Cette nuit-là, Harry avait été très agité. Alice avait eu plus de mal à le calmé que les nuits précédentes. Plus de mal. Encore et encore, le mal. La souffrance, aussi. Alice la connaissait si bien, cette convive importune de sa vie.
Harry dormait pourtant mieux ces deniers temps. Alice l'avait remarqué et en avait même parlé à Louis entre deux éclats de rire. Ils s'entendaient si bien tous les deux. Elle et « Lou », comme il lui plaisait de l'appeler. Lui, il avait baptisé son amie « Ali » et il était particulièrement attaché à ce surnom. Bien qu'elle ait protesté, il persistait à l'appeler « Ali ». Parfois même ça se métamorphosé en un tendre « Lili » empli de reconnaissance. Niall, quant à lui, adorait l'idée de surnommer la jolie blonde « Ali » et lorsque la jeune femme le taquinait un peu trop, il l'appelait « Alibaba », ce qui faisait toujours rire Alice. Puis, elle se lançait avec ses amis dans une imitation grotesque du véritable Alibaba, créant un turban sur leur tête à l'aide de ce qui lui tombait sous la main. Liam aussi adorait l'idée. Et à chaque fois, ils se lançaient dans un fou rire, à gorge déployé et tout leur paraissait plus léger. Ils oubliaient tout pour profiter de quelques blagues et quelques chatouilles. Pour profiter de quelques instants de bonheur.
Mais quand il fuit, le bonheur ne laisse pas de traces. C'est comme si il n'avait jamais existé et cette nuit-là ce fut comme si le subconscient du bouclé avait voulu faire payer à la jeune blonde le fait de l'avoir délaissé le soir précédent. Alors qu'elle lui tenait la main pour chaque lendemain, que tout ou presque tournait rond, il avait rechuté le temps d'une nuit de solitude, dans un silence terrifiant comme le vide le plus noir. Il avait donc passé une des pires nuits de son existence, meurtri pas cet espoir avorté.
Alice, effarée, avait tout de même réussit à calmer la terreur d'Harry. Mais la situation ne pouvait plus durer. Elle était épuisée. Supporter un fardeau de plus n'était plus possible. Et même si elle restait étonnamment optimiste pour Harry, il fallait faire face. Il fallait qu'Harry se confronte à sa bête noire.
Mais comment Alice allait elle pouvoir encourager son ami dans cette tâche puisqu'elle ne savait même pas qu'elle était la véritable source du problème. La célébrité les bouffait, littéralement. Mais elle savait que le vrai fond du problème n'était pas là. Et Louis qui disait que c'était « grave »... Louise avait sans doute raison ; c'était aux garçons de lui révéler ce secret. Et à en croire Louis, c'était à Harry de le faire. Surement le ferait-il, le moment venu. Mais le temps pressait.
« Qu'est-ce que tu caches ? » murmura elle en caressant le visage du jeune homme endormit dans ses bras.
Toutes ces pensées qui s'entrechoquaient dans l'esprit de la jeune Alice. Trop de pensées. Elle était épuisée et dégoûtée. Elle n'en pouvait plus. La jeune femme était fatiguée de devoir faire tous les efforts du monde pour se cacher, de tout faire pour paraître invisible. Elle était fatiguée de ne pas avoir confiance en elle, d'avoir peur. Partout, tout le temps. Elle sentait une boule dans sa poitrine, une boule de feu présente depuis son enfance mais qui n'avait jamais voulu sortir. Mais à présent, son « rapprochement » avec les garçons et le mal qui rongeait le pauvre Harry qu'inconsciemment, elle adorait, faisait grossir et grossir cette boule devenue comme une énorme bombe à retardement prête à exploser au moindre faux pas. Et puis il y avait cette dispute avec Zayn. La jeune femme n'arrivait pas à évacuer toute la tension accumulée la veille au soir. Alice avait beaucoup cogitait la nuit précédente et elle n'avait pas dormit, ressassant chaque parole du métis. Elle avait énormément cogitait. Plus qu'à son habitude puisqu'elle n'avait pas veillait auprès d'Harry. Le pauvre Harry qui n'allait finalement pas mieux.
La jolie blonde avait les yeux cernés. Il était cinq heure vingt-huit. Deux nuits de suite qu'Alice passait à se torturer l'esprit sans une minute de sommeil comme répit. Les terreurs d'Harry la hantaient, en plus des siennes. « Je finirai bien par savoir ce qu'il s'est passé » pensa-t-elle en baillant. En attendant, elle allait fermer les yeux deux secondes. Juste deux secondes pour récupérer, pensait-elle. Elle fermerait les yeux seulement deux petites secondes pour apaiser son esprit. Juste deux secondes...
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