcourant les rues jusqu'au cabinet, je regrette soudain de ne pas avoir pris d'écharpe, le vent souffle de toutes ses forces. Les rues sont vides, l'ambiance est une peu morose. J'aperçois au loin une silhouette, je ne suis donc pas la seule à commencer si tôt le travail, c'est presque rassurant. Je crois reconnaître Flore Vallorta, elle a toujours eu beaucoup d'allure, c'est une femme assez impressionnante je dois dire. Petit à petit, nous nous rapprochons l'une de l'autre. Et plus je distingue son visage, plus quelque chose me semble étrange. Soudain, en l'espace d'une seconde, je la vois s'écrouler sous mes yeux. Sans même réfléchir, je me précipite vers elle.

S : Madame Vallorta ! Flore !

J'ai le cœur qui bat à toute vitesse. Je suis prise de panique, le souffle court, mon esprit est focalisé sur elle. Je ne veux pas faire de mauvais geste, je la secoue doucement, espérant un simple signe de sa part. Je ne suis pas faite pour ce genre de situation, mais je laisse mon instinct me guider, espérant qu'elle finisse par réagir.

S : Vous m'entendez ?

Je me sens responsable d'elle désormais. Pourtant je ne la connais pas, ou presque, j'ai simplement assisté à cet instant où elle s'est écroulée devant mes yeux. Elle a besoin d'aide, elle a besoin de mon aide, et je ne compte pas la laisser seule tant que je ne me serais pas assurée que tout va bien pour elle. Je regarde tout autour de moi, il n'y a personne. Il faut dire qu'il est très tôt, nous sommes sûrement les deux seules personnes de cette ville à commencer le travail de si bonne heure le matin.

S : Flore ? Vous êtes avec moi ?

Elle respire encore, elle semble juste à bout de force. Je vois qu'elle ouvre péniblement les yeux, elle a l'air totalement épuisée.

F : J-je...
S : Respirez ! Tout va bien, je suis là !

La voyant revenir à la réalité, je tente d'attraper mon portable dans mon sac pour appeler les secours. Avec fébrilité, elle parvient à saisir mon bras.

S : Est-ce que ça va ? dis-je le regard inquiet

De la tête, elle me fait signe que non et petit à petit les larmes commencent à emplir ses yeux... En voyant son visage si démuni, l'émotion me traverse à mon tour, j'attrape sa main glacée dans la mienne et la regarde avec empathie.

S : Eh ! Ça va aller, je suis là, je ne vous laisse pas !

Je lis la détresse dans ses yeux, la détresse d'une femme qui a perdu l'homme qu'elle aimait, la détresse d'une femme qui a vu sa vie exploser en un instant. Il y a quelques semaines, j'ai entendu Lou et Victor Brunet parler de ce drame... Et aujourd'hui, j'ai cette femme juste face à moi, une femme qui a besoin que quelqu'un lui tende la main, et désormais, je me sens comme liée à elle.

Demain Nous Appartient 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant