Un dieu

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Mais pourquoi pas. Tout cela était nécessaire, n'est-ce pas ?

》C'est avec une pierre qu'il construisit son empire : et voilà la forteresse. Une parole tombée dans une oreille sourde, et voilà la décadence.

Le monde construit de la chaire aux os, des os aux muscles, des muscles à l'armure, le monde fût organisé sous l'observation des Yeux du ciel. Rien ne pût les défaire ou les nier, rien ne put les affaiblir ou les faire plier. Or se fermer, lorsque les apôtres l'ont décidé, ne fut pas compliqué !

Une déformation créa leur croyance. Mais non pas qu'ils soient coupables ; les hommes devaient modeler une information selon leur univers. Intégrer une information selon un cadre. Une pensée cadrée ! Une pensée bien limitée.
Ce n'est pas un péché que d'accepter une telle vision sans en comprendre la raison. L'homme doit évoluer. La ligne doit pousser, une ligne du temps doit encore bien avancer. C'est ici que commence leur descente.

Voilà qu'apparaissent les poux, les morts, les rapaces, les informes, qui s'emparent de leur force et la drainent. Ils écrasent la pensée et encadrent la croyance. Ils ont pris le pouvoir.

Dieu est Absolu.

Dieu est Infini.

Dieu est Grand. Dieu est juste.

Il est ceci, dieu, il est cela, puis il est mort, nous dit l'autre. Voilà une bien bonne nouvelle !
Mais avec ou sans cadre, l'homme poursuit sa décadence. Les rapaces n'ont plus besoin des Yeux du Créateur pour blasphémer l'homme. Ils n'ont guère plus longue utilité de la parole de Nazareth pour dresser les chiens.

Mais il est toujours là. Un panier pour le sens, un support pour l'infini, un voile pour la puissance : les conséquences du Père sont toujours blotties en eux.

C'est l'émotion qui le nourrit. L'émotion nourrit notre Dieu, ô père, ô fils, esprit, belle et grande trinité !
Elle nourrit ici bien plus que Dieu, semble-t-il...
La crainte du courroux et de soi. Le pouvoir a été pris en tenant en laisse cette peur de son infinité et de sa force. Une bien belle ironie !
Alors, il va falloir toucher la pierre, et bouger le Monde.
Les rapaces noirs ne lâcheront pas ce qu'ils ont. Mais ils sont morts. Ils sont morts.
Le pouvoir ne sera jamais donné, il se prend.

Alors allez-y, et volez ! Il est temps de détruire votre monde, et de vous regarder en face !
Maintenant, votre émotion ne nourrira plus personne.
Maintenant, le courroux ne sera qu'un lointain rêve.
Réveillez-vous !
Maintenant, votre mort ne sera qu'illusion. Vous le saurez.
Votre idée d'une renaissance au ciel ne sera plus un fardeau d'espoirs pourrissants !
Votre mort ne sera plus votre mur !
Vos croyances dérisoires ne seront plus votre fuite.
Alors, crevez les yeux de Dieu !
Crevez votre impuissance !
Détruisez votre crainte du courroux.
Éliminez votre crainte de vous.
L'homme sera libre. Un cycle se termine, et la mort se meurt.
Sa conscience atteint sa lumière.
L'infini et l'absolu descendent ici.
L'homme est libre.

Recueil : Une Pensée pour moi-même ou pour personne (je crois)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant