-Chapitre 10-

82 4 6
                                    

« Sais-tu ce qui me tue de mon côté, Hill ? C'est le fait d'avoir porté la main sur toi, je ne pense qu'à ça. Et savoir que tu m'en veux, que tu me détestes, ça, ça me tue. Je sais que tu es légitime de m'en vouloir, mais ça me terrifie, tu ne peux pas savoir à quel point.

Ça recommence. Mon blocage face aux paroles d'Ethan. Je suis de nouveau suspendue à ses lèvres, aux mots qu'il vient tout juste de prononcer. Je le regarde dans les yeux tandis qu'il ne me lâche pas une seconde du regard.

– Mais..., enfin, tu ne devrais pas ressentir cela, Ethan, parvins-je à bredouiller. Nous nous connaissons à peine...

– Tu serais surprise si je te racontais à quel point je te connais, John Lennon, m'avoue Ethan.

Mon cœur rate un battement, je sens mes joues s'empourprer. Ethan prend une grande respiration et pousse un petit gémissement suite à ma main ayant un peu trop appuyé sur la sienne avec le coton de désinfectant.

– Mince, désolé, dis-je rapidement avant d'ôter ma main.

– Je te l'ai déjà dit, j'ai connu bien pire, pouffe-t-il suivit d'un léger sourire face à mon inquiétude à présent un peu trop voyante. Tu te rappelles que lorsque tu avais sept ans, tu allais chaque mercredi après-midi chez Noah ? me questionne-t-il.

– Oui ?

– Chaque mercredi lorsque tu venais chez Noah, j'étais là. Je jouais au foot avec lui. Noah et moi avions dix ans. J'avais l'habitude de venir jouer avec lui tous les mercredis après-midi après les cours, commence Ethan. Noah était goal et je tirais. Je perdais souvent alors toi, tu sautais sur le dos de Noah pour que je puisse marquer.

Je commençai à froncer les sourcils, je peinais à m'en souvenir.

– Ensuite, lorsque je marquais, tu sautais sur mon dos puis tu riais aux éclats. Tu souriais beaucoup.  Tu ne m'appelais jamais Ethan, tu n'as jamais réussi à enregistrer mon prénom. Ça ne me dérangeait pas. Je te considérais comme une petite sœur.

Je n'osais répondre. D'ailleurs, je n'avais aucune idée de quoi lui dire. Je ne me souvenais de rien si ce n'est de quelques silhouettes sans visages et de quelques rires lointains, et les mots d'Ethan ressemblaient bien plus à une histoire inventée de toute pièce qu'à la réalité.

– Avec Noah, nous étions inséparables. Jusqu'à... jusqu'à l'incendie qui a ravagé la maison de ma famille.

Il marqua une pause et baissa la tête.

– Je... désolée, dis-je rapidement. N'en parle pas si cela te fait du mal. C'était un accident...

– Je n'ai pas mal, dit-il froidement en relevant la tête pour soutenir mon regard. Et ce n'était pas un accident. Ça non, dit-il suivit d'un rire ironique.

– Que veux-tu dire ? dis-je curieuse.

– Tu n'as rien remarqué ? dit Ethan, presque choqué.

– Remarqué quoi ? questionnais-je.

– Tes parents sont décédés lorsque tu avais sept ans ; quatre ans après, ce sont ceux de Noah qui sont morts, et deux ans plus tard, c'était au tour des miens.

– C'est une coïncidence, rien de plus, dis-je sur un ton ferme. Les accidents arrivent

– Bien sûr que non. Je suis persuadé qu'une personne t'en veut à toi ou à moi, ou du moins en voulait à nos familles. Et cette personne est toujours en activité.

Torn (correction & réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant