Tout pour toi - Edité

Chapitre 1 - Allyne

L'Eden, avant ce jour, je n'y avais jamais mis les pieds. J'ignorais même qu'un tel endroit existait.

Un club.

D'échangiste ou de perversion, peu importe. C'est ici que mon ex passe son temps, ici qu'il trouve les femmes qui ont ce que moi je n'ai pas.

Plus je m'aventure dans cet endroit, plus je me sens mal. Pas dégoûtée, juste... pas à ma place.

Des gens s'embrassent, se tripotent, peu importe si on les voit. Dans un box, l'un des couples s'adonnent au sexe à la vue de tous. Je frissonne. Jamais je ne pourrais me montrer de la sorte.

Il faut donc être une dépravée pour retenir l'homme que l'on aime près de soi ? N'avoir aucune limite ? Aucun tabou ?

J'ai eu une éducation droite.

Sois polie.

Tiens-toi droite.

Parle seulement si on t'y autorise.

Parler du sexe ? Jamais ! Sujet tabou ! Je n'accepte que la pause missionnaire, c'est tout ce que je connais, et je ne me donne pas à n'importe qui ! Je ne pourrais jamais passer une seule nuit avec un amant que je ne verrais plus après. Je n'ai pas été éduqué dans ce sens.

Je continue mon avancée, incertaine. Tout est si sombre ici ! La lumière tamisée renvoie des reflets rougeâtres, donnant une certaine atmosphère en ces lieux.

Je passe à côté d'un coin salon, pas du tout fermé par une porte. Une fille presque nue tourne autour d'une barre s'élevant jusqu'au plafond sur un petit podium en forme de cercle. A quelques pas, un homme, chemise ouverte, est confortablement installé, un verre d'alcool entre les mains.

Je retiens mon souffle et ne peux empêcher mon regard de descendre sur ces pectoraux si bien dessinés. Mon regard remonte vers le visage de l'homme dont des mèches brunes retombent sur son front, le rendant encore plus sexy. Je déglutis et mes joues prennent feu lorsque nos yeux se rencontrent.

Je prends la fuite, mais à peine ai-je contourné ce pan de mur qu'il est là, face à moi.

Je ne bouge pas.

Il ne dit rien, boit une gorgée puis penche la tête sur le côté. Lentement, comme s'il fouillait mon âme.

Je me sens happé, attiré. Mon souffle s'affole. Il se rapproche un peu plus. Mes pieds sont vissés au le sol.

—Une petite nouvelle, susurre-t-il. Cherches-tu quelqu'un en particulier ?

Oh. Mon. Dieu !

Jamais je n'ai entendu une voix si velouté, basse, suave. Elle me fait frémir de la tête aux pieds.

Tétanisée, intimidée et complètement sous le charme de cet homme qui n'a rien à envier à personne, je n'arrive pas à lui répondre.

—Je...

—Tu as donné ta langue au chat ?

Il boit une autre gorgée.

Il s'écarte et d'un mouvement de main, m'invite à venir m'asseoir près de lui.

J'hésite, regarde derrière moi, puis finit par accepter l'invitation de cet homme que je ne connais même pas.

Il pose une main dans le bas de mes reins, dans à peine un effleurement, mais c'est suffisant pour me créer un frisson le long de mon échine. Il me pousse gentiment vers le divan où je m'assois, droite comme un I, les mains posées sur les genoux. Je serre les doigts pour contrôler mes tremblements.