Chapitre 26 : Alek

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Une douleur lancinante me fit grimacer. Des bips incessants me vrillaient le crâne, ce qui me fit hésiter à ouvrir les yeux. Qu'ai-je bien pu faire pour avoir une telle gueule de bois ?

Puis tout me revint brutalement lorsque mes yeux s'ouvrirent sur une pièce blanche. Junie et Greg étaient postés devant la porte, empêchant quiconque d'entrer. Ils s'approchèrent brusquement vers moi en voyant que je reprenais conscience.

- Où est-elle ? demandais-je en grimaçant en entendant mon filet de voix faiblard.

Ils se regardèrent, un instant l'air hésitant.

- Dites-moi tout de suite, ou elle est, exigeais-je plus clairement et fortement malgré ma gorge desséchée en voyant leur hésitation.

- Elle a dû sortir, Boss.

- Elle n'a rien ?

- Non, elle va très bien.

- Bien. Allez la chercher dans ce cas.

Nouveau coup d'oeil secret. Peu patient, je lui adressais un regard menaçant.

- Elle n'est pas ici, monsieur Artom.

- Où-Est-Elle ? articulais-je en détachant chaque mot.

- Au QG, grimaça Greg en avouant l'impensable.

- Au QG ? répétais-je hébéter par la nouvelle; pourquoi ?

- Nous ne l'avons pas fait prisonnière, ne vous en fait pas.

- Elle a tenté de fuir ? m'énervais-je.

- Non plus, répondit Junie, sourire aux lèvres ; lorsque vous saurez, vous serez vraiment fier de votre femme patron. Moi, je le serais si elle était à moi.

Je grognais d'avertissement.

- Qu'est-ce qu'il se passe, merde ?

- Elle a pris tout en charge, monsieur. Elle a organisé les équipes. Elle a veillé à ce que personne n'entre dans cette chambre sans avoir subi une inspection en règle. Elle a mis en place un groupe de recherche pour retrouver l'homme qui vous a tiré dessus. Elle a tout organisé d'une main de maître.

- Vous allez la trouver un peu changer, Boss, tempéra Greg, le garde du corps que j'avais attribué à Saskia ; Elle a eu très peur pour vous, cela la fait complètement vriller, continuait Greg avec une lueur de fierté dans le regard.

Une chaleur encore inconnue m'étreignit la poitrine et le besoin de la voir se fit trop pressant pour être ignoré.

- Allez chercher les papiers à signer pour la sortie et allons-y, exigeais-je

Sans plus attendre, je me redressais et me dirigeai, difficilement, vers la salle de bain après avoir récupéré des vêtements de ville, dans l'armoire. Que voulait dire Greg lorsqu'il affirmait qu'elle serait changée ? Je ne comptais pas me torturer l'esprit pour le découvrir.

Trente minutes plus tard, je sortis avec lenteur du véhicule, devant l'entrepôt qui nous servait pour toute affaire illégale.

Dimitri, armes aux poings, se dressait devant la porte discrète qui menait à l'intérieur. En me voyant approcher, la surprise tira ses traits.

- Boss. Vous êtes réveillé ? J'en connais une qui va être soulagée, m'informe-t-il en faisant, vraisemblablement, référence à Saskia. Je n'étais pas sûr d'apprécier le manque de formalité entre mes hommes et la jeune femme mais je m'enquérais de cela plus tard.

- Elle est à l'intérieur ?

- Oui, Boss.

Il s'écarta du chemin pour nous laisser entrer dans le couloir sombre qui menait à une grande salle, dans laquelle j'entrais silencieusement, ne désirant pas me faire remarquer. Deux hommes étaient assis sur des chaises, peu confortable, et attaché. Je reconnus immédiatement Victor. Que faisait-elle avec mon bras droit ?

- Arrête de me faire perdre mon temps, connard, parla-t-elle d'une voix méconnaissable en buvant une gorgé d'eau à même la bouteille ; Tu vas parler, Victor. Tu peux t'éviter beaucoup de souffrance. Soit tu parles maintenant et tu crèves vite, soit tu la fermes et tu mourras lentement et douloureusement... expliqua-t-elle d'une voix diaboliquement amusée ; c'est toi qui vois, mon grand.

- Va te faire foutre, Salope. J'aurais dû te buter dès que l'occasion s'était présenté.

Saskia éclata d'un rire, tandis que moi, je tentais de rester immobile pour ne pas tuer cet enfoiré pour lui avoir manqué de respect, que je ne lui connaissais pas, diabolique, emplie de rage. Elle leva la main et je pus voir un objet brillant sous la lumière. Un couteau. Elle l'abattit, sans état d'âme, dans la cuisse de mon ami puis resta en appui, courber sur lui, sur sa cuisse, le visage à quelques centimètres du sien. Il hurla si fort que son cri se répercuta sur tous les murs.

- Tous les hommes, ici présent, savent que tu as trahi Alek pour lui voler sa place mais t'entendre le dire serait tellement plus jouissif, minauda-t-elle presque.

Elle ressortit le couteau de la jambe de Victor pour mieux l'emmener près de son visage pour l'observer, comme fasciner par l'objet.

- Vois-tu, mon cher Victor, que tu parles ou non, tu crèveras quoiqu'il arrive mais tu lui dois bien des aveux. Ne m'oblige pas à devenir cruel. Quand à toi, tu vas mourir aussi, James mais plus lentement. Tu as tiré sur un homme qui compte énormément pour moi. Je vais te faire payer pour la souffrance qu'il a subie mais aussi pour celle que j'ai ressentie lorsqu'il est tombé inconscient, à moitié mort, à mes pieds. Heureusement que tu ne sais pas viser, n'est-ce pas ? s'amusa-t-elle d'une fausse joie.

Puis elle se tourna de nouveau vers Victor.

- Parle, exigea-t-elle.

Il garda les lèvres scellé sous mes yeux incrédules. J'avais l'impression de me retrouver dans un monde parallèle. Saskia, si douce, était devenu plus que l'ombre d'elle-même pour devenir un monstre de cruauté et mon ami, si fidèle, voulait ma mort dans l'espoir d'accéder à ma place. Je m'étais trompé sur toute la ligne. Victor m'avait bien roulé avec ses courbettes permanentes et Saskia n'était pas seulement femme docile. Elle cachait des ombres bien cacher en elle, qui la rendait infiniment sexy, à cet instant.

Elle continuait d'enfoncer, plus ou moins profondément, son poignard, dans des parties du corps de l'homme, sans jamais viser son tronc, jusqu'à emplir la pièce de ses hurlements incessants.

- C'est bon, c'est bon, je l'avoue. Putain. J'ai commandité tout cela pour prendre la place d'Alek, haleta, de douleur, le traître que je pensais être mon ami après plus d'une dizaine de coups de couteau qui avait l'air d'enhardir ma magnifique danseuse.

Saskia se tourna vers Jurt, récupéra une arme et pivota, de nouveau, vers Victor.

- C'était si difficile ? soupira-t-elle en braquant le pistolet sur son front et tira sans délai ; bien à toi, annonça-t-elle en se tournant vers un blond, au style surfer ; cela va être légèrement douloureux.

- Non. Non, je t'en prie, Saskia. Tu me connais. Tu ne peux pas faire ça. Tu es une personne gentille et bienveillante.

Elle se tourna vers lui muni d'un scalpel, les yeux rivés dessus, les traits démunis d'émotion et ouvrit la bouche pour dire une chose qui provoqua un électrochoc si puissant que j'en perdis mon équilibre et me retrouvais assis sur une chaise, disposer là par les soins de Junie.

- Ouais... Je l'étais..., acquiesça-t-elle avant de tourner un regard plein de haine sur le jeune homme ; jusqu'à ce que tu tentes de tuer l'homme auquel je tiens, connard, hurla-t-elle empli de rage et de peur mêler.

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant