📖 Ch 3. La sauveuse 👩🏻 Flore

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1h17. Je suis seule, dans mon grand lit froid, à tourner et encore tourner. Le sommeil ne veut pas de moi. Je ne sais plus quoi faire. J'ai beau tout essayer, j'ai l'impression que mon corps ne ressent même plus la fatigue. Je n'ai plus ses bras dans lesquels me blottir, sa chaleur à ressentir... Il n'est plus qu'un souvenir. J'ai mal, si mal. Je sens les larmes monter à cette pensée, il ne sera plus jamais là. Les larmes glissent le long de ma joue jusqu'à atteindre l'oreiller, j'ai le coeur si lourd, j'ai l'impression que je ne pourrais plus jamais me relever...

7h10. Mon alarme me réveille en sursaut. J'ai dormi. Un peu. Je me réveille avec des larmes aux coins des yeux... Et maintenant, il est temps d'affronter une nouvelle journée, d'affronter le monde réel, monde dans lequel il n'est plus là... Je me lève difficilement et file à la salle de bain. De toutes façons, je n'ai plus d'appétit. Je me regarde dans le miroir. Je fais peur à voir, j'ai des cernes si grandes qu'elles dépasseraient presque de mon visage. Je me juge moi-même, je juge mon propre reflet.

F : T'as une sale tête ma pauvre ! dis-je en me fixant dans le miroir

Je prends une grande inspiration. Je peux le faire. Un peu de maquillage pour cacher tout ça et les autres n'y verront que du feu ! Allez, il faut y aller, il faut faire bonne figure, comme tous les jours... La vérité, c'est que ça ne va pas, que tout le monde me dit qu'avec le temps ça ira mieux, alors que moi, j'ai l'impression que le temps ne fait qu'empirer les choses. Chaque jour sans lui est plus douloureux. Et il y a cette grande maison, tellement vide. Je ne me ferais jamais à ce silence, il symbolise juste ma solitude. Bart n'est plus là, Charlie n'est plus là, Luke n'est plus là, Arnaud n'est plus là, il n'y a que moi... Et la seule solution que j'ai trouvée pour combler tout ça, c'est de travailler, travailler, travailler.

7h30. Je quitte la maison, direction Infos Sète. J'y vais à pieds, ça me fait du bien, je crois... Ou alors j'évite mes peurs, je ne suis même pas en état de conduire... Alors je marche. Le paysage est beau. Je m'enfonce petit à petit dans la ville. Plus j'avance et plus les images autour de moi me semblent un peu distordues. C'est bizarre, je ne reconnais plus rien... L'horizon semble tanguer. Et ma tête avec. J'ai comme une envie de vomir. Je vois flou. Je ne ressens plus rien.

S : Madame Vallorta ! Flore ! Vous m'entendez ?

Je suis à terre. Tout s'est arrêté. Quelqu'un me secoue. J'ouvre les yeux péniblement, éblouie par la lumière. Tiens, je sais qui c'est, c'est la fille des Beddiar, je me souviens encore de la mort de son frère... Et de son père qui participait tous les ans au concours du plus beau sapin organisé par la mairie, et de sa mère qui s'est occupée de moi à l'hôpital quand j'étais dans le coma. Je n'arrive plus à réagir...

Demain Nous Appartient 2.0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant