Chapitre 14 : Saskia

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Cela faisait plus d'une heure que je m'étais remis au travail, après le déjeuner, sous les coups d'œil incessant du mafieux, et je commençais à en avoir ras-le-bol de classer des fichiers. J'avais besoin d'actions. J'allais pour lui dire que je n'en pouvais plus quand un coup sec retentit à la porte et un homme entra sans attendre. C'était l'homme que j'avais rencontré au Drei'. L'homme de main du mafieux.

- Salut mon vieux. Comment va ?

Le mafieux me jeta un énième coup d'œil.

- Bien merci et toi, mon ami ?

- très bien. Alors ? La danseuse ? Tu l'as ramené dans tes bagages ou tu l'as buté pour avoir de nouveau refusé ton offre ?

Alek se tendit aux paroles de l'enfoiré. Je me raclai la gorge pour signaler ma présence. L'homme se tourna en ma direction, les yeux écarquillés.

- Comme tu peux le voir, je suis en vie, connard, marmonnais-je dans ma barbe.

L'homme se reprit et afficha un sourire de tous les diables.

- Tu m'en vois ravie petite chose, minauda-t-il avant de se tourner vers Alek ; tu as réussi à l'avoir, mon pote. Tu as dû te montrer persuasif, rigola-t-il.

- En effet, marmonnais-je de plus belle.

- Et elle sait comment me le faire payer, s'amusa le mafieux.

- Elle est emmerdante ? Tu sais que je peux la gérer à ta place. Tu dois être assez occupé.

Alek fronça les sourcils, signe qu'il n'était pas d'accord avec la proposition de l'homme.

- Non. Elle reste là où je peux la voir.

- Tu ne pourras pas la voir quand elle sera dans sa petite chambre crasseuse, souriait l'homme d'un air diabolique.

Alek se gratta la tête avant de se reprendre.

- Elle logera chez moi.

Je me levais et me dirigeais vers eux afin d'être inclus dans la conversation, ne supportant plus qu'ils parlent de moi comme si je n'étais pas là.

Je tirais une chaise en bois près du mafieux et regardais l'homme dans les yeux, l'air menaçante.

- Tu es sérieux. Mais...

- C'est comme ça, Victor, dit Alek, implacable.

Je jubilais.

- Ouais, c'est comme ça, Victor, insistais-je sur son nom en souriant sous le regard noir du Big Boss.

- Elle te mène déjà par le bout de la queue ?

Alek se leva brusquement en tapant, fortement, du plat de la main sur le bureau. Victor recula, instinctivement, se rendant compte être allé trop loin.

- Fait attention, Victor. Tu es mon ami mais n'oublies pas à qui tu t'adresses.

Je jubilais un peu plus et envoyer mon majeur dresser à l'homme avant de le baisser, en faisant semblant de regarder mes ongles, lorsque le mafieux tourna la tête vers moi puis je le zieutais en lui adressant mon sourire le plus innocent. Les lèvres frémissantes d'un sourire contenu, face à mon comportement, le firent secouer la tête avant de reporter son regard sur l'emmerdeur puis se rassied.

- C'est moi qui donne les ordres, termina-t-il sombrement.

- Très bien, Boss, se résigna Victor.

- Ça doit flatter ton énorme ego qu'il t'appelle «Boss», me moquais-je ouvertement sous le regard inquiet de Victor.

- Ferme là. Tu es vraiment une emmerdeuse, maugréa-t-il.

Je me penchais vers lui et murmurais fortement.

- Arrête, tu m'excites.

Sa tête pivota brusquement vers moi, une lueur sauvage dans le regard, ce qui me fit reculer, conservant, tout de même, mon sourire en coin.

- Tu devrais faire attention à tes paroles, petite fille, dit-il la voix basse et rauque.

Je sus que je venais d'atteindre une limite que je devais pas franchir si je voulais conserver la marge de liberté que j'avais en sa présence. Il était hors de question de me donner à cet homme.

- Tu peux toujours courir, champion. Vous n'êtes pas marrant dans la mafia. Il faut savoir se décoincer, bordel, boudais-je.

Puis les deux hommes m'ignorèrent, discutant d'affaires et autres alors que je sentais enflé en moi, l'envie de me dépenser. J'avais besoin de bouger, de me dépenser, de danser. Cela me manquait. J'avais l'impression que cela faisait des jours que je n'avais pas laissé parlé mon corps et chacun de mes muscles en souffraient de ne pouvoir s'échauffer. Mon esprit lui, ne pouvait survivre sans cette évasion. J'en eus assez. Je me levais brutalement et m'apprêtais à sortir du bureau quand la poigne du mafieux se referma sur mon poignet. Je grognais méchamment en tirant sur mon bras pour me libérer.

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant