Tome 2 - L'Amour triomphe-t-il toujours ? - B. Pavard

Chapitre 8 - Ça te dit de regarder un film ? ✔️

Samedi 9 Octobre 2021

Lucie Costa

Je n'arrive pas à dormir. Je me retourne sans cesse dans le lit, il me manque quelque chose : les bras de l'homme que j'aime, dormir à ses côtés, ma tête enfouie dans son cou, humant son odeur. La nuit dernière, j'ai rêvé que je dormais dans ses bras, ses mains posées sur mon ventre, dessinant des cercles pour m'apaiser. De plus, la dispute d'hier soir n'a fait que révéler ce que nous ne voulions pas admettre tous les deux ; nous ne pourrons pas éternellement être dans la même maison sans définir de règles concernant notre relation.

La fatigue m'envahit mais les bras de Morphée ne semble pas vouloir m'accueillir. Je souffle d'exaspération et me lève pour me rendre dans le salon lorsque je croise Benjamin vêtu seulement de son pantalon de jogging. Il ne dort pas encore, pas même après le match joué hier soir. J'essaye de garder contenance devant lui, mais la vue de son torse ne m'aide pas. Je n'ai qu'une envie, sauter à son cou pour l'embrasser à en perdre mon souffle.

- Toi non plus tu n'arrive pas à dormir ?, me demande-t-il, une main dans ses cheveux.

- Non, avoue-je, le regard vers le sol.

Je le suis en direction de la cuisine. Je m'assois autour de la table pendant qu'il s'occupe de sortir les verres et la bouteille d'eau. Je ne sais pas si boire m'aidera à dormir mais de toute façon je n'y arrive pas donc autant être ici.

Et pour ne pas arranger mon insomnie, mon retour au stade est passé pour la fille michtonneuse. Les critiques n'ont pas manqué d'apparaitre sur le net. J'essaye de passer outre, mais elles défilent sur mon téléphone n'arrivant pas à m'empêcher de les lire. Je ne suis pas de ces filles qui profitent de la notoriété d'un homme pour avoir la belle vie. Je paye ma part du loyer, les charges de la maison, je continue mon travail, je me fais le plus discrète possible n'affichant rien de ma relation sur les réseaux sociaux.

Je n'ai pas demandé à être prise en photo et à subir les insultes qui vont avec. Je savais que cela arriverait en sortant avec lui, nous nous sommes même disputés de nombreuses fois à ce sujet. Mais depuis mon retour c'est encore plus violent.

- Ça te dit de regarder un film ?, me propose mon ex fiancé en abaissant l'écran de mon téléphone présent devant moi.

- Oui, pourquoi pas, hausse-je les épaules.

De toute façon je n'ai rien d'autre à faire maintenant, il est deux heures du matin et nous sommes dimanche. Il me prend mon portable qu'il pose sur la table de la cuisine et me tend sa main, dans laquelle je dépose la mienne, pour m'inviter à le suivre dans le salon.

Assis sur le canapé, nous recherchons un film quelconque pour passer le temps. Les images défilent et nous nous retrouvons lover l'un contre l'autre, sans qu'aucun ne cherche à se séparer de l'autre. Dans les bras de Benjamin, je me sens bien, en sécurité comme protégée de tous les malheurs du monde.

C'est aussi le moment que décide mini-nous pour signaler sa présence. Je sens pour la première fois notre enfant bouger. Instinctivement, je me redresse et pose une main sur mon ventre, de peur que cela soit plus grave qu'un simple mouvement. L'inquiétude de Benjamin se lit sur son visage. Il ne comprend pas ce qui se passe.

- Ne t'inquiète pas ! Il n'y a rien de grave, affirme-je face au footballeur paniqué.

Je lui prends sa main et la pose sur mon ventre. Sa bouche s'ouvre en grand sous la surprise du coup donné par notre enfant.

- C'est seulement notre petite grenouille qui se manifeste, souris-je.

Il se penche vers moi et m'embrasse sans me laisser le temps de réagir. Il se recule se rendant compte de son geste et s'excuse.