L'après-midi avait été des plus banales pour les garçons : après avoir déjeuner au restaurant de l'hôtel, ils avaient rejoint une de leurs suites et avaient passé l'après-midi à parler de tout et de rien, mais surtout pas de leur travail, d'album ou d'interviews.
Alice, quant à elle, s'était ennuyée toute la journée. Dès cinq heures, elle était réveillée. Elle ne s'était pas recouchée. La jeune femme dormait très peu ; elle était insomniaque. Néanmoins, elle tenait le coup, ce n'était plus vraiment un problème puisque la situation traînait depuis sa plus tendre enfance. De toute façon, une belle journée commençait pour elle chaque matin, elle en était convaincue. Vraiment ? Ou était-ce une sorte de déni de la réalité ? Mais elle vivait grâce à ça, grâce à ce refus d'admettre la vérité. De plus, la jeune femme vivait dans un monde à part ; une vie dans un cocon. Alice était une effraction de la réalité. D'une manière absurde, elle conservait les traces de l'innocence propre à son âge. Elle essayait de paraître sous son meilleur jour, tous les jours. Elle souriait et faisait croire que tout ça ne lui faisait pas peur. Inconsciente. Ne pas y croire ne vous en protège pas. Tous les chemins mènent au passé, Alice.
Cette journée avait été particulièrement longue pour la jeune femme. Mis à part sa courte matinée avec Harry, elle avait était des plus ennuyantes. Alice ne voyait quasiment jamais ses amis hors du lycée pour ne pas éveiller leur curiosité sur son passé. La jolie blonde avait la réputation d'être une fille assez mystérieuse, dont on savait très peu de chose et cela lui convenait bien.
Alice détestait s'ennuyer, ne rien avoir à faire. Pendant la période scolaire, elle passait son temps libre à travailler ses cours, voilà pourquoi c'était une élève brillante. Mais pendant l'été... Qu'allait-elle bien pouvoir faire ?
L'oncle de la jeune femme avait modifié les emplois du temps des membres du personnel. L'agent des garçons avait insisté pour qu'ils passent un été comme « des adolescents normaux ». Et sur les recommandations de sa nièce, qui avait déclarait que ce n'était pas dans un endroit tel que le LONDON PALACE et avec des dizaines de personnes aux petits soins qu'ils se sentiraient normaux, Edward WALDON avait accordé des vacances à la majorité des travailleurs de l'hôtel. Plus aucun majordome ne trainait dans les couloirs luxueux, plus de réceptionnistes, plus que quelques femmes de ménage, seulement deux serveurs et un chef cuisinier. A ce jour, Alice regrettait énormément ses recommandations. Elle avait raison, c'était certain qu'il fallait aux garçons un peu d'espace, qu'ils réapprennent à s'occupait d'eux, mais même Louise ne travaillait presque plus et cela, pour une durée malheureusement inconnue à la jeune Alice. Elle était désespérément seule.
S'ennuyant à mourir, Alice prit une décision. Elle attrapa son ordinateur et sortit de sa suite hors de prix, néanmoins gratuite pour elle.
Niall, affalé dans un fauteuil de collection, un paquet de gâteau à la main alors qu'ils étaient revenus du restaurant quelques heures auparavant, parlait de football avec Zayn et Harry. La discussion était animée puisque chacun d'eux défendait l'équipe de son pays natal. Le jeune blond ne voulait pas admettre que l'Angleterre avait de meilleurs joueurs que l'Irlande. Comme il n'arrivait pas à faire entendre raison à son ami, le métisse, qui était négligemment assit sur une des banquettes du salon de la suite au côté d'Harry, attrapa un cousin et le lança à travers la pièce visant l'irlandais qui avait le nez dans son parquet de gâteau. Cependant, Zayn rata sa cible et c'est Liam qui reçut le projectile alors que le garçon traversait tranquillement la pièce. Ce dernier émit un petit cri anormalement aigu qui fit rire aux éclats le plus âgé qui regardait la scène depuis le grand canapé. C'est ainsi que les quatre garçons partirent dans un fou rire en se moquant du pauvre Liam.
Soudain, quelqu'un frappa à la porte de leur suite. Les garçons firent brusquement le silence tandis que Liam allait ouvrir la porte. Mais qui ça pouvait bien être ? A cette heure, les membres du personnel de l'hôtel avaient quitté leur poste et ils étaient seuls dans l'hôtel...
Seuls, ou presque.
En un instant, Harry, Louis, Zayn et Niall comprirent. C'était elle. Les garçons n'avaient passé que très peu de temps avec la jeune femme mais ils savaient, ils sentaient au plus profond d'eux que sa compagnie serait des plus agréables. Ils se ruèrent vers la porte d'entrée, se bousculant au passage, s'esclaffant. Puis Liam ouvrit la porte, ses quatre meilleurs amis derrière lui.
La jolie blonde se tenait là, devant eux, un ordinateur portable sous le bras et un léger sourire collé aux lèvres. Avant même que les jeunes hommes n'ouvrent leurs bouches, elle se lança :
- Je m'ennuyais, avoua la jeune femme baissant les yeux. Je me suis ennuyais toute la journée. Puisqu'il n'y a que vous et que vous êtes censés vivre... normalement, Ed a réduit le temps de travail du « personnel », ajouta Alice imitant les guillemets. Alors Teddy n'est pas là. Il n'y a pratiquement plus personne et je ne voudrais pas déranger ceux qui travaillent. Du coup, je me suis ennuyais. André m'a dit que pour vous non plus ça n'avait pas été la joie mais bon en venant jusqu'ici je vous ai entendu rire donc il a dû se tromper. Bref, comme on va devoir cohabiter ensemble pendant deux mois, je me disais qu'on pourrait peut-être...
La jeune femme avait révélé la tête ; les cinq garçons arboraient un énorme sourire. « Je dois prendre ça pour un oui ? » ajouta Alice. Sans plus attendre, les membres du groupe lui cédèrent le passage tandis que Liam disait simplement à la jeune blonde :
- Bien sûr. Tu es la bienvenue !
Sur ces mots, Alice afficha un sourire fier et entra dans l'immense pièce en lâchant :
- De toute façon, vous êtes un peu chez moi !
Pas de réponse. La jolie blonde se retourna vers les garçons qui la regardaient dépités.
- Bon d'accord, c'est pas tout à fait vrai, ajouta la jeune femme en riant.
- Il va falloir que tu nous donnes des explications de toute façon. On ne sait même pas qui tu es, fit Harry en s'asseyant sur son lit.
- C'est la nièce du directeur de l'hôtel, répondit Niall récupérant son paquet de gâteaux dans le salon.
- Comment tu le sais, lança le bouclé tout en regardant la jolie blonde immobile au centre de la pièce.
- Allez-y, je vous laisse le soin de lui raconter notre fabuleuse rencontre, fit Alice en riant.
Sans plus attendre Louis accouru vers son meilleur ami, s'asseyant au pied du lit, il lui fit le récit de sa rencontre amusante avec la jeune Alice. Pendant ce temps, Niall était revenu dans la chambre avec ses gâteaux et s'était à nouveau assis dans un fauteuil, celui-ci faisant face aux lits de ses deux amis : Louis et Harry. Liam et Zayn, quant à eux, s'était affalé sur le lit du plus âgé, écoutant attentivement l'histoire qu'ils connaissaient déjà. A la fin de son récit, Louis se tourna vers la jeune femme restait debout au milieu de la pièce. Le garçon la toisa puis sourit ; elle portait, cette fois-ci, un jean moulant noir ainsi qu'une blouse bouffante couleur corail. Remarquant que le jeune homme portait attention à sa tenue, Alice fit un tour sur elle-même avant d'ajouter, souriante :
- Je ne suis pas mieux comme ça ?
- Oh, bof... ça se vaut, plaisanta le plus âgé.
- Outch, fit le blond, admirant la scène de son fauteuil.
La bouche d'Alice se tordit ironiquement en une moue boudeuse, puis elle s'approcha du second lit. Pendant que Louis entamait une petite danse sous les yeux amusés de Liam, Zayn et Niall, Alice lâcha son ordinateur sur le matelas. Elle grimpa sur le lit et se positionna aux côtés d'Harry. Le jeune homme ne la quittait pas des yeux. Il cherchait le moindre signal indiqua que le jeu reprenait de plus belle. Ou bien qu'elle n'avait pas oublié le moment qu'il avait passé ensemble le matin. Bien qu'il espérait que la jeune femme oublie ce qu'elle avait vu dans la chambre. En vain, aucun signal. Alors le garçon tenta une approche timide :
- Merci pour ce que tu as fait pour moi.
- Quand tu veux, répondit-elle en souriant.
La jeune femme ouvrit son ordinateur et l'alluma sous le regard attentif du bouclé.
- Qu'est-ce que tu fais avec ça ? lui chuchota-il.
- Je gagne du temps. Je ne sais absolument rien de toi, à part ton prénom. On n'a... pas beaucoup parlé ce matin, voire pas du tout parlé et je ne compte pas passer deux mois de ma vie avec toi sans rien savoir à ton sujet, lui répondit-elle.
- Donc ça t'intéresse, finalement, fit Zayn, s'immisçant dans la conversation. Et qu'est-ce qu'il s'est passé ce matin ?
- Bien sûr que ça m'intéresse, s'exclama Alice évitant la question qui semblait déranger le bouclé. Mais détrompe toi, mon cher Zayn, je m'intéresse à ta petite personne pas au One Protection !
Les cinq garçons éclatèrent de rire en cœur tandis que la jeune femme restait muette. Reprenant son souffle, Liam regarda Alice et lui dit :
- Désolé. Vraiment désolé ! Mais là, tu nous as tués, ajouta le jeune homme avant de repartir dans son fou rire.
- C'est One Direction, Alice ! Pas One Protection, lui confia Niall, un large sourire aux lèvres.
- Oh. Je vois, fit la jeune femme gênée
- Tu n'es pas croyable, toi ! termina Louis, grimpant à son tour sur le lit de son meilleur ami.
La jeune Alice leur sourit de toutes ses dents, s'excusant de son ignorance. Mais elle avait pour objectif d'y remédier. La jolie blonde s'assit en tailleur, attrapa son ordinateur qu'elle posa sur ses genoux et ouvrit une page internet sous les yeux de Louis et Harry, captivés.
La jeune femme commença sa recherche avec les mots clés « One Direction » et lu à voix haute certains passages qu'elle jugeait intéressants.
La jolie blonde jetait de temps en temps des coups d'œil aux garçons guettant la moindre expression changeante, vérifiant parfois si ce qu'elle apprenait correspondait à la réalité.
- Louis, c'est vrai cette histoire de carotte ? demanda la jeune femme intriguée.
- Ces trucs sont des tissus de mensonges, lui répondit le plus âgé. J'ai flippé quand je t'ai vu arriver avec ton ordinateur... Je croyais que tu n'allais pas nous demander notre avis. Mais en fait, non. Tu es plus intelligente que ça, je te sous-estime, continua Louis reprenant son air moqueur. Pour te répondre, oui et non. J'adore les carottes, c'est vrai. Mais j'ai dit ça comme ça et ça a pris une telle ampleur ! C'était au début, on ne savait pas l'impact qu'on avait... Mais ce n'est pas grave, cette histoire m'amuse, termina le garçon en riant.
- D'accord. Alors... fit la jeune femme les yeux rivés sur son ordinateur. Niall, c'est vrai que tu manges tout le temps ?
Les quatre autres garçons répondirent en cœur un « Oui ! » bien franc puis la jeune femme releva la tête, un sourire aux lèvres, voyant le jeune blond cacher son parquet de gâteaux derrière son dos. L'irlandais afficha un sourire innocent qui fit rire la jeune femme avant qu'elle ne reprenne ses recherches.
- Liam, s'exclama-elle.
- Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe, demanda le garçon accourant vers Alice.
- Regarde. Ta tache de naissance, ils l'ont enlevé, ajouta la jolie blonde en montrant un cliché du garçon.
- Oui, tu as vu ! Ils font ça régulièrement, répondit le jeune homme s'asseyant sur le lit d'Harry.
- C'est nul, continua la jeune femme. Tu es largement plus beau avec, lâcha-elle, sans un regard pour le garçon.
Alice avait lâché cet aveu telle une bombe mais avec une grande simplicité. Les cinq garçons la regardaient, intrigués par son aisance.
- Bah quoi ? Vous n'êtes pas d'accord ? ajouta la jeune femme dévisageant ses interlocuteurs.
- Ah si ! Si ! Bien sûr que si, reprirent-ils tous en cœur.
Tous. Ou presque.
- Zayn ? On ne t'entend plus, s'inquiéta la jolie blonde.
Le métis n'était plus là. Son corps gisait sur le lit du plus âgé, à quelques mètres de ses amis, mais son esprit était ailleurs. Bien loin. Bien trop loin.
Il n'écoutait plus la conversation de ses compagnons et Alice depuis déjà un moment. Il était perdu dans ses pensées. Mais la jolie Alice l'en sortit. Il esquissa un léger sourire et dit en se levant :
- Oui, désolé. Hum... Je vais faire un tour, les gars.
- Ça ne va pas, mec ? demanda Liam
- Si, si c'est bon, ajouta le brun se forçant à sourire. Je vais juste me fumer une clope.
Le métis quitta la suite en trainant les pieds et les garçons se regardèrent inquiets. Ils n'étaient pas dupes. Alice non plus. La jeune femme referma son ordinateur et s'exclama joyeusement :
- Ca suffit pour aujourd'hui !
La jolie blonde embrassa la joue de chacun des garçons et sortit de la suite en trottinant comme à son habitude. Au bout du couloir, elle aperçut le grand brun. La jeune femme hésita puis suivit Zayn discrètement.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
(Ah oui, au fait ! Faîte attention, ce chapitre se passe le même jour que les chapitres 9 et 10, tout comme le prochain. Une journée en quatre chapitres ; ce n'est pas de tout repos pour eux, dis donc. Sacrée journée !)
