Chapitre 6

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-Tu rentres tôt mon amour, ça ne s'est pas bien passé ?

Tu veux jouer on va jouer.

-Elles m'ont encore parlé de leurs enfants, si on te pose des questions on a passé la nuit aux urgences tu t'es brûlé la main.

-Oh tu mens à tes copines maintenant. Elles t'ont cru ?

-Bah je ne sais pas elles t'ont cru quand tu leur as dit que je voulais des enfants non ?

Il ne sourit plus, il ne sourit plus du tout. Il reste là bouche bée à me regarder. Je vois la peur dans ses yeux. Il ressemble à un enfant qui s'est fait prendre la main dans le sac.

-Tu me dois quelques explications, tu ne penses pas ?

Il me regarde toujours sans bouger. Il est blanc comme un linge.

-J'ai dit explique-moi !!
Je voulais le dire sur un ton calme mais je crie.

-Mon am... Angé... Je.

-Tu es très bon pour me faire des coups dans le dos, mais tu es beaucoup moins doué pour t'expliquer.
Est-ce que tu te rends compte que tu les as appelées pour leur demander de me vendre la maternité, pour me donner envie d'avoir un enfant ? Et quand je t'en parlais tu étais là à me rassurer, à me dire qu'il fallait que je sois patiente. Tu m'as même conseiller de pas leur dire ce que je pensais. Tu ne voulais pas que je sache que c'était à cause de toi ! Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ?

-Je veux un bébé avec toi.

Il a la tête baissée, ce qu'il dit est à peine audible. Il a honte. Il peut !

-Si tu en voulais pourquoi tu ne m'en as pas simplement parlé ? On en aurait discuté, comme n'importe quel couple normal !

-J'avais peur.

-Tu es sérieux ? Tu avais peur de me dire que tu veux un bébé mais manipuler mes amies ça ne te fait pas peur ?? Si tu m'en avais parlé je n'aurais pas l'impression d'être avec un psychopathe !

-Je ne les ai pas manipulés, ce n'était pas mon but.

-Tu appel ça comment si ce n'est pas de la manipulation ? Non seulement tu t'es servi d'elles mais tu m'as menti ! Je pensais qu'on pouvait tout se dire, j'avais tellement confiance en toi.

Je pleure, pourquoi je pleure ? Je devrais hurler de colère. Comment a-t-il osé ?

-Non mon amour, je t'en prie ne pleure pas, pardon.

-Ne m'appelle pas comme ça ou je te crève un œil ! Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi !??
Quand Marc était à la maison et que

C'est quoi cette réaction ? Pourquoi il fait cette tête-là quand je parle de Marc ? Ne me dis pas que

-Ce n'est pas vrai, je t'en supplie dis-moi que ce n'est pas vrai.

-Je suis désolé, je suis tellement désolé. J'avais peur que si je t'en parlais tu allais juste dire non et ça serait fini. Je pensais que

-Ben est-ce que la copine de Marc a rompu avec lui parce qu'elle veut des enfants et pas lui ?

Il se passe les mains dans les cheveux. Il n'arrête pas de souffler. Je ne l'ai jamais vu comme ça, dans un tel état de stress.

-Ben ?

-Il n'a pas de copine.

-QUOI ??

Il se fous de moi !

-Tu te fous de moi ??

Il avance doucement vers moi, il tente de me prendre la main mais je recule.
Il tombe à genou devant moi.

Je fulmine ! Je ne me souviens pas avoir été autant en colère de ma vie.

-Tu es train de me dire que Marc aussi est dans le coup et qu'il a joué la comédie tout le week-end ?
Vous vous êtes bien amusé ? C'était drôle de me voir inquiètes pour ton pote ? Vous avez dû bien vous moquez de moi.

-Il ne voulait pas.

-Mais je m'en cogne ! Le résultat est le même, il l'a quand même fait. C'était quoi l'objectif ?

-Que tu préfères avoir un enfant avec moi plutôt que de me quitter.

-Tu n'as pas honte ? Est-ce que tu arrives à te regarder devant la glace après tout ça ?

-Si j'ai honte, je suis désolé. J'étais désespéré je ne savais pas quoi faire.

-Me parler ! Tout simplement.

-Tu aurai accepté ?

-Je ne sais pas, mais on en aurait discuté. On aurait mentionné les avantages et les inconvénients. Je ne sais pas Ben. Jamais je n'aurai voulu finir comme Marc et te quitter à cause de ça alors on en aurait parlé. Quelle idiote ! Dire que je l'ai plaint alors qu'il va très bien. Toi qui tout à l'heure me disait que tu voulais que mon bonheur, en fait c'est que le tien qui t'intéresses.

-Non !

Son non ressemblait à une supplication.

C'est incroyable.

-Tu as pensé à moi quand tu as fait tout ça, à ce que je ressentirai ? Tu n'as pensé qu'à toi. Je ne te connaissais pas si égoïste et manipulateur.
Ben lève-toi tu es ridicule !

Je me mets à marcher, on dirait un lion en cage. J'ai besoin de marcher pour réfléchir.
Ben me suit du regard. Il essaie de deviner mes pensées. Il a peur. Il s'assois sur le canapé et il continue à me regarder marcher.

Est-ce qu'il me cache encore quelque chose ?

-Ben, tu as d'autres choses à m'avouer tant qu'on y est ?

-Etienne.

Il baisse de nouveau la tête, honteux.

-C'est toi qui as tout manigancé pour que je garde Etienne ?

-Oui, je me suis dit que si tu passais du temps avec un petit, ça te donnerait peut-être envie.

-Tu es un grand malade.

En réalité, je peux comprendre. Ce n'est pas le pire. S'il avait juste fait en sorte que je garde Etienne et qu'ensuite il était venu me parler, je pense que j'aurai pu comprendre.

Je ne sais pas quoi penser de tout ça. J'ai besoin de m'aérer l'esprit. Je prends mon sac et mon manteau et je marche en direction de la porte.

-Tu vas où ? son ton est toujours suppliant mais cette fois c'est mélanger à de la peur.

-Je ne sais pas, j'ai besoin de réfléchir. Je vais faire un tour en voiture.

-Sois prudente, je t

-Ne t'avise même pas !!

« C'est mal parti » je comprends maintenant pourquoi Marc a dit ça. Comment il a pu accepter ? Comment j'ai pu être aussi stupide ? Et maintenant je fais quoi ?

AngéliqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant