Chapitre 14

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Je suis très en colère. Le mariage est demain et voilà plusieurs jours que je n'ai pas quitté cette tour. Je n'en peux plus, comprenez moi ! Je passe mes journées à lire, à m'occuper de Mystère ou à m'ennuyer. J'ai beau essayé de sortir, Ric est toujours là pour m'en empêcher. Il passe ses journées entières dans son bureau, il se fait même livrer nos repas ! Il n'y a donc aucun moyen pour que je puisse rentrer dans ce bureau sans qu'il n'en soit au courant. Mais ce n'est pas le pire ! Chaque nuit, il ferme notre porte de chambre à clé. Celle-ci se trouve d'ailleurs toujours autour de son cou. N'ayant pas envie d'aggraver mon cas, je n'ai pas encore osé lui prendre cette clé. Cependant, je vais devoir le faire ce soir. C'est ma dernière chance. Si je parviens à m'enfuir, Ric sera sauf. Dans le cas contraire, l'amour de ma vie s'éteindra dans moins de quarante-huit heures. J'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir ces jours-ci et faire le point. Je suis d'ailleurs venue à la conclusion que si je veux sauver Ric, il faut que j'évite à tout pris de croiser Chris ce qui quelque part m'arrange bien.

Je suis tranquillement allongée sur mon lit depuis deux heures déjà et je m'ennuie atrocement. Le livre que j'ai pris dans la bibliothèque est inintéressant. Mon regard se porte automatiquement sur la fenêtre. Un soleil rayonnant éclaire les jardins de sa douce lumière. Je suis concentrée sur cette image lorsque je sens des bras venir me soulever et me déposer sur des genoux. Je tourne la tête et vois Ric me regarder amoureusement. Je l'embrasse tendrement. Il est vrai que nous n'avons plus beaucoup de moments comme celui-ci depuis mon retour. Nous nous détachons doucement cependant Ric ne me lâche pas.

Ric : mon cœur, je dois m'absenter aujourd'hui pour les derniers préparatifs. Je ne peux malheureusement pas t'emmener avec moi. J'ai donc demandé à Chris de venir te tenir compagnie. Je sais que tu aurais préféré la compagnie d'Emma mais celle-ci est très occupée.

Ces mots me glacent le sang. Chris ! Il va venir me voir ! Tout est perdu ! Je reste neutre devant Ric cependant mon cerveau tourne à plein régime. J'ai beau chercher une excuse pour ne pas le voir, rien ne me vient à l'esprit. Devant mon manque de réaction, il m'embrasse et quitte la pièce. Peu de temps plus tard, je vois arriver Chris avec un grand sourire. Je redoute cette conversation. Je sens qu'après celle-ci, plus rien ne sera comme avant. Quoique je fasse, quoique je dise, rien ne pourra empêcher son funeste projet d'aboutir. Je me relève sans faire le moindre geste brusque. J'ai l'impression d'être face à un animal sauvage qui n'attend qu'un faux pas de ma part pour me sauter dessus. Celui-ci doit l'avoir compris puisque je vois son sourire s'élargir.

Chris : bonjour ma douce

Moi : b-bonjour

Ma voix tremble légèrement. Je suis terrifiée. J'ai peur qu'il ne me dise qu'il a fait payer à Gaëlle ma fuite.

Chris : n'aie pas peur ma belle, ta sœur n'a rien du moins pour l'instant. Bien que ta petite fuite m'ait mis en colère, j'ai décidé de te la pardonner à une seule condition.

Moi : laquelle ?

Que va-t-il encore me demander ? Tuer mon compagnon ne lui convient-il pas ? Il doit encore me demander quelque chose d'autre ! Je hais cet homme ! Celui-ci s'approche doucement de moi et caresse ma joue avec ses doigts. J'essaie de reculer mais il m'en empêche en passant son bras autour de ma taille. Je suis coincée. Il approche son visage du mien. J'essaie de m'extirper mais son bras se resserre autour de moi. Je me débats. Chris dépose quelques baisers dans mon cou puis vient chuchoter ces mots à mon oreille.

Chris : je ne le laisserai pas t'avoir, jamais ! Demain soir, tu le tueras. Je veux que tu lui prennes sa vie avant qu'il ne t'ait touché. Je veux être le seul à avoir droit à ce privilège. Est-ce que tu m'as bien compris ?

Je hoche péniblement la tête. Loin d'être satisfait, il reprend.

Chris : je n'ai rien entendu. Est-ce que tu m'as compris ? Est-ce que tu vas tuer Ric avant qu'il ne t'ait touché ?

Moi : o-oui

Chris : bien

Il me regarde et se détache de moi. Je reprends mon souffle, contente de cet éloignement. Je le vois chercher quelque chose dans une petite sacoche que je viens de remarquer. Il en sort une petite dague et me la tends.

Chris : voici l'arme avec laquelle tu le frapperas. N'aie pas peur, un seul coup avec cette lame et il mourra.

Je la regarde attentivement. Il me la tend et je la prends dans mes mains. Comment un aussi bel objet peut-il être aussi dangereux ?

 Comment un aussi bel objet peut-il être aussi dangereux ?

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Plus je la regarde, plus cette arme me dit quelque chose. Il me semble l'avoir déjà vu quelque part mais où ? Je sors la lame de son étui et regarde les inscriptions. Je tourne et retourne la dague. J'ai l'impression qu'il comporte un message mais lequel ? Chris me regarde prenant sans doute plaisir à me voir avec, entre les mains, l'arme qui assassinera son frère.

Chris : cette dague est assez petite pour que tu la caches sous ta robe. Tu devras la garder toute la journée avec toi . Elle est très discrète, tu n'auras qu'à l'attacher à l'intérieur de ta jambe. Personne ne la verra. Tout se passera bien ne t'inquiète pas. Tout est presque fini. Bientôt tu seras à moi ! Tu verras, je te rendrai heureuse !

Je le regarde, il a l'air persuadé qu'il peut me rendre heureuse. Seulement, il a tort. Je sais très bien que je ne pourrai jamais plus être heureuse après la mort de Ric. Je n'ai pourtant pas le choix. Je suis la responsable de tous les malheurs de Gaëlle et c'est de mon devoir de l'aider. J'ai tué nos parents et je refuse de la tuer elle aussi. Je préfère sacrifier mon bonheur au profit du sien. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas.

Chris : Ric ne va pas tarder à rentrer. Tu devrais aller te doucher. Tu as mon odeur sur toi. Je ne voudrai pas que notre plan tombe à l'eau à cause d'une petite odeur !

Je monte les escaliers et me rends dans la salle de bain. Je me déshabille et rentre dans la douche. L'eau chaude me permet de me détendre et de réfléchir. Je dois sérieusement réfléchir à la façon dont je vais tuer Ric. Si je me loupe, je suis perdue. Je n'ai qu'une seule chance et je ne dois pas la laisser passer. Un plan prend progressivement place dans ma tête. Toutes mes pensées me font honte et je culpabilise. Je vais faire du mal à un être innocent. Ric, j'espère que tu ne m'en voudras pas, je le fais pour Gaëlle...

Coucou voilà la suite,

Qu'en pensez-vous ? Je commence le chapitre suivant et je le publie aussi vite que possible alors à toute à l'heure !

Guenièvre et l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant