Guenièvre et l'Alpha

Chapitre 20

Le trajet fut bien trop court à mon goût. La voiture se gare devant notre maison et nous descendons main dans la main. C'est maintenant que tout va se jouer ! Mes beaux-parents nous accueillent chaleureusement. Je ne vois pas Chris, c'est étrange. Nous entrons dans la maison et nous asseyons dans le salon. Nous échangeons quelques banalités en attendant l'arrivée de son jumeau. Celui-ci ne tarde d'ailleurs pas à arriver. Je ne vois ni surprise ni mécontentement sur son visage. Aucune expression faciale ne le trahit. Je n'ose imaginer la rage intérieure qui doit l'habiter. Il s'assoit en face de nous. Ric me rapproche instinctivement de lui et enlace nos doigts. Je le sens tendu. Tout en lui m'indique qu'il est prêt à bondir à la moindre erreur de sa part. Devant lui ne se trouve plus un frère mais un ennemi et je suis sûre qu'il ne lui fera aucun cadeau. Je reste en retrait n'osant dire ou faire quelque chose qui nous nuirait. Leurs parents les regardent attendant sûrement de connaître la cause de ces hostilités et la raison de ce rassemblement. C'est Ric qui prend la parole en premier. Il met ainsi fin à un silence pesant mais l'atmosphère ne change pas pour autant. Je dirais même qu'elle devient étouffante à mesure que la conversation se poursuit.

Tous écoutent attentivement les faits que Ric reprochent à son frère. Personne ne l'interrompt. L'un de ses hommes lui a ramené un dossier dans lequel figure toutes les preuves qu'il a pu rassembler. J'ai pu, après ses parents, avoir accès à celui-ci. J'y ai vu des photos de ma sœur et de moi, des relevés téléphoniques et beaucoup d'autres choses. Ric a expliqué ma situation. Durant tout son récit, j'ai gardé la tête baissée. Je ne voulais pas voir le regard déçu de ses parents. Après tout, je n'ai pas été honnête avec eux et je comprendrais tout à fait qu'ils m'en veuillent. Chris, quant à lui, n'a pas dit un mot depuis le début de cette accusation. Il se contente de me regarder et, par moment, regarder les différentes preuves qui lui sont présentées. Il ne semble pas du tout concerné par cette situation. On dirait qu'il attend patiemment quelque chose. Mais quoi ? Qu'a-t-il manigancé ?

Ric : c'est pourquoi je demande qu'il soit jugé par le haut tribunal des loups garous. Par ailleurs, je souhaite que vous n'en vouliez pas à Guenièvre. Elle a beaucoup souffert de cette histoire et je ne veux pas que vous la fassiez souffrir davantage. J'ai d'ailleurs demandé à ce que l'on m'amène quelqu'un qui pourra témoigner et prouver mes dires. Louis, fais-la entrer.

Je me tourne vers la porte. Je ne m'étais même pas aperçue que plusieurs hommes de Ric se trouvent dans la pièce. Il faut croire que j'étais trop concentrée sur cette discussion pour m'en apercevoir. La porte s'est ouverte et je vois apparaître une jeune fille qui ne m'est pas inconnue. Oui ! Gaëlle est devant moi avec un grand sourire. Sans plus tarder, je saute du canapé sur lequel j'étais assise et nous nous enlaçons. Les larmes dévalent de mes joues sans que je ne puisse les retenir. Nous nous éloignons un peu et nous regardons droit dans les yeux. Elle a un peu changé. Ses traits sont tirés sûrement à cause de l'inquiétude. Elle a un peu maigri mais sinon elle semble aller bien. Elle porte une jolie petite robe à fleurs qui aurait ravie notre mère si elle l'avait vu la porter. Ses yeux sont aussi inondés de larmes.  Malgré tout, nous ne pouvons nous empêcher de sourire et d'exprimer notre joie. Je suis tellement heureuse de pouvoir enfin la retrouver. Voilà des mois que nous étions séparées et nous sommes enfin réunies. Rien ne pourrait me rendre plus heureuse.

Après ce petit moment de bonheur, j'ai rapidement repris connaissance de la situation dans laquelle nous sommes. Sous le regard de tous, je suis retournée m'asseoir à côté de Ric. Gaëlle m'a suivie et s'est assise à ma gauche. Ric lui pose alors quelques questions sur ce fameux soir. Le soir où tout a commencé. Le soir où nous avons été séparées pour la première fois de notre vie. Elle explique en détail cette soirée que je ne pourrais jamais oublier. Elle omet cependant le passage où il a parlé de mon don. Je pense qu'elle a compris qu'il est dans notre intérêt pour l'instant de ne rien dire. La prise de Ric sur ma hanche se fait plus dure lorsque ma sœur évoque les avances que m'a faites Chris. Par moment, Gaëlle s'interrompait. Je lui serrais alors doucement la main pour lui faire comprendre que je suis là et qu'elle n'a plus rien à craindre. Elle n'a en revanche pas voulu expliquer devant moi ce qu'il s'est passé durant sa détention chez Chris. J'espère qu'il ne lui a rien fait de mal. Je ne pourrais jamais lui pardonner si c'était le cas.

À la fin de cette longue conversation, l'attention s'est portée sur Chris mais celui-ci ne semble pas disposer à parler. On dirait qu'il attend quelque chose mais quoi ? On vient soudainement nous apporter quelques douceurs. Malheureusement pour moi, je ne peux pas y toucher. Je suis allergique au miel et ceux-ci en sont recouverts. Gaëlle, quant à elle, ne se prive pas pour en manger un tout comme les autres à l'exception de Chris. Toutes les personnes présentes dans la pièce en mangèrent un à l'exception de nous deux. Ses parents continuent de le questionner mais il ne semble pas disposer à parler. Soudainement, sans que je ne comprenne pourquoi, je vois Gaëlle s'effondrer. Je la rattrape avant qu'elle ne se cogne la tête sur un coin de la table. Qu'est ce qu'il lui arrive ? Je regarde tout autour de moi et je vois chaque personne présente dans la pièce s'effondrer peu à peu. Mon regard se pose automatiquement sur les gâteaux. C'était un piège ! Chris se relève calmement et me regarde.

Chris : je pense qu'il est temps que nous parlions ma douce.

Coucou tout le monde,

Comment allez-vous ? Voici un gros chapitre pour vous aujourd'hui, j'espère que vous l'avez appréciez. N'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis. En tout cas, un grand merci à tous. Je vous dis à demain !