Chapitre 15 - Tu as pris ce que je t'ai demandé ? ✔️

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Vendredi 29 octobre 2021

Benjamin Pavard

Dans l'entrée, je me chausse, prêt à rejoindre l'hôpital. Lucie a été transférée à la maternité Jeanne de Flandre. Elle a pu m'appeler ce matin à 9h. Les médecins sont optimistes quant à une prochaine sortie de l'hôpital.

- Tu as tout ce qu'il faut ?, me demande ma mère.

Je vérifie une dernière fois la liste que m'a envoyée Lucie et coche au fur et à mesure ce qui se trouve dans le sac. Il ne manque rien. J'ai suivi à la lettre ce qu'elle m'a demandé tout en ayant ajouté une petite surprise.

Je claque la porte de la maison et direction l'hôpital mais cette fois-ci, je suis impatient de m'y rendre. Mes parents m'accompagnent avec Lucas ainsi que les parents de Lucie. Ils sont arrivés juste après l'appel de leur fille. Inquiets, je les ai rassuré. Lucie n'est plus en danger.

Une place trouvée facilement, je presse le pas pour regagner la chambre où se trouve Lucie. Mes parents et mes beaux parents me suivent dans un pas plus lent, Lucas dans les bras de mon père.

Devant la porte, je toque.

- Entrez.

Entendre cette voix me donne des frissons. Je ne me fais pas prier deux fois et pousse la porte. Je pose le sac sur le fauteuil et m'empresse de déposer mes lèvres sur celle de la femme que j'aime. Aucun de nous deux souhaite rompre ce baiser mais le manque de souffle nous oblige à nous séparer.

- Bonjour, murmure-je, comme si j'avais peur de briser cet instant.

- Bonjour. Lucie me sourit de ce sourire qui me fait tant craquer. Je crois que quelqu'un souhaite te dire bonjour aussi.

Je pose ma main sur son ventre. Ma fille donne un coup de poing au même instant.

- Bonjour à toi aussi, petite grenouille.

Ma brune se redresse et je m'assois à ses cotés sur le bord du lit. Nos doigts entrelacés et nos regards ancrés l'un dans l'autre, nous profitons de chaque seconde ensemble.

- Tu as pris ce que je t'ai demandé ?

- Oui, réponds-je en lui tendant le sac.

Elle fouille dedans à la recherche du sweat à capuche qu'elle m'a réclamé plusieurs fois, celui imprégné de mon odeur. Elle le sort du sac. Au même instant, une petite boite en velours noir tombe sur ses jambes. Je souris alors qu'elle me regarde, la tête penchée sur le côté comme lorsqu'elle est perdue face à une situation qu'elle ne comprend pas.

J'attrape la boite et me lance enfin.

- Je sais que le lieu n'est pas des plus romantique pour ce que je vais te dire mais je ne pouvais plus attendre. Je prends une profonde inspiration et continue mon discours. Lucie, ce 27 octobre 2021, j'ai cru te perdre à tous jamais. La vie peut disparaitre en une fraction de seconde et je ne veux plus passer une seconde sans dire au monde entier que tu es la femme que j'aime et avec qui je veux passer le restant de mes jours. Lucie Costa, veux-tu m'épouser ?

Elle met plusieurs secondes à réagir mais finit par hocher la tête affirmativement. Elle dépose ses lèvres sur les miennes.

- C'est un oui ?

- C'est un oui ! Un immense oui, me répond-t-elle en me tendant sa main gauche. Je t'aime, murmure-t-elle.

- Je t'aime encore plus, déclare-je à mon tour.

Je passe la bague à son annuaire gauche. La même qu'elle m'avait rendu quelques mois auparavant. Je savais qu'un jour, j'aurais eu le courage de la redemander en mariage et ce jour est arrivé plus tôt que prévu.

- Toc Toc Toc, entendons-nous la voix de ma mère. Comment va notre future belle-fille ?

- Maman !, m'écrie-je en lui faisant les gros yeux.

- Bah quoi, elle a dit oui, sourit ma mère en remarquant la bague au doigt de Lucie.

- Et si elle avait dit non, rétorque-je.

- Jamais elle ne t'aurait dit non, mon fils, conclut mon père.

Il a sûrement raison mais Lucie aurait bien pu dire non. J'ai choisi ce moment pour faire ma demande mais peut-être que pour elle ce n'était pas le bon moment.

- Ça va, aussi bien que me le permet la situation, change de sujet ma fiancée.

Ma fiancée, comme ça me fait bizarre de penser cela de Lucie. Elle est redevenue ma fiancée. Ses parents l'enlacent et la félicitent. Ce moment de bonheur fait le plus grand bien à tout le monde après les événements des ces derniers jours.

Lucas grimpe sur le lit et fait un immense câlin à Lucie.

- Maman, cadeau pour toi, annonce Lucas.

Il lui tend un sac cadeau mais elle reste figée par l'entente du mot Maman.

- Ma... Maman ?, articule-t-elle difficilement.

Elle me regarde, déconcertée devant les paroles de Lucas. Je crois que trop d'émotions fortes sont vécus en même temps pour elle.

- Depuis l'accident, il t'appelle maman, chuchote-je à son oreille. Je t'expliquerai plus tard.

Elle saisit le sac et l'ouvre. Elle en sort une petite peluche représentant une grenouille. Je n'étais même pas au courant de ce cadeau.

- Merci mon Petit Prince. Elle est toute mignonne cette peluche.

Elle dépose un bisou sur la joue de mon filleul.

Nous passons plusieurs minutes à discuter de tout et n'importe quoi, de la pluie et du beau temps, du match amical d'hier soir, de tout sauf de l'accident. Nous aurons assez de temps pour y repenser bien plus tard.

- Bonjour ! Et bien en voilà du monde dans cette chambre, signale le médecin à son entrée dans la chambre. Je viens aux nouvelles, explique-t-il sa présence.

Nos parents décident de sortir accompagner de Lucas. Ce n'est pas un moment pour un enfant de son âge. Ma mère me prévient qu'ils repasseront plus tard.

- Comment allez-vous ce matin, Mademoiselle Costa ?

- Ça va. J'ai senti ma fille bougée cette nuit. Je ne ressens plus de aucune contraction et aucun saignement depuis hier soir. J'en oublierai presque que j'ai eu un accident de voiture, l'informe-t-elle.

- Nous allons faire une échographie de contrôle pour s'assurer que le décollement n'a pas évolué, mais l'absence de saignement et de contractions est un bon signe déjà.

Il applique du gel sur le ventre de Lucie et pose la sonde. L'image de ma fille apparait à l'écran. J'aurais aimé la voir d'en d'autres circonstances mais elle va bien et c'est tout ce qui compte.

- Le décollement n'a pas évolué et la fréquence cardiaque de votre fille est rassurante. On vous garde tout de même encore quelques semaines pour s'assurer de la bonne évolution et l'absence d'hémorragies dans les jours qui viennent. Si tout se passe bien, on autorisera une sortie au début du mois de décembre. Mais il faudra nous promettre aucune activité et un repos sans faille.

Le médecin nous explique le déroulement des prochains jours avant de quitter la chambre.

- Notre fille est une battante, tout comme sa mère, murmure-je à l'oreille de Lucie.

Je m'autorise enfin à repenser au futur et à croire au bonheur. La vie a probablement décidé de nous laisser croire en elle, en espérant qu'elle ne nous joue pas un mauvais tour prochainement...

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Un court chapitre dégoulinant d'amour 🥰 J'espère qu'il vous a plu. Je vous retrouve bientôt pour la suite des aventures de nos protagonistes 🙂

Tome 2 - L'Amour triomphe-t-il toujours ? - B. PavardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant