Chapitre 21 : Alek

6.7K 418 9
                                    


Prêt à abandonner l'idée qu'il puisse se passer quelque chose entre Saskia et moi, à l'annonce de sa virginité. Elle me remit, sans le savoir, le pied à l'étrier.

Je m'étais résigné à ne jamais l'avoir dans mon lit. J'étais dans cette boîte de nuit, bien trop bruyante, pour me trouver une femme qui me permettrait de me détendre. Cela était avant que la jeune danseuse me fasse part de son ressenti. Elle me voulait. Ou plutôt m'avait voulu, durant un moment. Elle n'appréciait pas cela mais je ne l'autoriserais en aucun cas s'éloigner de moi alors que j'entrevois enfin un porte entrouverte.

Prendre son innocence ne me rebutait en rien. Elle était pure, immaculée et bientôt entièrement mienne.

L'obsession que je vivais pour elle, me dévorait de toutes parts. Le besoin de la rendre irrémédiablement accro à moi fluctuait dans tout mon corps.

Je la forçais à relâcher mon pouce pour mieux passer mon bras autour de ses épaules et la calais contre mon flanc, tout en récupérant mon verre de whisky au passage. Je nous rencognais contre le dossier du canapé en cuir noir et observais les alentours. Des regards incrédules étaient fixés sur nous. Il fallait dire que «le diable de Russie» ne sortait pas les femmes, ni ne les bichonnait. Il les levait, les baisait et les renvoyait.

Je détournais le regard, faisant fi de la jalousie et de la surprise des inconnus autour de nous; Je baissais le regard vers Saskia. Elle semblait concentrée dans ses réflexions. Ne voulant pas qu'elle réfléchisse trop sur ce qui se passe en elle. Je passais mon index sous son menton et lui levais la tête vers moi.

- Arrête de réfléchir, exigeais-je ; profite de la soirée.

- Facile à dire, bougonna-t-elle ; je ne suis pas sûr d'aimer tout ça, Alek. Aucun regret, tel est ma philosophie de vie. Qui me dit que je ne regretterais pas si je cédais aujourd'hui ? Tu n'es pas celui que j'attends. Je veux me donner à un homme qui m'aimera pour toujours. Qui ne verra que par moi... Oui je vais le regretter. J'en suis persuadé. Il ne faut pas que je te cède. Désolée.

Mes mâchoires se contractèrent face à ces réflexions.

- Tu dis n'importe quoi sous le coup du désarroi. Je ne t'en tiens pas rigueur.

Elle leva les yeux au ciel.

- Abruti d'obséder, ricana-t-elle en se dégageant de moi.

Je lui attrapai le bras pour la ramener à moi.

- Tu as dit t'être rendu compte que j'éprouvais pour toi une sorte d'obsession...

Elle fronça les sourcils.

- Tu es prêt à avouer tes tort, mon grand ?

- Cela n'est pas un tort à mon sens.

- Ce n'est pas sain.

- Peut-être mais on s'en fout. Je te veux. J'ai mis du temps à m'avouer qu'il s'agissait plus que du désir sexuel. Je ne suis pas homme à faire de grands sentiments, je ne sais pas faire et je ne veux pas faire. Je ne suis pas un homme lambda. La vie à mes côtés est contraignante et dangereuse...

- Attends, le coupais-je ; que cherches-tu à me dire là ?

Une lueur de panique fit briller ses yeux.

- Que si tu as besoin de te donner entièrement à un seul homme. Je serais cet homme, énonça-t-il froidement comme si je négociais un foutu contrat, ce qui me fit grimacer.

- Tu es sérieux. Tu crois vraiment que je vais accepter ? Tu cherches vraiment à conclure un marché sur ma virginité ?

Je cillai à ses mots, pourtant vrai.

- Non, bien sûr que non, tempérais-je ; je tente, simplement, de t'expliquer que je serais heureux que tu me laisses la chance de te montrer ce que cela pourrait donner, toi et moi.

- Pourquoi moi ? Tu as plein de femmes qui serait prête à vendre leur propre mère pour vivre à tes côtés.

Elle paraissait vraiment curieuse de ma réponse, sans arrière penser. Je décidais alors de me montrer honnête avec elle.

- Je vais être franc avec toi, moya printsessa. Lorsque Victor m'a appelé pour me dire qu'il avait la danseuse idéale pour mon bordel, et qu'il est fait pivoter la caméra de son téléphone sur toi, je me foutais même du travail que tu pouvais accomplir auprès des filles. Dès que mes yeux se sont posé sur toi, entrain de danser, je t'ai voulu dans mon lit. Je voulais te soumettre à tous mes désirs jusqu'à me lasser de toi. Je ne cherchais pas la discussion avec toi. Les seuls sons que je voulais entendre sortir de ta jolie petite bouche pulpeuse étaient tes gémissements de plaisir lorsque tu aurais murmuré mon nom. Puis je t'ai rencontré. Ton humour, ta pétillante personnalité, ton charisme, tout cela m'a donné envie de plus. Mon obsession pour toi est montée crescendo. Je voulais continuer à me battre verbalement avec toi, cela m'amusait. Le fait que tu ne te jette pas à mes pieds pour réaliser chacun de mes souhaits était rafraîchissant. Le fait que tu ne cherches pas à me séduire l'était aussi. Tu es une véritable bouffé d'air frais dans mon univers saturé d'air vicié, ma jolie.

- Tu es amoureux de moi ? me demande-t-elle en fronçant profondément les sourcils.

Je grimaçais.

- Je ne peux pas affirmer cela. Comme je te l'ai dit, je ne suis pas homme de sentiments mais tu peux être sûr que je ne veux personne d'autre que toi pour le moment.

- Pour le moment ? Ma virginité, si je te la donne mais je pourrais la récupérer lorsque le «pour le moment» sera terminé ? avança-t-elle très justement.

- Un point pour toi..

- Ce n'est pas un jeu, Alek. Je suis du genre à rire de tout mais là, il s'agit de quelque chose que je protège farouchement depuis toujours. Il est hors de question que je la donne comme ça.

- Qui te dit que je ne suis pas la personne que tu attends ? rétorquais-je vivement.

Elle souffla.

- Je n'en sais rien, admit-elle.

- Bien. Cela convenu, nous allons pouvoir avancer. Je te propose que nous passions du temps ensemble et que nous voyions où cela peut mener. Qu'en dis-tu ?

Ses yeux se perdirent dans la contemplation d'un point invisible. Elle semblait en lutte intérieure. J'avais essayé de «négocier» un rapprochement entre nous comme je gérais mes affaires. Avec une pointe de culpabilité, qui disparut aussi vite qu'elle était apparu, j'attrapais sa main et entrelaçais nos doigts.Elle quitta ses songes et fixa nos mains. Ses joues se colorèrent de la plus délicieuse des manières et je sus que j'avais gagné. Elle leva ses magnifiques yeux vers moi, ouvrit la bouche et dit en haussant les épaules.

- Ok. 

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant