-Chapitre 16-

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« Il te pardonnera, me dit Ethan.

Tu ne connais pas Lane, répliquais-je froidement.

– Je pense connaître suffisamment Davis pour te dire qu'il te pardonnera, c'est à moi qu'il en veut.

– Il ne t'en veut pas, il se méfie de toi et du comportement que tu adoptes avec moi.

– Il me hait, John Lennon, mais... je le hais aussi, alors ça me passe au-dessus de la tête.

Je lève les yeux au ciel et décide de ne plus regarder Ethan. Celui-ci démarre son véhicule et attache sa ceinture. Il pose ses mains sur le volant et s'engage jusqu'à la sortie du quartier. Je regarde par la fenêtre, je n'ai aucune envie de croiser le regard du bouclé, de voir son sourire vainqueur, prouvant que je m'étais pliée à lui et non à Lane. Je peux toujours sentir la présence des larmes qui baignent mes yeux. Elles ne couleront pas. Non, ce serait trop facile de pleurer devant Ethan. Mais Lane m'en veut, il me dit différente, je ne le suis pas. Ou alors, j'essaie de me persuader que je suis toujours la même. Peut-être qu'au fond, la présence d'Ethan a finalement tout bousculé.

– Attache ta ceinture.

La voix rauque et exigeante d'Ethan me sort de la bulle dans laquelle je m'étais enfermée depuis quelques secondes.

– Nous sommes bientôt au lycée, c'est inutile, réponds-je.

– Tu crois sincèrement que je t'emmène au lycée ? rit-t-il. 

– Pardon ? Arrête-toi, immédiatement. Je descends ici, d'accord ?

Ethan rit de nouveau face à ma réaction. Il a un sourire presque enfantin lorsqu'il rit, une fossette se dessine sur sa joue gauche. S'il n'avait pas été l'une des personnes que je hais le plus au monde, je jure que je rirais avec lui. Non pas pour le moment présent, mais simplement pour son adorable sourire contagieux lorsqu'il rit.

– Ethan, je-dois-aller-en-cours ! m'exclamais-je tout de même en m'attachant. Noah ne paie pas mes études pour rien !

– Noah par si, Noah par là, tu veux me faire plaisir ? Oublie-le un quart de seconde, exige Ethan.

Nous nous étions engagés sur une route de campagne. Seule la voiture d'Ethan occupait la circulation.

– Green ! Laisse-moi descendre ! Promène-toi seul, tu réfléchiras peut-être au comportement que tu as eu envers moi hier ?

À cet instant, le bouclé freine d'un coup sec tandis que mon corps part vers l'avant. À ma grande surprise, Ethan plaça son bras devant moi afin d'amortir le choc. Il tourne la tête vers moi, son regard est froid et sans une once de compassion tandis que je fixe son bras devant moi.

– Premièrement, mon prénom est Ethan, deuxièmement cesse de pleurnicher pour Davis, parfois il faut apprendre à partager. Pour hier, sache que je n'ai aucun regret, souffle-t-il sèchement avant de dégager son bras pour reposer sa main sur le volant dans un geste légèrement gêné.

Apprendre à partager ? riais-je ironiquement tout en me décollant du siège pour me tourner vers Ethan. Tu n'as toujours pas compris que je ne t'appartenais pas ? Bon sang, Ethan, réveille-toi ! Tu ne peux pas décider ainsi de l'avenir des gens !

Je ferme les yeux et m'adosse de nouveau contre mon siège, oubliant de rebondir sur la scène d'hier après les cours. Je m'attends à ce qu'Ethan me frappe, ou me hurle dessus. J'ouvre les yeux et porte mon regard sur lui. Il ne me regarde plus et fixe maintenant l'horizon. Sa mâchoire est crispée et je peux apercevoir les veines de ses bras ressortir, action due à ses poing serrés et à présent posés sur ses genoux.

Torn (correction & réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant